samedi 13 décembre 2014

SOMMES NOUS VRAIMENT UTILES AUX AUTRES ?


 
 Nous devons en conscience nous poser la question, aussi longtemps que nous sommes en activité, de notre véritable utilité au service des autres et de la collectivité   et en corollaire nous devons nous demander si nous sommes correctement rémunérés ? Trop ou pas assez.
Pour calculer   la valeur réelle de différentes  professions,   la NEF, la New Economic Foundation  a mis au point une méthode.  Celle-ci  prend en compte les  aspects économiques traditionnels y compris la création d’emplois et elle ajoute leur impact sur l’environnement, selon qu’elles le dégradent  ou pas, et les effets positifs ou négatifs sur le bien être des individus et sur celui de la collectivité. En appliquant cette méthode, nous obtenons des résultats surprenants. Ainsi :
Les  personnes chargées de l’entretien, pour chaque euro qu’elles gagnent, créent 12,5 euros de plus-values.
Les ouvriers chargés du recyclage des déchets, pour chaque euro qu’ils gagnent génèrent 15 euros  de plus - values
Les personnes qui s’occupent des enfants, pour chaque euro qu’elles gagnent génèrent entre 9 et 12 euros de plus-values
Par contre, les cadres supérieurs de la banque et ceux de la publicité, pour chaque euro qu’ils gagnent ne génèrent pas, mais au contraire, détruisent respectivement 9 et 14 euros !

Ce palmarès démontre  que les personnes chargées de l’entretien ou du recyclage des déchets sont beaucoup plus utiles à la société que les cadres supérieurs exerçant dans la banque ou la publicité.
Eilis Lawlor, la responsable de l’équipe chargée de la mission d’évaluation conclut : « le niveau de rémunération ne reflète pas souvent la vraie valeur qui a été créée…….Il devrait y avoir une relation entre ce que nous recevons et la valeur que notre travail génère pour la société. Les professions qui créent le plus de bénéfice  pour la société devraient être récompensées.  »

Si c’était le cas beaucoup plus de personnes  s’orienteraient vers ces professions, ce qui aurait pour conséquence d’améliorer très sensiblement la qualité de la vie, notamment des plus démunis.

 

 

 

dimanche 7 décembre 2014

Jacques BARROT, le parangon de l'honnête homme en politique


 
Quand des interlocuteurs  m’affirmaient que les hommes politiques étaient tous pourris, ou uniquement motivés par leurs intérêts personnels, à l’image de ceux qui défrayaient la chronique ; ce qui avait chaque fois le don de m’agacer profondément, j’avais l’habitude de les contredire en citant Jacques BARROT,  pour ceux qui s’intéressaient un peu sérieusement à la chose publique. Je le citais tout simplement parce que je le connaissais.

Jacques BARROT, quand il était jeune,  n’ avait  pas choisi de faire une carrière politique, bien loin de son attirance vers la vie religieuse qu’allait  embrasser l’une de ses sœurs. Son destin basculait à 29 ans quand son père, député de la Haute Loire décéda brutalement. Il lui succéda dans ses fonctions parlementaires, puis naturellement, assuma celles  de maire de sa commune, Yssingeaux, de Président du Conseil Général de son département. Simultanément,  il exerça des responsabilités  ministérielles sous les  septennats successifs de Giscard d’Estaing et de Chirac. Pour finir il  assura les fonctions de Commissaire Européen et devint membre du Conseil Constitutionnel. Remarquable parcours politique national et européen. Mais son empreinte la plus marquante qu’il laisse, la plus visible, est celle sur son département  de la Haute Loire. Un département situé géographiquement en très grande partie dans le Velay et rattaché administrativement depuis 1972 à la région Auvergne et dont il a su développer les infrastructures et notamment les voies de communication avec la ville de Saint Etienne et la région Rhône Alpes. Une  des grandes satisfactions, avant de mourir, aura été sûrement d’apprendre  enfin  le regroupement de ces deux régions voisines, comme le souhaitait également Raymond BARRE, autre modèle d’homme politique.

Jacques Barrot a toute sa vie voulu rechercher à concilier une plus grande justice sociale que lui dictait sa foi chrétienne avec une réalité économique dominée  par l’économie de marché, ce qui le plaçait naturellement au centre de l’échiquier politique. Quand il était dans l’opposition au gouvernement il savait se montrer constructif en soutenant les lois de celui-ci. Il recherchait en permanence le consensus dans l’intérêt général. Il ne participait aux intrigues politiques dont j’ai parlé dans mon article précédent sur l’affaire JOUYET/FILLON et qui font le miel de certains journalistes sans grands  scrupules. Il n’avait jamais fait  la une des journaux. Il   était un combattant et qui l’a connu se souviendra longtemps de sa fougue et même parfois de ses emportements. Ce n’était pas un tiède, qualifié de sage parmi les sages par ses amis et aussi certains de ses adversaires politiques, il était modéré, c’était une question de tempérament, mais aussi d’efficacité. C’était un homme du Centre, mais pas d’un Centre mou, comme il est souvent considéré par l’opinion publique et les hommes politiques de gauche et de droite qui le négligent quand ils ne le méprisent pas à gauche, sauf quand il s’agit de  capter leurs voix aux élections.

Il avait des convictions profondes qu’il a su conserver toute sa vie et sur lesquelles il n’a jamais transigé.  :  il correspondait trait pour trait  au portrait de  l’honnête  homme du 21ème siècle dont  j’ai essayé de brosser les grandes lignes en conclusion de mon essai : «  Mérites tu vraiment ton salaire ? »

Tous ceux et toutes  celles  qui veulent faire de la politique ou qui y sont déjà engagés devraient suivre son exemple.  

 

samedi 29 novembre 2014

L'AFFAIRE JOUYET/FILLON : QUAND L'INFORMATION DEVIENT UN SPECTACLE AFFLIGEANT


 
 Des journalistes enregistrent, à son insu ou pas, un entretien à bâtons rompus avec un responsable politique. Un passage de cet entretien révélant une manœuvre attribuée à un ou plusieurs adversaires  nourrira et surtout pimentera un ouvrage ou un article. Sa diffusion fera  le buzz. Elle sera reprise par tous les médias  et commentée par tous leurs confrères de Presse écrite, parlée et audiovisuelle. Elle sera ensuite commentée par  tous les responsables politiques de tous bords et les commentaires de ces derniers seront à leur tour commentés par les journalistes.   Ce n’est alors plus de l’information, c’est du pur spectacle ! La concurrence forcenée entre les différents médias : chaînes de télévision, stations de radio, presse écrite, sites Internet pousse  à toutes les surenchères, à tous les excès pour obtenir un scoop et le diffuser.

Nous assistons une fois de plus  à un dévoiement de la mission d’informer très dangereux pour la démocratie et nos institutions par des  journalistes  qui rêvent tous d’être comparés à ceux du Washington Post, Bob Woodward et Carl Bernstein  rendus célèbres par la révélation du scandale du Watergate  et la chute de NIXON qui s’en est suivie.

Malgré le fait que les français, plus que d’autres peuples, aiment la politique politicienne et ses intrigues, quel est le véritable intérêt pour un citoyen, à part de le distraire, voire de  l’amuser  de connaître les manigances, les conspirations, les complots, les manipulations des hommes politiques, pour obtenir le Pouvoir ou le conserver.  Des comportements qui sont monnaie courante. Quiconque a fréquenté dans sa vie ne serait-ce que le temps d’une campagne électorale un parti politique n’en est nullement étonné. « Seigneur, gardez moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge ! » Cette exhortation attribuée à Voltaire, s’applique parfaitement au monde politique. De tous temps, la conquête du Pouvoir a donné lieu à des guerres intestines qui éclatent parfois au grand jour entre les membres d’une même famille politique. Les meilleurs amis, même  de longue date  deviennent les pires ennemis quand ils se disputent la même place. Et plus ils sont élevés dans la hiérarchie, plus leurs querelles sont violentes, entretenues par leur entourage dont chaque membre milite pour obtenir une place petite ou grande pour lui. En quoi ces révélations   peuvent l' instruire  sur la marche du monde et plus particulièrement sur celle de son pays ?   Bien au contraire, elles désespèrent les gens ordinaires qui croient les hommes politiques plus vertueux qu’ils ne le sont et elles donnent des arguments aux populistes de tous poils.

Autrefois n’existaient pas des journalistes peu scrupuleux qui profitant de leur proximité avec les  politiques et parfois de leur intimité captaient, avec ou sans leur accord, des confidences qu’ils diffusaient ensuite largement, aidés en cela par la caisse de résonnance médiatique et gonflaient ainsi leurs droits d’auteur et leur porte  monnaies. C’est ce qui est nouveau. Autrefois, des écrivains, des journalistes publiaient des biographies d’hommes politiques dans lesquelles ils révélaient parfois des secrets d’alcôve, mais leur diffusion était limitée à quelques milliers de lecteurs et le plus souvent les hommes politiques en question n’étaient plus en  activité ou avaient quitté la scène parfois depuis longtemps.

 Mais les journalistes ne sont pas les seuls responsables. Il y a les hommes et femmes politiques dont le drame aujourd’hui  est que pour exister et s’imposer aux yeux de l’opinion publique et auprès de leurs amis politiques, ils  doivent être connus et pour cela fréquenter assidument les journalistes. Et ces derniers  doivent leur être proches et avoir leurs faveurs pour recueillir leur opinion et parfois aussi leurs confidences jusqu’à  publier parfois  leurs propos « off ».  Ce qui les amène à une forme de connivence non dénuée d’arrières pensées, à une consanguinité avec des hommes et des femmes avec qui ils ne se contentent pas de déjeuner, mais parfois avec qui ils copinent quand ils ne couchent pas ensemble.              

Comment peut-on encore s’étonner du discrédit énorme des politiques et des journalistes auprès des citoyens ?  Dans « Mérites-tu vraiment ton salaire ? » je dis que les journalistes exercent un beau et noble métier indispensable au fonctionnement de la démocratie, mais qu’ils n’ont pas toujours  conscience de leurs responsabilités et j’en ai donné un exemple dans mon blog du 12 Avril 2014 au sujet de la mort de Dominique Baudis. Quant à la politique, c’est chose trop sérieuse pour que ceux qui la pratiquent se donnent en spectacle et la ravale à un produit de grande consommation médiatique.  

 

samedi 1 novembre 2014

TABLEAU D’EXCELLENCE : Gunter PAULI, LE HERAUT DE L'ECONOMIE BLEUE.





J’ai ouvert ce tableau d'excellence  avec Elisabeth HOLMES, cette jeune californienne qui a commencé à révolutionner la pratique médicale aux Etats Unis en s’attaquant avec succès aux analyses de sang qu'elle rend plus accessibles et nettement moins coûteuses.
Je veux y inscrire cette fois  Gunter PAULI.  Cet homme qui,  loin des discours écologistes habituels incantatoires, a   décidé, lui, d'agir pour  abolir le   gaspillage et la pollution en prônant  le développement durable  et créer en dix ans 100 millions d’emploi, grâce à 100 innovations.*
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Sa prise de conscience  du gaspillage,  il l’a  acquise quelques années après avoir construite en 1990 une usine entièrement recyclable pour son entreprise belge  de détergents biodégradables ECOVER.  Il découvre  que  son savon biodégradable était produit à base  d’huile de palme  qui détruisait la forêt de Bornéo et menaçait les tribus présentes vivant de chasse et de cueillette. Il abandonne l'économie verte qui   n’est pas durable et est coûteuse pour se consacrer à l'économie bleue. Il vend son entreprise et se consacre alors à la recherche.  Il crée l’Institut ZERI, Zero Emission Research Institute, qui depuis 20 ans maintenant, grâce à un réseau de 3000 chercheurs et entrepreneurs de par le monde, inventorie toutes les innovations concrètes qui marchent. Celles-ci permettent de produire ce dont l'homme a besoin en utilisant ce dont nous disposons, tout comme fonctionnent les systèmes naturels. Ces chercheurs et entrepreneurs pratiquent  la "pollinisation croisée" entre leurs découvertes et leurs pratiques sur le terrain.    

L'économie bleue, c'est l’abolition du gaspillage des ressources naturelles. Nous produisons des déchets que personne ne veut alors que dans la nature les déchets n’existent pas. Elle répond aux besoins  de l'homme et pour cela elle s'appuie sur les ressources locales, les lois de la physique plutôt que celles de la chimie et  elle crée des systèmes vertueux où une activité rentable en finance une autre qui l'est moins, mais répond toujours à un besoin vital.  Elle privilégie l'augmentation du pouvoir d'achat à celle du salaire ainsi que la vie en communauté.  
 Elle s’inspire du vivant ( le biomimétisme)  par exemple utiliser la soie pour réparer des nerfs ou des os. Ou encore se servir de l’électricité du corps pour alimenter un pacemaker.
Un principe de base : produire mieux ne doit jamais coûter plus cher. C’est pourquoi  PAULI  est tout à fait opposé aux subventions et diverses  écotaxes.

Je citerai quelque unes de ces innovations :
 Fabriquer du papier sans besoin d’eau ni de bois, mais avec de la poussière de pierre, de la craie  et du plastique recyclé.
Récupérer du marc de café, excellent compost,  dans les grands restaurants pour  construire des champignonnières en périphérie des villes et  dont les déchets servent à nourrir le bétail qui produira du biogaz.
Capturer  le CO2 avec de la spiruline, micro algue cultivée maintenant dans beaucoup de pays à travers le monde, puis   produire  des  phosphodiesters   pour la cosmétique et du biodiesel.
Remplacer l’acier (on en utilise 100 000 tonnes par an) par   la soie pour fabriquer des rasoirs jetables qui permettrait de ne jamais blesser la peau. Un hectare de mûriers produit 2 tonnes de soie qui ont l’avantage de se développer sur des sols arides. Il en faudrait 250 000 hectares, ce qui permettrait de créer plus de 12 000 emplois. 

Gunter  PAULI écrit aussi des livres et des contes pour enfants. Ceux-ci  leur inculquent principes de l'économie bleue  qu'ils adopteront plus facilement. La Chine en a assure la distribution gratuite dans ses écoles. Ils sont traduits dans de nombreuses langues et certaines font l'objet de danses et de chansons.**    

ENSEIGNEMENTS 

- Il faut du temps pour passer du scepticisme à  l’opposition  puis  à  l’ adoption, comme cela a été le cas avec l’abolition de l’esclavage.  Mais le temps aujourd’hui, comme dans d’autres domaines, s’accélère et l'avènement de l'économie bleue pourrait survenir assez rapidement.

On assiste peut être au même phénomène que celui  de l’avènement de l’abolition de l’exploitation des animaux   prôné Mathieu RICARD*** et par d’autres végétariens célèbres.

La révolution provoquée par  l’émergence de l’économie bleue sera peut être aussi importante que la révolution du numérique.

L’abolition du gaspillage  peut être très rentable. C'est l'aspect le plus révolutionnaire de l'économie bleue.  Elle offre d’innombrables possibilités d’innovation, de  création d’entreprises petites et moyennes et de très nombreuses créations d’emploi. Ces dernières venant  remplacer les emplois de demain détruits notamment par l’avènement de la robotique. 

- Une grande espérance se lève dans la crise systémique profonde que nous traversons !


* «  L’économie bleue : 10 ans, 100 innovations, 100 millions d’emploi » aux éditions Caillade.

**« Les fables de Gunter, pour ne jamais cesser de rêver » aux éditions Bluekids

***«  Plaidoyer pour les animaux » aux éditions Dallery

samedi 18 octobre 2014

L'acceptation du risque : Impressions de Londres


J’avais intitulé  mon article à mon retour de San Francisco : « Pour l’amour du risque », faisant ainsi allusion à une célèbre série télévisée américaine.
A mon retour de Londres, je préfère l’intituler simplement :  L’acceptation du risque, notamment pour les français qui y travaillent. Ils seraient actuellement 400 000. Les offres d’emploi y sont nombreuses et c’est pour cela que les français et d’autres ressortissants de pays étrangers s’y ruent. Cependant le risque qu’ils courent est de se retrouver sans emploi. En effet les indemnisations en cas de chômage sont très faibles quel que soit le montant du salaire perçu : 400 livres sterling par mois, soit environ 500 € (très  proche du RSA) et seulement sur une durée maximale de 6 mois. Etant donné le coût de la vie à Londres, il est indispensable de retrouver très vite un job, même si celui-ci ne correspond pas forcément à vos souhaits et le salaire à vos prétentions. Les français que j’ai rencontrés m’ont paru heureux et n’envisageaient pas de rentrer à la maison. Ils étaient optimistes. Il est vrai qu’ils étaient souvent jeunes et beaucoup d’entre eux  diplômés.

Le hasard a voulu que je sois arrivé  le lendemain de la visite de notre premier ministre venu déclarer sa profession de foi « pro business » dixit, dans la capitale de la Finance Internationale. Il souhaitait rassurer les chefs   d’ entreprise  britannique et les inviter à venir investir en France. Surréaliste, quand on se souvient  des diatribes de son Président contre son ennemi juré,  la Finance, et de celles, non moins virulentes, de son ancien collègue du gouvernement Montebourg contre les Patrons, notamment étrangers !  La Presse anglaise n’a pas manqué le lendemain d’ironiser sur la taxe à 75%, marque indélébile de ce gouvernement  et   de comparer non sans un certain plaisir : le taux d’augmentation prévue du PIB en 2014 : 0,4% pour la France et 3,2% pour la Grande Bretagne.
                         :   le taux de  chômage dans les deux pays :  10, 3 % dans le nôtre   contre 6,7 % pour le leur. Notre premier ministre a expliqué devant les journalistes que notre pays avait fait le choix d’un chômage  très important et très bien rémunéré. Notre pays, en fait nos dirigeants politiques successifs et nos syndicats.
Dans le  même temps la Presse  s’indignait de l’état déplorable du système de santé britannique à court de financement, le NHS, National Health Service  tandis que des infirmières en grève manifestaient devant BIG BEN.  La suppression d’au moins  500 000 fonctionnaires ces dernières années s’est fait sentir dans  le fonctionnement des services publics. Ce n’est pas l’austérité à la française!  Les listes d’attente  dans les hôpitaux  sont longues et  il faut être patient pour avoir un rendez - vous chez son médecin  . Là où il y avait parfois  5 médecins généralistes, il n’en reste plus qu’un.  Quand on est anglais on peut facilement s’expatrier et gagner plus d’argent que dans le Service National.

Les magasins sont ouverts le dimanche. Tout en déambulant – les magasins, même si on  n’ y entre pas pour faire des achats, nous exposent leurs devantures et animent la ville- j’ai repensé au sketch de Fernand RAYNAUD :  « Sunday Close »,  se moquant  de l’atonie de la vie dominicale d’alors où tous les commerces étaient fermés. Les temps ont décidément bien changé ! 
Je n’ai pas pu éviter de rencontrer des français ,alors que je voulais surtout améliorer ma pratique de la langue anglaise qui en a bien besoin, qui étaient  très   nombreux , surtout  concurrencés en nombre  par des italiens. C’est dans les transports en commun, les bus, que j’ai pu échanger dans la langue de Shakespeare avec d’autres passagers de différentes nationalités.

Les musées sont tous gratuits et il n’y a pas de queues interminables pour y accéder. Les taxis sont certes d’un confort sommaire, mais par contre  ils sont aisément accessibles. Un pass vous permet de prendre le bus, le métro et même la navette sur la Tamise.   Une légère appréhension nous saisit quand, nous devons  nous  restaurer en Angleterre. Les temps là aussi ont changé, la nourriture comme dans toutes les grandes métropoles s’est aujourd’hui  standardisée. Dans les restaurants nous retrouvons les mêmes plats qu’en France. Exception faite des célèbres Fish and Chips qui méritent d’être découverts. Les pubs  londoniens valent le détour. Le vendredi soir, ils débordent sur les trottoirs où la chope de bière à la main, les employés de la City, de Covent Garden et d’autres quartiers d’affaires de Londres  fêtent le début du  week- end. Ils évacuent ainsi leur stress disent-ils.
Le flegme britannique n’est pas une légende. Je l’ai rencontré alors qu’il pleuvait averse sur Saint James Park et que des messieurs habillés comme des lords stoïquement marchaient dans la rue et que les horse guards  immobiles sur leurs montures ne se laissaient pas un instant distraire par les facéties des touristes faisant des  selfies et ne modifiaient pas leur position d’un millimètre. La vie culturelle est intense et foisonnante. Les londoniens sont  fous de théâtre. Dans son livre JONSHON’LIFE OF LONDON* du maire actuel de La capitale, Boris Johnson, que je vous conseille de lire, il révèle  qu’ à l’époque de Shakespeare, sur une population de 200 000 habitants, le tiers de la population adulte assistait chaque mois à une pièce de théâtre.

Il n’est pas très agréable  de se retrouver souvent  à Trafalgar Square, centre névralgique de la ville  et   d’ emprunter  le  Waterloo Bridge après être passé près de la Waterloo Station . Pourquoi pas une Azincourt Street  ou un Fachoda Park, mais peut être existent-ils ?  Il n’est pas non plus très plaisant de voir et entendre les français tourner en ridicule par des comédiens sur la scène d’un théâtre londonien  se moquant de  la pièce « Les Misérables » (qui tient l’affiche à Broadway depuis  de très nombreuses années) sur l’air de « C’est magnifique ! ». Mais certainement que la grande majorité des français touristes ou résidents ignorent Trafalgar, Waterloo ou Azincourt comme ils n’ont jamais entendu parler de Fernand Raynaud.  Cette franche rivalité entre nous et les anglais remonte très loin dans le temps.  Boris Johnson, toujours dans son livre  sur Londres,  raconte que Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, sacré roi d’Angleterre en 1066 ne parlait pas l’anglais et que le français fut imposé et utilisé par les classes dirigeantes pendant au moins trois siècles. On utilisait alors le mot anglais pour parler d’un animal à la ferme dont s'occupaient les paysans  et le mot français pour cet animal  cuisiné pour les classes dirigeantes ; ainsi pour la vache,  cow et beef  ou pour le porc   pig et  pork.            

A la télévision, indispensable à regarder si on veut apprendre la langue du pays, - je conseille de faire apparaître au bas de l’écran en appuyant sur le bouton « subtitles » les paroles écrites  en anglais destinées aux malentendants et qui nous aident à  nous jouer des accents et des prononciations - les principales informations en boucle concernaient l’épidémie Ebola et surtout la victoire électorale dans la circonscription de Clacton, station balnéaire située à une centaine de kilomètres à l‘est de Londres,,  du Front National anglais, l’ UKIP, United Kingdom  Independance  Party. Lequel combat deux adversaires, l’Europe (et à travers elle la mondialisation) et l’Immigration.  De  nombreux reportages également sur le Congrès du  Parti Liberal - démocrate, notre UDI. Qui veut continuer à exister et à faire ou défaire des majorités, soit avec les conservateurs comme aujourd’hui, soit avec les socialistes peut être demain. Egalement sur  le projet de taxation des « manshions »  des demeures  d’une valeur supérieure à 2 000 000 £. Les débats sur ce sujet rappelant beaucoup ceux que nous avons connus  lors de l’instauration chez nous de l’ISF.
On le voit, beaucoup de points communs entre nos deux pays, mais une différence essentielle, une plus grande acceptation des risques, une plus grande liberté d'entreprendre chez nos amis anglais  et partant un plus grand dynamisme. Quant à la ville de Londres,  elle-même qui n’est pas l’Angleterre comme Paris n’est pas la France, elle est très séduisante à bien des égards,  elle mérite d’être découverte et certainement qu’une visite de seulement quelques jours  ne suffit pas.     

 *chez Harper Press