dimanche 30 janvier 2022

Lettre à un ami

 


Dans notre dernier échange téléphonique, tu m’as avoué que tu voteras pour Emmanuel MACRON non pas parce qu’il est le meilleur, mais le moins mauvais des candidats.

Ton attitude me surprend et je vais t’expliquer pourquoi il est, objectivement, le meilleur des Présidents que nous ayons eus.  

Politique économique : malgré la crise sanitaire, il est arrivé à ramener le taux de chômage à celui de 2012. Il a réussi là où les anciens présidents de droite et de gauche ont échoué. Il a relancé l’apprentissage d’une manière spectaculaire, qui est une des causes de la diminution du chômage des jeunes.

Notre pays est redevenu un pays attractif pour les capitaux et les entreprises étrangères qui confortent la réindustrialisation de la France enfin relancée. L’an dernier l’augmentation du PNB, 7%, a été la plus élevée depuis 51 ans. Elle a fait plus que compenser la perte de 2020. L’économie est la plus performante d’Europe, nettement plus que l’Allemagne à laquelle elle est constamment comparée.

Grâce au climat de confiance qu’il a su créer, notre pays est davantage entreprenant avec la création l’an passé d’un million d’entreprises. Un million de français qui croient en l’avenir de notre pays. A Las Vegas, au salon des nouvelles technologies, la France était le deuxième plus important exposant après les USA

Politique sanitaire : je te renvoie au prix Nobel Paul KRUGMAN plus compétent que toi et moi, qui considère que la France est un des pays qui a le mieux réussi dans ce domaine.

Politique étrangère Je ne suis pas plus compétent dans ce domaine, mais je constate que la Presse étrangère, notamment allemande salue l’arrivée du nouveau Président de l’Union Européenne. Le premier Président français résolument européen qui a de grandes ambitions pour notre pays annoncées dans son discours de la Sorbonne.

Certes, il n’a pas tout réussi, limité par les crises successives des gilets jaunes et du coronavirus et a dû reporter des réformes importantes comme celle des retraites.

Certes, il a fait quelques erreurs, surtout de communication au début de son mandat dues à son inexpérience, sa fougue et son refus de langue de bois, mais au total son bilan, compte tenu des circonstances, est très bon.

Un Président bienveillant et honnête

Malgré les critiques permanentes, parfois virulentes que n’ont pas connues d’autres chefs d’ Etat en Europe, il est un Président bienveillant qui s’attache à réconcilier les français, ce qui est un devoir impérieux d’un vrai chef d’ Etat, alors que beaucoup d’hommes politiques d’extrême gauche et d’extrême droite par leurs attaques incessantes contre une partie de nos concitoyens, mettent à mal l’unité du pays. Ainsi, son attitude de réconciliation des mémoires qu’il a adoptée envers les pieds noirs et les harkis. J’y suis très sensible pour des raisons personnelles Un homme d’Etat qui refuse dans ses meetings qu’on siffle ses adversaires.

Un président honnête qui renonce à sa future retraite et paie de sa poche ses frais à l’Elysée comme le faisait le général DE GAULLE. Un président qui a une seule et digne épouse, professeur de français, ce qui change, avoue-le, avec ses prédécesseurs.

Pourquoi il est tant détesté, voire haï ?

1/ Il est très intelligent, jeune, sportif, courageux ne craignant pas d’aller au contact de ses contradicteurs.  Impardonnable aux yeux de beaucoup, à commencer par ses adversaires politiques.

2/ Il est beau de surcroît. Il me revient la réflexion d’Alain DELON : « Le jour où j’aurais un cancer les gens commenceront à m’aimer ».  

3/ Il est heureux dans la vie, de surcroît. « Pour vivre heureux, vivons cachés » dit justement le proverbe, mais quand on est Président de la République, on ne peut pas se cacher.

4/ Il n’appartient pas au sérail politique.  Il ne fait pas carrière. A la fin de son second mandat, il n’aura que 50 ans à peine et beaucoup de challenges l’attendent en dehors de la politique. Ce qui explique qu’il ne soit pas aimé par le monde politico-médiatique. Il n’en fait pas partie.

5/ Il réussit comme je viens de le montrer, ce qui fait enrager ses opposants politiciens chevronnés soutenus par la plupart des médias,

J’espère, mon ami, que je t’aurais convaincu et je souhaite sincèrement qu’Emmanuel MACRON, dont notre pays a bien besoin actuellement face aux défis auxquels il est confronté, puisse accomplir sa tâche jusqu’en 2027.

 

 

vendredi 14 janvier 2022

Pourquoi à une époque j'ai fréquenté Valery Giscard d'Estaing

 

Nous sommes à la fin des années 60. Un ami architecte avec qui j’ai réalisé ma première clinique : La Polyclinique des Minguettes à Vénissieux, une des premières conventionnées avec la Sécurité Sociale, me présente Michel Gillibert.

Celui-ci a le projet ambitieux de couvrir la France de drugstores, comme celui qui existe alors à Saint Germain des Prés. Une société est créée : La SIATLI, société pour le développement international du tourisme et des loisirs, dont je deviens le directeur financier.

Michel Gillibert a comme mentor Philippe Malaud, originaire comme lui de Saône et Loire. Ce dernier est le directeur de cabinet du Ministre des Affaires étrangères, Maurice Couve de Murville. Il participera ensuite à plusieurs gouvernements comme Secrétaire d’Etat chargé de la Fonction Publique et Michel Gillibert sera nommé plus tard secrétaire d’Etat aux handicapés par François Mitterand après qu’à la suite d’un crash d’hélicoptère, il soit devenu handicapé à vie.

Philippe Malaud milite chez les Républicains Indépendants de Valéry Giscard d’Estaing et il m’invite à le rejoindre au moment où ce dernier crée les Clubs Perspectives et Réalités. J’accepte et je deviens Président du Club du département de la Loire.

Pour son fondateur ; le réseau des Clubs Perspectives et Réalités doit lui permettre d’ouvrir sa démarche à la société civile et lui servir à la fois de think-tank et de « vivier » de futurs cadres de son parti.

Pourquoi ai-je accepté ? Je me pose la question en écrivant ces lignes. Tout d’abord, j’ai voulu faire plaisir à Philippe Malaud avec qui j’avais d’excellents rapports et qui comptait sur moi pour bien conseiller son poulain Michel Gillibert dans son entreprise. Puis parce que les idées libérales, européennes et sociales de Giscard d’Estaing, alors ministre des finances, me séduisaient, idées qu’il exprimera plus tard dans Démocratie Française.  

Nous nous réunissons les samedi matin à Paris Boulevard Saint Germain sous la houlette bienveillante et débonnaire de Michel Poniatowski, Président national des Clubs. Souvent, Giscard d’Estaing est présent. Je découvre alors avec étonnement, à Paris, la connivence des journalistes avec les responsables politiques et sur le terrain, à Saint-Etienne, les querelles intestines d’une famille politique. Bien que non encarté aux Républicains Indépendants, les responsables de ce parti voient d’un mauvais œil mon intrusion involontaire dans la politique locale et ils ne s’en cachent pas. Ils interviendront même auprès de Michel Durafour, le maire de Saint-Etienne pour le dissuader de m’appeler à ses côtés. Ce qui ne m’empêchera pas de publier en 1972 un essai intitulé La Loire en Péril qui connaitra un certain succès, tout au moins régional.

Je déciderai d’abandonner les Clubs Perspectives et Réalités après qu’il ait été question de s’allier à l’Opus Dei en Espagne après avoir tissé des liens avec les jeunes conservateurs de Grande Bretagne que j’ignorais. Je connaissais mal l’Opus Dei, mais je savais que c’était une organisation cléricale de droite extrême pour ne pas dire d’extrême droite et cela suffisait pour ne plus me sentir à l’aise chez les giscardiens. Je ne savais pas encore qu’elle finançait des partis politiques de manière occulte et qu’en Espagne, sous Franco, elle avait empêché l’avènement des droits sociaux et de la démocratie.

Aujourd’hui, l’Opus Dei est derrière le mouvement Sens Commun par l’intermédiaire du Renouveau Charismatique qui a soutenu François Fillon lors des dernières élections présidentielles et qui soutient sûrement Valérie Pécresse, à moins que ce ne soit Eric Zemmour.  

Tout comme, quelques années plus tôt, j’abandonnerai la Démocratie Chrétienne fondée par Georges Bidault quand il s’opposera au Général De Gaulle, et soutenu par des extrémistes de droite, me proposera d’aller former les officiers SAS en Algérie alors que nous sommes en pleine guerre.

Chaque fois, je me suis éloigné, presque instinctivement, de la droite extrême et je m’en suis toujours félicité.

La différence aujourd’hui avec l’époque où j’ai fréquenté Giscard d’Estaing, c’est que l’extrême droite ne comptait alors que 5% du corps électoral et ne représentait pas un danger aussi grand.

En 1974 et 1981, j’ai voté pour Valéry Giscard d’Estaing sans hésiter. Il était un authentique réformateur, mais obligé de gouverner avec une droite qui lui était en partie hostile - le RPR de l’époque avait tout fait pour qu’il soit battu- il n’a pas pu accomplir son œuvre. Ce fut dommage pour lui et surtout pour la France.