dimanche 27 juillet 2014

Le chômage en France. A qui revient la palme des responsabilités pour celui des jeunes



Inexorablement, le chômage dans notre pays, mois après mois, augmente et rien n’indique qu’il va fléchir prochainement.
Qui en sont les responsables en dehors, cela va de soi,  du gouvernement actuel qui s’était vanté bien imprudemment d’être capable d’inverser cette tendance ?  Ils sont très nombreux :
-          -    Les pays à faible coût  de main d'oeuvre et à la protection sociale parfois inexistante,
           -    Les entreprises françaises pas assez compétitives par la faute de leurs patrons en manque de créativité et de dynamisme,
 -         -    Les  gouvernements successifs qui ont handicapé ces dernières, notamment en augmentant leurs charges fiscales et sociales,
     -    Des patrons  de PME qui ne veulent pas développer leur entreprise et ainsi créer de nouveaux emplois pour différentes raisons que j’énumère  aux pages 224 et 225 de «  Mérites tu vraiment ton salaire »,
     -    Des salariés qui ne veulent pas déménager et encore moins changer de métier, de se former, en un mot de  s’adapter.
     -    Des consommateurs frileux qui préfèrent épargner plutôt que de consommer, des assurés sociaux qui abusent de la solidarité et plombent les comptes sociaux et par voie de conséquence les charges des entreprises, des français qui ne paient pas leurs impôts …….
Nous sommes tous, en fait, un peu responsables de cette situation, bien entendu,  à des degrés divers, comme nous le sommes des inégalités dans notre pays que j'ai  évoquées dans un article précédent. Mais, concernant le chômage des jeunes, il y a ceux à qui revient la palme d’or des responsabilités. Syndicalistes, enseignants, hommes et femmes de gauche, qui par leur inconscience, leur aveuglement idéologique parfois, leur ignorance de la réalité économique souvent , ont tout fait pour empêcher les jeunes sortis de l’école sans aucune qualification, 150 000 par an  (p 65 à 67) de trouver un emploi, en s’ opposant successivement au CIP ( Contrat d’ insertion professionnelle) de Balladur et au CPE ( contrat première embauche) de Villepin jusqu’à soutenir d’une manière parfaitement démagogique des jeunes lycéens descendus dans la rue. Ajoutons des responsables  politiques qui n’ont pas promu l’apprentissage comme l’ont fait nos voisins allemands.  Des « copsys », conseillers d’orientation pédagogique qui ont mal fait leur travail.
Dans un article précédent, je regrettais  que la prise en compte de la pénibilité dans la rémunération du travail ne fasse pas l’objet d’un très large consensus  national. La raison profonde de ce désintérêt pour les travaux manuels est la même que celle qui a écarté les jeunes du marché du travail  en voulant les pousser dans des études sans aucuns débouchés où ils se sont fourvoyés : Le mépris du travail manuel conjugué à la croyance aveugle en l’omnipotence de l’Education Nationale et à la méfiance envers l’entreprise privée, quand ce n’est pas l’hostilité à son égard ou plus exactement à l’égard de son chef.

dimanche 20 juillet 2014

Qu'avons nous fait de nos talents ? et de ceux des autres ?



Pour mériter vraiment son salaire, l’honnête homme doit, tout au long de sa vie, faire fructifier ses talents.  Ce sont les talents d’or dont parle La Bible, c’est à dire les biens matériels que l’on possède et dont je parlerai dans des prochains articles que je consacrerai à l’usage de ces biens en faisant appel à Max Weber, mais également à Saint François d’Assises.  Mais ce sont aussi et surtout les dons, aptitudes, qualités pour exercer une activité humaine. 
Quand on pense talents, on pense tout de suite  aux talents artistiques et je cite dans mon essai les comédiens qui exercent  le leur toute leur vie et font notre admiration jusqu’à leur mort, Robert Hirsh, Michel Bouquet ou Michel Galabru ou encore  le regretté Laurent Terzieff  qui, dans un entretien  à l’Express , à la question de savoir si le théâtre était pour lui une vocation ou une passion, avait répondu : » Je n’aime pas l ‘idée de passion et de vocation, je crois simplement qu’il faut se regarder dans une glace et se demander : Est-ce que j’ai un don ? Que puis je apporter aux autres ?   Mais il y a des talents beaucoup plus modestes, comme celui de prendre soin des autres pour s’occuper des malades et des personnes âgées.
La leçon que donne  le Christ  dans La parabole des talents relatée par  les apôtres Mathieu et Luc que je cite dans « Mérites tu vraiment ton salaire ? » p 93 et 94 est la suivante : Recevoir à sa naissance un don quel qu’il soit crée une obligation de le faire fructifier au profit des autres. Chacun d’entre nous,  comme Terzieff devant sa glace doit se poser la question : ai  je un talent et son corollaire, comment faire profiter les autres  de ce talent ?
Nous avons tous des talents, parfois ignorés. Pour les découvrir, il faut interroger ses proches ; amis, parents, relations professionnels qui nous connaissent bien et peuvent avoir un avis plus objectif que nous. Aujourd’hui des coachs peuvent nous y aider.  Enfant, ce sont naturellement les parents et dans une moindre mesure les enseignants qui doivent les déceler chez lui et les lui révéler. Puis l’encourager à  les développer.   Comme disait Alphonse Allais : «  Il ne suffit pas d’avoir du talent, faut-il encore savoir s’en servir ». J’ajouterai : « et le vouloir ». Rien n’est pire que son gaspillage qui se fait au détriment des autres qui pourraient en bénéficier, mais aussi à celui de la personne qui le possède. En effet  l’exercice d’un talent  nous permet  de nous réaliser pleinement  et d’en être heureux.
Mais il ne lui suffit pas de développer ses propres talents, l’honnête homme doit aussi  aider les autres à leur donner l’occasion de développer les leurs. Pour rester dans le service  à la personne, les responsables d’établissements d’accueil et de soins aux personnes âgées devraient consacrer davantage de temps au recrutement de leurs personnels en contact avec les malades. 


lundi 14 juillet 2014

Casal, Schweitzer, Levi Montalcini, des exemples dont nous devrions nous inspirer



J’ai relu à l’occasion de l’écriture de  l’ article  précédent  l'ouvrage « La volonté de guérir »  de Norman Cousins publié en 1980 (de l'intérêt d'avoir une bibliothèque pas uniquement décorative dans son salon !) . Ses découvertes sur les vertus du  rire dont j’ai parlé et auquel il a consacré un ouvrage que j'a déjà cité  et sur l’effet placebo sont aujourd’hui, grâce notamment à l’IRM alors pas encore opérationnelle,  totalement confirmées et donc indiscutables.  Mais il parle aussi  dans un chapitre qu'il a intitulé Créativité et Longévité  de   ses rencontres avec deux personnages hors du commun : Pablo Casals et Albert Schweitzer qui  sont  très instructives.
Le célèbre violoncelliste à 90 ans, accablé par les infirmités, chaque matin quittait sa chambre à petit pas, le dos voûté, le souffle court,  et   s’approchait  très lentement de son piano, soutenu par sa jeune épouse. Il s’asseyait  à  grand peine sur le tabouret et posait sur le clavier  ses mains aux doigts gonflés et crispés et le miracle alors, comme chaque matin, se produisait. Ses doigts se desserraient lentement et venaient caresser les touches, son dos se redressait, il semblait mieux respirer. Au fur et mesure que les mesures du Clavecin bien tempéré de Jean Sébastien Bach  s’envolaient,  Pablo Casals ressuscitait. Le miracle se reproduisait l'après midi quand il prenait dans ces bras son violoncelle et faisait corps avec lui.    
Le non moins célèbre médecin de Lambaréné,  à plus de 90 ans, travaillait sans relâche dans son hôpital et pour se reposer jouait, lui, sur son piano la Toccata et Fugue en ré mineur de Jean Sébastien Bach. Pour lui, disait-il, « le meilleur remède devant la maladie  était la conscience qu’il avait une tâche à accomplir ».  Il avait dit un jour à son personnel : "Je n'ai aucune intention de mourir tant que je pourrai faire quelque chose. Et si je peux faire quelque chose je n'ai pas besoin de mourir. Je vivrais donc très longtemps.". Il vécut en effet jusqu'à 95 ans.   Tous les deux étaient très attentifs aux autres.
Récemment décédée, Rita Levi Montalcini, neurologue italienne, prix Nobel de Physiologie en 1986, à 100 ans passés, se rendait chaque jour  à son laboratoire. Elle avait coutume de  dire : «  Il mio corpo fa quello che vuole, io sono la mente ».  Mon corps fait ce qu’il veut, je suis l’esprit. Pour elle, le meilleur remède était de ne pas trop se soucier de son corps. De ne pas le laisser diriger sa vie.
La leçon qu’ils nous donnent est qu’il faut donner toujours un sens et un but à sa vie, être utile aux autres, jusqu’à son dernier souffle. Casals, Schweitzer, Levi Montalcini  ont  sans cesse œuvré, chacun dans leur domaine,  à leur manière, pour le bien des hommes et , heureusement pour ceux-ci, ont vécu très longtemps.



dimanche 13 juillet 2014

Karen Aiach et Norman Cousins, exemples à méditer



 Il y a quelques années,  une jeune fille est atteinte d’une maladie neuro dégénérative, la maladie de San Filippo, pour laquelle il n’existe aucun traitement. Maladie dite orpheline, elle touche trop peu de malades  pour que l’industrie pharmaceutique s’y intéresse et investisse dans des recherches. La jeune fille est condamnée, mais c’est sans compter sur sa mère, Karen Aiach qui refuse d’abdiquer. Ancienne d’Arthur Andersen, déjà patronne d’ une société de conseil , elle  créé  une société Lysogène pour trouver un traitement de thérapie génique qui pourrait sauver sa fille et les autres enfants atteints de la même maladie.  Elle se bat avec obstination pour recueillir des capitaux et financer des recherches. Elle bouscule  au passage beaucoup d’habitudes  et de  contraintes,  notamment médicales et administratives, elle dérange, mais à la fin elle obtient les résultats qu’elle souhaitait. En lisant son aventure dans la Presse, j’ai aussitôt pensé à Norman Cousins. 
A la fin des années 70, le rédacteur en chef de Saturday Review,  Norman Cousins  est atteint d’une  spondylarthrite  ankylosante. Maladie où le tissu conjonctif des articulations se désagrège. Les médecins américains ne lui donnent presqu’aucune chance de guérir. Autant dire qu’ils le condamnent à mort et qui plus est  dans un délai assez court.  Contrairement aux autres malades atteints de la même pathologie, il refuse ce verdict. Comme Karen Aiach, il décide de prendre son sort en main. Il quitte l’hôpital pour s’installer dans un hôtel où il se fait projeter les meilleurs  films comiques sans déranger les autres malades et réduit son traitement simplement à une injection de vitamines C à fortes doses. Il découvre les vertus du rire aujourd’hui reconnues pour notamment le développement des endorphines, hormones libérées par le cerveau qui réduisent la douleur en bloquant la transmission des signaux douloureux, mais aussi pour renforcer le système immunitaire et accessoirement faciliter le sommeil.  Cette volonté de développer   ses propres défenses immunitaires lui permet  « miraculeusement »  de guérir. Le célèbre New England Journal of Médecine  diffuse son témoignage, ce qui lui vaut des milliers de lettres  de médecins et de malades et il se voit même offrir une chaire à l’Université de Médecine de Los Angeles. Il a raconté son expérience dans un ouvrage * que j’ai souvent prêté à  mes amis  et à mes proches en grande difficulté. Il a également consacré un livre au rire **.
Ces deux remarquables aventures à quelques décennies de distance  méritent d’être médités aujourd’hui plus que jamais, car elle nous fournit plusieurs enseignements :
Le premier est que notre corps possède des ressources que nous ignorons et qu’il nous faut vouloir  et savoir mobiliser en faisant appel à des émotions positives comme le rire, l’espérance, la confiance en l’avenir, l’amour.
Le second est qu’il ne faut pas compter uniquement sur le corps médical pour se soigner. Le  malade doit assumer sa part de responsabilité dans les choix de la thérapeutique et son application.   Les médecins n’ont pas toujours le temps  d’examiner leurs patients ; d’ailleurs des études ont montré qu’au bout de quelques courtes minutes ils ne les écoutent pas. Ils n’ont pas non plus toujours les compétences suffisantes. Sans être aussi instruit que Karen Aiach et Norman Cousins, il est  interdit à  personne  de réfléchir aux causes de sa  maladie et dans certains cas de lui trouver  des  remèdes, quand   il  n’y en a pas ou quand ceux qui existent sont inefficaces.
J’ajoute  qu’il ne suffit pas de gérer correctement son « capital santé » trop souvent dilapidé aux frais de la Collectivité pour être un honnête homme, comme je le conseille dans « Mérites tu vraiment ton salaire ? » p. 157 à 161. Il faut et il faudra  de plus en plus   prendre en charge ses soins car la Collectivité ne pourra pas toujours  prendre en charge les dépenses de santé  au fur et à mesure que la durée de vie continuera à croître et il n’y a aucune raison qu’il n’en soit pas ainsi.

* «  La volonté de guérir » aux éditions  du Seuil
** «  Comment je me suis soigné par le rire » aux éditions Payot


dimanche 6 juillet 2014

Qui doit supporter le surcoût salarial justifié de la pénibilité du travail ?



Dans  «  Mérites tu vraiment ton salaire ? » p. 27 et 28 :  je rappelle quelques faits : 2 morts par jour dus à des accidents du travail, 8 à l’amiante et 2 millions et demi de salariés exposés à des substances cancérigènes, causes de 5 à  10 % des seuls cancers diagnostiqués. Les ouvriers,  qui non seulement vivent moins longtemps que les cadres et les fonctionnaires – une dizaine d’années -  mais passent plus de temps qu’eux en mauvais état de santé.  Pour ne prendre que les maladies cardio-vasculaires, ce sont les catégories sociales les plus modestes dont ils font partie qui sont le plus touchées.
Il n’est pas nécessaire d’être de gauche pour soutenir  une mesure de justice sociale attendue depuis trop longtemps : celle de la prise en compte de la pénibilité dans la rémunération des salariés. Qui oserait soutenir qu’il est normal que la durée de vie des ouvriers soit plus courte, qu’ils ne profitent donc pas ou peu de leur retraite, et qu’il ne faille rien faire pour essayer de compenser ce lourd handicap !
Le gouvernement  a  voulu instaurer la mise en place d’un compte pénibilité  dans les entreprises pour  les salariés   qui devrait leur  permettre, en fonction des points obtenus, de partir plus tôt en retraite, de travailler en temps partiel en préservant leur salaire en fin de carrière ou encore de bénéficier de formations pour se reconvertir.
Il a du différer sa mise en place, au  grand dam des syndicats, devant l’hostilité des patrons. Ceux, notamment des PME et des TPE,   qui se plaignent de  la complexité d’attribution de ces points en fonction des nombreux facteurs en prendre en compte, du travail de nuit à l’exposition aux substances chimiques, - ce qui est  vrai - et que ce sont eux qui doivent financer ces comptes par une augmentation de leurs cotisations - ce qui n'est pas juste.  Par contre leur responsabilité est totale dans l'organisation du travail, l'amélioration permanente de ses conditions d'exercice et le respect des règles de sécurité, ce qui n'est pas toujours le cas.  
Par contre, ce sont  les consommateurs de biens et services fournis en tout en partie par des salariés travaillant dans  des conditions pénibles et parfois dangereuses  pour leur santé, voire mortels dans certains cas, qui doivent naturellement en supporter le surcoût, ce qui signifie  que les entreprises doivent le répercuter sur leurs prix de vente.
Je regrette profondément que cette réforme ne fasse pas  l’ objet   d’un très large consensus national, au delà des clivages politiques,   pour réparer une des plus criantes injustices envers  des catégories de français qui, eux, ne descendent pas dans la rue et n’ont pas le privilège de pouvoir bloquer les transports ferroviaires, aériens, urbains et maritimes ou interdire les festivals d’été  pour faire céder les Pouvoirs Publics.