lundi 28 mars 2016

L'enfer est pavé de bonnes intentions; quand la correction d'une injustice a pour effet d'en accroître une autre


 
Le gouvernement voulait que les entreprises prennent en compte la pénibilité au travail et il n’a fait qu’augmenter la méfiance des patrons, surtout ceux des PME et des ETP qui ont freiné leurs recrutements quand ils ne les ont pas gelés. La conséquence inéluctable a été l’augmentation du chômage, alors même que les mesures votées ne sont pas encore appliquées.

Dans  le préambule de mon essai «  Mérites-tu vraiment ton salaire » je consacre un paragraphe à l’injustice faite aux ouvriers, p 28 et 29. Ceux-ci ont une vie plus courte (3 ans de moins en moyenne). Ils souffrent davantage de nombreuses pathologies dont certaines qui leur sont propres (maladies professionnelles). °Ils s’en prémunissent insuffisamment et ils les soignent moins bien, pour des raisons financières, notamment.

Le gouvernement a donc raison de vouloir corriger cette injustice, à laquelle tout honnête homme  ne peut s’opposer, mais il n’a pas utilisé la bonne méthode.

Tout d’abord, pour lever toute ambiguïté, et faire aussi preuve de pédagogie (il lui en manque beaucoup) il aurait dû  affirmer que les surcoûts des mesures de correction apportées sur  les salaires et les conditions de travail, devraient être supportés par le consommateur final. Non par les entreprises, qui n’auraient qu’à les répercuter  sur leurs prix de vente. Prenons l’exemple  de la construction  où un maçon se trouve handicapé par des troubles musculo squelettiques bien avant l’âge de la retraite légale ; le prix des logements devrait obligatoirement supporter le coût entraîné par l’augmentation de son salaire et l’amélioration de ses conditions d’exercice.

Il ne suffit pas  de dénoncer les conditions de travail insupportables, en se donnant bonne conscience, en s’indignant à bon compte, comme cela est aujourd’hui la mode, il faut payer et non pas s’en remettre à l’Etat !

Nous pouvons également, ce qui cette fois  ne nous  coûte rien, mieux en prendre en considération les ouvriers et plus généralement le travail manuel. Vaste programme, comme aurait dit le Général De Gaulle !  qui devrait commencer très tôt dans nos écoles.

Ensuite, pour la prise en compte de la pénibilité, notamment dans les calculs des rémunérations, après avoir rassuré les entreprises, le gouvernement aurait été bien inspiré de se souvenir que le mieux est souvent l’ennemi du bien et qu’il lui fallait mettre au point des outils simples, mais efficaces.