Suite de l’article précédent : Le gaspillage de l’argent
public
Les bénéficiaires qui en abusent
Le citoyen ordinaire, le plus
souvent, n’a pas pleinement conscience de l’argent public qu’il fait dilapider
par sa faute. Il pense parfois naïvement que ce sont les autres qui peuvent
être fautifs, jamais lui. Je citerai quatre exemples dans des domaines volontairement
très différents : les études dans l’enseignement supérieur, l’installation
des jeunes médecins, la gestion de certains comités d’entreprises publiques et
le recours à la justice.
Les études dans l’enseignement
supérieur
Nous distinguons trois
catégories de personnes qui devraient rembourser tout ou partie des dépenses
que l’Etat a engagées pour elles et qui s’élèvent à 11 630 € par an, et
par étudiant, en 2021.
-Celles qui ne travaillent pas
après leurs études, comme des jeunes femmes qui préfèrent se consacrer à leurs
familles. Le cas est certes devenu beaucoup moins fréquent qu’autrefois où les
jeunes filles fréquentaient l’Université uniquement pour trouver leur futur
mari.
-Celles, par contre plus
nombreuses, qui quittent l’Université sans diplôme qui représentaient en 2021, 12%
de l’ensemble des étudiants. D’aucunes auront acquis des connaissances qui
pourront leur être utiles dans leur vie professionnelle, mais beaucoup n’en
tireront aucun bénéfice.
-Celles qui se sont lancées dans
des études aux débouchés incertains et parfois très limités, dans des filières
saturées comme les STAPS, sciences et techniques ou activités physiques et
sportives ou les Sciences humaines et la Psychologie. A noter qu’il y a
aujourd’hui plus de diplômés qu’il y a 10 ans, mais ils trouvent moins souvent
un emploi en sortant de leurs études.
Quel gâchis pour les jeunes concernés et pour la Collectivité
toute entière ! Tous ces jeunes gens coûtent cher à l’ETAT, autant par
leurs fautes le plus souvent, que par celles des responsables de l’Education
Nationale opposés à la sélection, au nom d’un égalitarisme et d’une totale
liberté de choix qui voudraient que tous fassent les études qui leur plaisent et
reçoivent en fin de parcours les mêmes diplômes.
Ma distribution de baffes .
Aux étudiants ou anciens
étudiants que j’ai cités et à certains responsables de l’Education Nationale
qui les ont mal orientés et trompés auxquels je pourrais ajouter tous les
petits malins qui s’inscrivent à l’Université uniquement pour bénéficier des
avantages sociaux, mais j’ai dit en préambule à ma série d’articles que je
méprisais les tricheurs quels qu’ils soient.
L’installation des jeunes
médecins
Un exemple de l’inconscience des
citoyens choisi volontairement dans un univers très différent, celui de l’installation
des jeunes médecins, une fois terminé leurs études. Pour des raisons bien compréhensibles,
la majorité d’entre eux préfèrent les grandes villes aux zones rurales et le Midi
de la France au Nord sans tenir compte des besoins réels des populations. Quand
ils ouvrent leurs cabinets, la Sécurité Sociale prend en charge dans tous les
cas leurs honoraires. Les architectes et les avocats peuvent, eux-aussi,
s’installer où ils veulent, mais l’ETAT ne prend pas en charges les leurs.
Quand on sait que les études d’un médecin coûtent 20 000 € par an, pendant
10 ans en moyenne, on ne peut être que révolté par le sort fait aux habitants
des régions délaissées. J’ai beaucoup de sympathie pour les médecins et même de
l’amitié pour certains d’entre eux que je leur ai témoigné dans un ouvrage*que
je leur ai consacré pour me permettre de les critiquer sur ce point. C’est un
sujet que je connais bien pour en avoir installé tout au long de ma carrière,
notamment des spécialistes. La proposition du Professeur Patrick Berch, ancien
doyen de l’Université de Paris 5 me parait la plus juste et la plus équitable.
Créer un service médical public que devrait accepter les chefs de clinique et
les internes pendant 2 ans dans un endroit que le Ministère de la Santé leur
indiquerait en échange d’une meilleure rémunération durant leurs études et dans
certains cas une amélioration de leurs conditions de travail à l’hôpital.
Ma distribution de baffes
Aux jeunes médecins, surtout à
ceux qui ayant succombé à l’héliotropisme, se sentent obligés de multiplier les
actes pour compenser une clientèle très disputée. Pour eux ils méritent au
moins la paire.
Aux dirigeants des syndicaux
professionnels libéraux qui, au nom d’un corporatisme suranné, se sont toujours
opposés à toute remise en cause de la
liberté d’installation.
La gestion de comités
d’entreprises publiques
Univers très différent des deux
précédents, les études supérieures et l’exercice médical, celui des Comités d’entreprise
de grandes entreprises publiques qui ont
à leur disposition des centaines de millions d’euros : EDF, Air France,
SNCF, RATP, France Télécom qui leur sont versés régulièrement et sans aucun
contrôle. La Cour des Comptes dénonce régulièrement leur mauvaise gestion à
cause du manque de compétences de leurs responsables qui n’ont jamais dirigé
une entreprise et d’un laxisme irresponsable , ce qui peut même les conduire à
la cessation de paiement comme ce fut le cas d’Air France. La réticence à prendre
en compte les recommandations de la Cour des Comptes peut s’expliquer parfois
par la connivence entre les syndicats, la direction de l’entreprise et l’Etat. J’ai
connu un exemple de mauvaise gestion avec celui de Renault qui avait fait
construire une maison de retraite pour ses salariés au bord de l’Océan et que
l’organisme qui l’avait financée m’avait demandé d’étudier sa reconversion,
l’établissement étant vide d’’occupants.
Ma distribution de baffes
A certains responsables de
comités d’entreprises qui agissent sans se soucier un instant de l’argent qu’ils
gaspillent
A des dirigeants d’entreprise
publiques qui achètent à bon compte la paix sociale en laissant les syndicats dicter leurs lois.
Le recours excessif à la justice
Si nos tribunaux sont surchargés
et ne peuvent plus s’occuper de toutes les affaires dont ils sont saisis, et quand
ils le font, c’est avec beaucoup de retard, la faute en incombe en partie à des
personnes qui s’adressent à eux pour leur demander de régler un litige qui les
oppose à un tiers et pourrait être réglé à l’amiable suivant l’adage « un
mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ». Ces personnes qu’on
qualifie de procédurières, j’en ai connu
personnellement. Leur plaisir, leur hobby même, pour certaines est d’intenter
des procès à leur propriétaire, à leur locataire, à leur voisin, à leur
employeur, à l’ETAT, mais le plus emblématique des recours excessifs à la
justice est aujourd’hui celui aux tribunaux pour un couple qui se sépare.
Ma distribution de baffes
A ceux qui abusent de leurs
droits sans se soucier de ce qu’ils coûtent et surtout à ceux, qui en plus, ne
se gênent pas pour critiquer la lenteur de la justice.
* Je vous ai bien aimés,
docteurs aux éditions Ifrhos