vendredi 15 août 2014

Pour vivre heureux en France ne vivons pas cachés, mais si nous voulons que les autres le soient, sachons rester modestes et réservés.



L’expression «  Pour être heureux, vivons cachés », sujet de bac de philo, était un conseil épicurien ayant fait florès depuis l’Antiquité.  Il fut repris par différents auteurs,  notamment Jean Pierre Claris de Florian qui s’en servit comme la chute de sa fable  du grillon, un grillon qui  enviait le papillon voletant dehors en plein air,  tout à son aise,  et heureux finalement d’être terré dans son trou pour ne pas avoir à subir son sort, victime des chasseurs de papillon.  Cette fable pourrait être adaptée aujourd’hui, le grillon jaloux du papillon et qui se réjouit de sa perte serait le français enfermé dans son univers et dans ses habitudes, qui ne veut pas sortir de chez lui, prendre de risques, envie ses voisins et se réjouit intérieurement de leur mésaventure. 
Pour être heureux, il faut au contraire s’ouvrir au monde, s’ouvrir aux autres, s’enrichir à leurs contacts, ne pas vivre caché. Mais il faut aussi rester modestes et réservés . Pourquoi ?
Selon une étude de l’école d’économie de Paris,*  que je rapporte dans «  Mérites -  tu vraiment ton salaire », les personnes qui se risquent à comparer leur salaire avec celui de leur entourage : collègues de travail, amis et membres de la famille auraient tendance à être moins heureuses et à être plus sujettes  à des dépressions. La plus douloureuse des comparaisons  serait celle avec ses camarades d’Université et la mois traumatisante avec celle de ses collègues de travail.  
Cette différence de salaire se traduit  de différents manières - on n’arbore pas sa fiche de paie sur le revers de son veston - par son train de vie et par son comportement. Les gens  pour la plupart sont naturellement envieux quand ils ne sont pas jaloux de ceux qui leur paraissent plus fortunés qu’eux.
En France, nous n’avons  jamais aimé les riches,  sans faire de distinction entre ceux  qui avaient hérité le plus souvent de leur fortune et  ceux qui l’avaient mérité par leur travail et leur talent. Dans les années 60, il y avait plus de 100 Rolls Royce immatriculés à LYON et je n’en ai jamais vu circuler une seule  entre la place  Bellecour  et la place des Terreaux. A Paris, le grand patron de la banque où je travaillais, se rendait chaque matin à son bureau, rue de la Ville – l’Evêque dans le huitième arrondissement en  moto, juché sur un engin   avec sur le dos un blouson qui avaient sûrement connu tous les deux la dernière guerre.
Aujourd’hui, les français aisés semblent ne  plus avoir de tels égards vis à vis de leurs concitoyens. Nous ne sommes pourtant pas des américains qui, eux, associent naturellement le mérite à la réussite matérielle, laquelle est bien acceptée par la société.
En Allemagne, où les écarts de fortune sont encore plus grands que chez nous, les gens riches sont très discrets, au point de vivre incognito.
Ne nous cachons pas, mais restons modestes aux yeux de ceux qui nous entourent en dissimulant  nos conditions de vie, nos signes extérieurs de richesse et réservés dans nos propos - n’ oublions pas que nous sommes toujours le riche de quelqu’un -




*auprès de 19 000 personnes dans 24 pays citée par le site néerlandais, Arcadius Gazette ,

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