samedi 30 août 2014

Pourquoi Madame DUFLOT, comme tout responsable politique dans notre pays, doit rendre des comptes



Je rappelle que l’objectif du gouvernement était de construire 500 000 logements par an, qu’il n’y en a eu que 323 000 en 2013 et que la tendance est encore à la baisse en 2014.
Je précise que la construction d’un logement entraine la création de 1,8 à 2,5 emplois, selon ceux indirects que l’on prend ou pas en compte comme celui du banquier qui le finance. Le dicton populaire «  Quand le bâtiment va, tout va » trouve là toute sa justification.
En retenant le ratio de  2 emplois, cela signifie que  si Madame DUFLOT avait atteint son objectif, la création d’emploi aurait été de 355 000 !  Peut être que l’objectif de 500 000 logements n’était pas réaliste, mais alors le ministre en charge du dossier aurait du refuser ce chiffre ou ne pas accepter le poste.
Je ne fais pas une fixation sur Madame DUFLOT. Il se trouve qu’elle a détenu récemment  une responsabilité ministérielle importante dans un gouvernement qui s’était fixé comme priorité absolue la lutte contre le chômage, et que son bilan à cet égard est catastrophique, c’est le moins qu’on puisse dire. Ce n’est pas son appartenance politique qui est en cause, elle serait de droite, elle devrait tout autant rendre des comptes sur son bilan, aujourd’hui plus que jamais. Car dans notre pays la défiance de nos concitoyens envers les hommes et les  femmes politiques ne cesse de s’accroître  et cela devient très dangereux. Ils ne croient plus à la Politique et à ceux qui en ont fait leur métier. Certains d’entre eux, de plus en plus nombreux, se tournent vers  des politiciens démagogues, de tous bords, qui savent qu’ils n’ont pratiquement aucune chance de participer un jour à un gouvernement et qui rivalisent de propositions  totalement irréalistes pour ne pas dire farfelus parfois, tout en fustigeant allègrement les « modérés » au pouvoir.
Il nous faut admettre que notre système démocratique  «  le pire à l’exception de tous les autres », induit obligatoirement  la pratique  de la politique politicienne qui lui est consubstantielle et pour laquelle nous français, il faut bien l’avouer, sommes assez friands. Pour se faire élire puis  obtenir des postes de responsabilité, tout candidat doit accepter de tremper dans la tambouille électorale   et pour se faire élire ou nommer utiliser des procédés pas toujours  élégants. Mais s’il  exerce par la suite une charge il doit, comme tout responsable dans notre société qui se veut démocratique, rendre des comptes à ses concitoyens et en premier lieu à ceux qui l’ont élu. De  la même manière qu’un salarié rend compte de son travail à son supérieur hiérarchique, qu’un patron rend compte à  ses actionnaires et parfois même à ses créanciers. Maintenant que la politique est un vrai métier, il est tout à fat normal que ceux qui l’exerce aient les mêmes devoirs que les praticiens des autres métiers. Si un divorce s’est instauré au fil des années avec les citoyens, c’est que ceux - ci ne comprennent et n’admettent pas que les politiques n’aient pas les mêmes obligations qu’eux, à commencer  par celle de rendre des comptes. Plus les charges exercées par ces derniers  sont élevées et plus leur responsabilité est grande. A droite, monsieur Sarkozy envisagerait de revenir sur la scène politique. S’il se décide à se  représenter aux suffrages des français, il devra auparavant faire le bilan  de son quinquennat présidentiel  avec à l’actif ses réussites comme son action au plus fort de la crise financière et au passif ses échecs, comme certaines réformes avortées ou l’ accroissement de la dette  qui ne se s’explique pas uniquement par les conséquences de la crise financière de 2008 ( dixit les économistes).
Les hommes et les femmes politiques devraient admettre qu’ils se sont trompés, qu’ils ont échoué, comme je pense tout responsable ,honnête intellectuellement, devrait le faire. Nous progressons plus  par nos erreurs  que par ce que nous pensons être nos réussites et je suis persuadé que les politiciens se grandiraient aux yeux de leurs concitoyens  s’ils reconnaissaient qu’ils se sont trompés publiquement, bien entendu. Les confessions, publiées parfois post mortem peuvent certes être utiles pour ceux, très peu nombreux qui les lisent. Mais elles apparaissent comme tout à fait dérisoires.



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