jeudi 2 mai 2019

Ce que doivent faire les riches pour tenter de se faire accepter dans notre pays




Pour la reconstruction de Notre Dame de Paris, nous avons vu des représentants de grandes fortunes effectuer des dons et certains s’engager à ne pas bénéficier des avantages fiscaux qui y sont attachés. Malgré cela, ils furent critiqués, parfois très vivement, voire violemment, non pas pour leur action de mécénat, mais tout simplement parce qu’ils rappelaient aux yeux de leur compatriotes dans un pays, qui n’aime pas la réussite et l’argent qu’elle procure, qu’ils étaient riches.

Notre société libérale fondée sur la libre entreprise, le commerce et les échanges est ainsi faite qu’elle génère en permanence, fatalement, des gens riches, parfois très riches. Il nous faut l’accepter ainsi, à moins de vouloir une société collectiviste avec moins de gens riches- il y en aura tout de même- et beaucoup plus de pauvres, sans parler des libertés…

Deux questions essentielles à leur égard se posent : Méritent-ils la fortune qu’ils possèdent et qu’en font-ils.

A la première question, il est de fait que leur mérite respectif est sans commune mesure d’un individu à un autre. Il existe en effet un très large éventail de mérites, de celui qui sans rien faire, hérite de ses parents à celui qui grâce aux efforts qu’il a fournis, au talent qu’il a su développer a bâti une fortune, sans jamais tricher et nuire à autrui. Sur ce dernier point, prenons l’exemple des jeunes patrons de start up fortunés de la Silicon Valley  qui en achetant des maisons à San Francisco font grimper les prix au détriment des autres candidats à l’accession à la propriété.   

A la deuxième question, plus importante à mes yeux que la première, comment bien utiliser sa fortune est d’autant plus souhaitable qu’elle a été acquise sans grand mérite. Parfois même par des procédés discutables utilisés, par exemple, par les fondateurs de grandes fortunes américaines appelés des « barons voleurs ».

Pour se faire pardonner d’être riche, surtout quand on est un héritier, il ne suffit pas d’une action ponctuelle de mécénat spectaculaire. Il faut œuvrer en permanence au bien-être des autres et le faire savoir, sans ostentation bien entendu. « S’engager à servir les autres, rendre en partie tout ce que nous recevons d’autrui et de l’Etat » dit Marc Ladreit de la Charrière pour justifier ses nombreuses actions philanthropiques en faveur de la lutte contre l’exclusion et l’accès à la culture.

Dans notre société qui se porte plutôt bien, comme le démontre Hervé Le Bras dans son dernier ouvrage, mais pour que les gens s’y sentent moins mal et que les relations sociales soient apaisées, il faut que les gens riches soient mieux acceptés par leurs concitoyens et pour cela agir en conséquence.