vendredi 8 août 2014

Fermeture des hôpitaux. L'inconséquence condamnable de certains élus locaux



Pour des raisons parfois sentimentales – vouloir conserver la maternité où lui même est né - et surtout électorales, le maire d’une commune, par ailleurs Président du Conseil d’Administration de l’hôpital, se bat contre sa fermeture ou même  simplement contre celle d’ un  service emblématique, comme celui de la maternité ou des urgences. Il est soutenu en cela  par ses autres collègues élus, conseillers généraux, députés, sénateurs.
Il met en avant la défense de l’emploi et la lutte contre la désertification du territoire, nobles causes qui recueillent l’assentiment unanime de ses concitoyens en cette période de fort chômage et de recherches d’économies par l’Etat.
Les principales justifications d’une fermeture d’un service sont :
1/  La sécurité des soins dispensée n’est pas assurée à cause d’une activité insuffisante et/ou un manque de praticiens compétents et de personnels  qualifiés.
2 / Le coût de revient des soins est trop élevé, du à des problèmes d’organisation, mais surtout à une activité là encore insuffisante.
Chaque fois est concerné un problème de taille pour lequel j’ai consacré, il y a quelques années, un ouvrage * qui eut, tout au moins pour moi, le mérite de réfléchir longuement à la question. ( Problème de taille que nous retrouvons dans la plupart des organisations humaines. Par exemple, celle des régions économiques françaises, aujourd’hui d’actualité.)
Dans la première hypothèse évoquée, la responsabilité du maire et de ses collègues est lourdement engagée.  Pour qu’ils s’en libèrent, il faudrait que les malades ou les parturientes, selon le cas, soient  pleinement  informés  des risques qu’ils encourent.
Dans la deuxième hypothèse,  la commune et/ou le département qu’ils engagent par leur position devraient  subventionner l’hôpital à hauteur des déficits causés par leur manque d’activité. Comme ce maire d’une petite ville du Sud Ouest  qui se représenta aux  élections et annonça à ses administrés que s’il était réélu il ferait racheter par la Commune la clinique, dont ils n’appréciaient pas  à juste titre les services, et qui fut réélu triomphalement. Il fallut  ensuite  qu’il  engagea aux frais de la collectivité des investissements importants et déploya beaucoup d’efforts pour attirer de bons praticiens. C’était le prix à payer pour conserver un  établissement de soins de qualité. Il avait, lui, assumé pleinement les conséquences de ces actes.
Bien entendu, dans tous les cas, il faut que les maires soient  correctement informés, aidés en cela par des conseils compétents, ne se reposant pas uniquement sur les affirmations des responsables de l’Administration, eux mêmes pas toujours bien conseillés et subissant parfois de lourdes pressions politiques. Sinon, ils ne devraient pas accepter la Présidence du Conseil d’Administration d’un hôpital qui peut les amener à prendre des positions inconséquentes.     

* « La bonne taille d’un établissement hospitalier » dans lequel j’ai déterminé pour chaque service médical et  médico - technique d’un hôpital, deux seuils  minimaux  aux plans  de la viabilité financière et de la sécurité et deux optimaux aux plans du coût de revient et du fonctionnement.



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