vendredi 30 décembre 2022

MES TABLEAUX DE BORD

 

J’en ai deux en permanence à ma disposition qui se trouvent sur des carnets.

 1/ Sur un carnet de notes, la liste de tous mes travaux en cours

Ils sont actuellement au nombre de 12, comme les 12 travaux d’Hercule, mais ce n’est pas pour me repentir comme Hercule condamné à effectuer ses travaux pour avoir tué femme et enfants. Je n’ai rien heureusement à me faire pardonner de très grave…

La majorité de ces travaux concerne mes différents écrits qui rythment mes journées et mes semaines : mon Journal et la relecture de mes anciens journaux en vue de leur publication, mon Blog et ses articles bimensuels, (j’envisage de regrouper mes articles par thèmes et de les publier un jour après les avoir relus comme je le fais actuellement pour mes journaux) la recherche de documentations pour mon prochain roman L’enfant de la Bascule, qui sera la suite de La vie de Toussainte à Saint Jean. Son journal, (l’enfant en question, mon bisaïeul, étant l’arrière-petit-fils de Toussainte) la préparation de la nouvelle édition de L’Honnête Homme du 21ème siècle enrichie de réflexions tirées de nouvelles lectures et de suggestions des premiers lecteurs. Elle concerne aussi la promotion de mes livres à commencer par le dernier « Quand les soldats américains nous jetaient des fleurs » . Chose moins aisée que de les écrire, pour moi fastidieuse, que je m’astreins tout de même à exécuter. La composition de mélodies sur lesquelles je préfère rester très discret, comme mes pièces de théâtre seulement ébauchées dans l’attente qu’une compagnie régionale veuille bien les mettre à leur répertoire. Parmi mes autres travaux « non intellectuels », il y a ceux à effectuer dans ma propriété qui se subdivisent eux-mêmes en plusieurs chantiers, noms un peu pompeux pour parler par exemple de la taille des framboisiers.

Pourquoi je tiens à avoir cette liste de travaux en permanence sous la main. Je n’ai pas de réponse immédiate. Un psychanalyste l’aurait sûrement, mais je ne me suis jamais étendu sur un canapé.

Peut-être en y réfléchissant, la crainte de m’ennuyer et de passer mes journées en occupations futiles à mes yeux, ou encore celle de ne pas avoir fait ce que je devais faire, de ne pas avoir la conscience tranquille. Une de mes anciennes collaboratrices qui s’était occupée autrefois de soins palliatifs comme infirmière m’avait révélé que beaucoup de personnes qu’elle assistait dans leurs derniers moments lui avaient confessé ce qu’elles regrettaient de ne pas avoir fait.

Autre interrogation, pourquoi je me consacre autant à l’écriture sous toutes ses formes ? Mauriac, dans Confessions Intimes, donne la réponse : “L’oubli, loi inéluctable contre laquelle nous nous insurgeons désespérément, écrivains, musiciens, peintres, chasseurs d’image

J’ajoute que conscient de ma courte espérance de vie, tous ces travaux en cours peuvent ne pas connaitre de fin, mais je reste fidèle au précepte attribué à Paul Bocuse :  « Travailler comme si on allait vivre cent ans et s’amuser comme si on allait mourir demain »  Sachant qu’il est plus facile pour moi de travailler que de me distraire.

2/ Sur un simple répertoire téléphonique

Les noms de mes proches et amis avec leur adresse postale et leur adresse mail, s’ils en ont une, ainsi que leurs numéros de téléphone fixe et portable. Je le consulte régulièrement et systématiquement quand j’ai un message à leur communiquer. Je ne veux oublier personne. Ils ne me répondent pas toujours, comme je l’ai expliqué dans mon Blog du 21 octobre 2022 : « Pourquoi les gens ne répondent pas aux courriers » mais je persiste, je ne me décourage pas, sachant que le plus souvent ils procrastinent. Je conserve les noms et coordonnées de ceux et celles qui nous ont quitté et j’ai ainsi chaque fois une pensée pour eux.

Je n’ai pas une confiance totale dans mon ordinateur pour leurs adresses mail et mon smartphone pour leurs numéros. Je suis plus sûr du papier à l’abri des piratages et des fausses manoeuvres. Par ailleurs, les carnets sont plus faciles et plus rapides à consulter.

 

Tous mes meilleurs vœux vous accompagnent pour la nouvelle année. 

vendredi 16 décembre 2022

Questions que tout homme ou femme doit se poser au moins une fois au cours de son existence

 

De préférence le plus tôt possible au sujet de l’argent.

Le sien

1/Celui que je perçois de mon travail est-il insuffisant ou bien excessif par rapport au temps que je lui consacre et aux responsabilités qui sont les miennes et/ou par rapport à la moyenne des rémunérations dans mon secteur. Si je le juge insuffisant, ai-je cherché à améliorer la mienne, en changeant d’entreprise ou de métier, ou encore en développant mes compétences.

2/ Si je suis chef d’entreprise, est-ce que je privilégie les versements de dividendes de ma société à ses actionnaires, si elle fait des bénéfices, à une augmentation de mon salaire.

3/ Est-ce que je le fais fructifier, plutôt que de laisser « dormir » mes économies sur un compte-courant.

4/ Dans mes éventuels placements, est-ce que je privilégie l’achat d’actions d’entreprise favorisant ainsi leurs développements et leur permettant ainsi de réaliser des investissements et de créer des emplois.  

5/ Est-ce que je me livre à des spéculations improductives dans le seul but de m’enrichir davantage.

L’usage qu’il ou elle en fait

6/ Mon entourage et moi-même ne le gaspille-t-on pas dans des dépenses parfois excessives et/ou inutiles comme la surconsommation de certains produits ou services. Dépenses qui peuvent m’obliger à gagner davantage d’argent ou rendre parfois mes fins de mois difficiles.

7/ Est-ce que j’en fait suffisamment profiter les autres, étant conscient que donner de l’argent rend plus heureux comme l’ont montré des études faites sur le sujet.

8/ Quelle utilisation fais-je plus particulièrement de l’argent que je n’ai pas du tout mérité, comme celui provenant d’un héritage par exemple, à moins qu’il provienne d’une personne que j’ai aidée et que par conséquent mérité.

Celui des autres

Celui que l’on appelle l’argent public, trop souvent anonyme, en fait, celui des contribuables qui financent les dépenses de l’Etat et des Collectivités locales, celui des assurés sociaux qui financent le budget de l’Assurance Maladie et des mutuelles complémentaires. Celui aussi des actionnaires qui financent les entreprises et des épargnants qui financent l’économie nationale.

9/Les services publics que j’utilise me sont-ils toujours indispensables, comme le recours systématique à des bilans de santé parce que je suis hypocondriaque.  Le fait d’y avoir droit, justifie-t-il que je m’en serve systématiquement.

10/Est-ce que je contribue à participer à hauteur de mes revenus au financement du budget de l’Etat. En d‘autres termes, est-ce que je les déclare tous et je ne cherche pas à les dissimuler. 

RECOMMANDATIONS

Vous devez prendre le temps pour répondre à certaines de ces questions qui ne sont pas toujours évidentes et demandent parfois d’y réfléchir.

NOTA BENE 

J’ai bien conscience que ce questionnaire ne s’adresse pas à celles et ceux qui peinent à boucler leurs fins de mois, mais il serait étonnant qu’ils lisent mon Blog.

 

 

 

samedi 3 décembre 2022

A la recherche de patrons de clinique en voie de disparition

 

Un chirurgien, Pdg de sa clinique que j’avais aidé à construire m’annonce que ses associés médecins ne voulaient pas s’occuper de gestion et souhaitaient vendre leurs actions à un groupe financier.

Il est le dernier d’une longue liste de médecins responsables de cliniques privées qui ont passé la main.

En préambule de mon livre Je vous ai bien aimés, docteurs*, publié en 2005, j’écrivais, déjà : « Je veux  témoigner d’une époque où de jeunes médecins (le plus souvent chirurgiens, mais aussi gynécologues obstétriciens) construisaient à la sortie de leur clinicat avec d’autres médecins associés leur propre clinique privée dans des conditions difficiles, et parfois rocambolesques et sans le savoir, participaient à la mise en place d’un réseau hospitalier performant que nous connaissons aujourd’hui. Non seulement ils créaient des établissements hospitaliers d’excellente qualité, mais aussi stimulaient l’esprit de compétition des cliniques anciennes et des hôpitaux publics. » Et je citais un directeur départementale de l’action sanitaire et sociale qui m’avait déclaré :“Si au moins, il existait une clinique privée dynamique pour obliger mon hôpital à se développer.“

Le binôme Pdg Médecin/Directeur

Le médecin qui avait accepté la charge de responsable de l’exploitation de la clinique s’appuyait sur les compétences administratives, juridiques et comptables de son directeur. Il assurait le relai indispensable entre les médecins et l’administration de l’établissement.

Bien entendu, il fallait que le PDG médecin s’instruise suffisamment des contraintes notamment financières, ait un minimum de culture économique. Je révèle ici une anecdote au sujet de mon dictionnaire DICOMAZ*. Ce qui m’a décidé de l’écrire est l’usage et la compréhension du mot amortissement que je devais expliquer chaque fois aux nouveaux administrateurs et cela depuis plus de vingt ans. Toute une partie de DICOMAZ est consacrée à l’économie d’entreprise. Je justifiais dans ma préface son importance par la nécessité pour les organisations hospitalières, quel que soit leur statut, sont des entreprises qui, bien que très spécifiques, doivent obéir de plus en plus aux mêmes exigences et utiliser les mêmes outils.

J’ajoute que devant les cris d’orfraie poussés par beaucoup, médecins, cadres administratifs quand ils entendent parler d’hôpital entreprise, que la finalité de l’hôpital n’est pas le profit qu’il soit public ou privé, ce qui le distingue d’une entreprise commerciale encore qu’aujourd’hui l’entreprise responsable ne recherche pas systématiquement le profit.

Pour sa part, le directeur devait posséder au moins un vernis de culture médicale. C’est la raison pour laquelle, j’avais lancé des formations animées par le regretté Docteur Lecaignard. Ces formations leur fournissaient des connaissances sur l anatomie des principaux organes, par exemple « le cœur et les vaisseaux » leur physiologie, leurs pathologies et surtout les différentes thérapies avec si possible leur coût/efficacité. 

Aujourd’hui, ces patrons de cliniques privées ont laissé place à des directeurs salariés de groupes financiers et les hôpitaux publics sont toujours dirigés par des cadres administratives.

Le gouvernement veut « réformer » l’Hôpital en donnant le ¨pouvoir aux médecins, mais ces derniers sont-ils capables, même si certains le proclament haut et fort. Sont-ils plus prêts aujourd’hui qu’ils ne l’étaient hier à apprendre comment fonctionne un hôpital. A l’Université de médecine de Saint-Etienne, j’avais démarré une formation d’économie de la santé et lors de la première séance, le directeur général du CHU, René Bandelier, un homme très ouvert que je salue et avec qui j’avais débattu sur les coûts respectifs de l’hospitalisation publique et privée, tous les gradins de l’amphithéâtre étaient occupés par des médecins, la plupart chefs de service. Etait même présent mon ami le Président de l’Université, le docteur Annino. Mais, les cours suivants, rapidement les médecins brillèrent par leur absence et mes élèves étaient surtout des cadres hospitaliers.

Je dois ajouter que les médecins hospitaliers sont comme les autres français allergiques à l’économie qu’on ne leur pas enseignée à l’école ou pire, mal enseignée. Certains en sont encore à rabâcher ce qu’avait dit un ministre de la Santé fraîchement nommée en 1981 “Je ne serais pas la ministre des comptes“ Sous-entendu, la Santé n’ayant pas de prix, alors pourquoi tenir des comptes !

En vérité, il faut non seulement les tenir, les comptes, mais les gérer au mieux des possibilités financières qui ne sont pas illimitées au regard des besoins de plus en plus grands de nos concitoyens  et les patrons de clinique sont les mieux placés pour cela.   

·       Publié aux éditions Ifrhos

 

vendredi 18 novembre 2022

Des lecteurs m'ont écrit au sujet de mon article du 21 octobre

 

Pourquoi les gens ne répondent pas aux courriers, ai-je dit et certains lecteurs  ont réagi.

Cher Monsieur

J'aime beaucoup votre billet d'humeur, surtout très objectif, lucide

P Q… 

Cher Ami,

Merci pour ce billet d’humeur qui montre, une fois de plus, que notre Société est décadente car les gens manquent totalement de bienveillance pour leurs semblables.

En effet le phénomène de « non réponse « n’est pas seulement un manque d’éducation et de politesse mais une sorte de mépris pour ces congénères.

Je ne parle même pas de ceux qui répondent en envoyant seulement un simple 👍

 En tout cas merci pour ce blog !

Je suis très preneur de cette forme d’expression qui facilite le dialogue voir même la réflexion.

P R

Casez-moi dans le 1/ procrastination mention "je ne sais pas quoi répondre" mais pas dans celle "je n'en ai rien à faire". Epargnez-moi la case goujat qui ne me correspond pas...’En référence à l’article De l’intérêt de tenir son Journal…et de le relire).

 Y F 

Tu as probablement raison dans ta réflexion globale sur la procrastination. Reste que le temps manque vraiment pour entretenir toutes les relations qu’on voudrait maintenir, voire enrichir. Il faut s’astreindre à prendre sur son temps libre, pour garder un contact suffisant, avec ceux qu’on juge dignes d’intérêt, surtout quand on est éloignés les uns des autres. Je te livre d’ailleurs un de mes proverbes favoris : « Si tu as un ami, visite le souvent car les épines et les ronces hérissent le chemin où personne ne passe ».

P.B

 

D’autres lecteurs que j’ai eu au téléphone ou que j’ai rencontré m’ont confirmé qu’ils avaient bien conscience de procrastiner.