samedi 17 mars 2018

Vous ne voulez pas d'immigrés, faites donc des enfants !






Une famille française type, aujourd’hui, est composée d’un couple et de deux enfants. Pour simplement renouveler la population, il faudrait que chaque famille comporte en moyenne 2, 7 enfants.

On est loin du compte et la situation n’a fait que s’aggraver ces dernières années. Le taux de natalité qui était de 2 en 2014 n’est plus en 2017 que de 1,88. Il s’agit du taux le plus faible enregistré depuis 50 ans. Encore que ce score ait été atténué par la baisse de la mortalité infantile et l’apport migratoire. Chaque année,  bon an mal an, autour de 100 000 étrangers sont naturalisés. Un peu plus de 80 000 l’ont été  en 2017. 

Il est utile de  préciser qu’1 nouveau-né sur 6  a, au moins, un parent immigré et qu’1 sur 12 a ses deux parents immigrés.  Le taux de fécondité des femmes immigrés étant plus élevé que celui des femmes de nationalité française.

Donc : Moins de naissances = Plus d’immigrés

Tout au moins en pourcentage de la population française

Ce dont personne ne peut se féliciter.  Trop d’immigrés qui ne s’intègrent pas suffisamment et les communautarismes qui se développent dangereusement dans les zones, dites de non-droit, menacent la cohésion sociale et exacerbent le racisme et la xénophobie.

Bien entendu, nous pouvons toujours nous consoler, ( quand je me vois dans la glace, je me désole, quand je me compare, je me console…) sachant que c’est encore plus vrai chez nos voisins européens, particulièrement les allemands avec qui nous nous comparons sans cesse.

Pourquoi ne faisons-nous  pas assez d’enfants ? Les  raisons sont nombreuses:

-  Economiques : revenus insuffisants et/ou emplois précaires, bien qu’ils fassent souligner qu’en France les mesures publiques de soutien à la naissance ne soient pas négligeables.

- De qualité de vie : difficultés de concilier pour la femme, travail et maternité. A ce sujet, les femmes françaises, contrairement aux allemandes, aux espagnoles et aux italiennes acceptent davantage d’avoir des enfants tout en travaillant.  

- De  santé, infertilité, maladies …

- De manque  d’harmonie dans le couple : il ne suffit pas de mettre au monde un enfant, il faut ensuite l’élever correctement dans une ambiance familiale propice.

- Absence de partenaire pour fonder une famille ou pour l’agrandir, tout simplement.

Cependant, de nombreux couples qui ont une situation matérielle et  affective  solide   pourraient avoir, eux, au moins,  un enfant supplémentaire.

Je pense plus particulièrement à ceux qui ont eu le « choix du roi » un garçon et une fille  et   se considèrent comblés.   Ils pourraient avoir un troisième enfant - on constate d’ailleurs  qu’il y a aujourd’hui moins de femmes qui ont trois enfants qu’autrefois-

En conclusion, ces derniers et ils sont nombreux, notamment dans les classes moyennes  sont mal venus pour se plaindre qu’il y ait trop d’immigrés dans notre pays avec trop d’ enfants. Des enfants  qui, pourtant,  sont là pour remplacer ceux qu’ils n’ont pas voulu  mettre au monde.

A moins… qu’ils soient capables de nous   démontrer qu’une société qui a de moins en moins d’habitants, si elle se passe des immigrés, qui donc vieillit, peut continuer à prospérer durablement et sans risques.  Cela va être difficile, à mon avis …En Espagne, le Fonds Monétaire International estime que parmi un ensemble de mesures pour répondre au vieillissement de la population, il faudra recevoir 5,5 millions d’étrangers d’ici 2050.




samedi 3 mars 2018

Le livre que je vous conseille: "L'Art de perdre" d'Alice ZENITER




Le sujet de l’immigration agite tous les pays occidentaux, à commencer par les pays européens et nous assistons  à  la montée des populistes de tous bords  qui exploitent sans vergogne la crainte des populations et risquent demain d’arriver au Pouvoir. Cette crainte  est  justifiée, contrairement à ce que pensent, chez nous, des  leaders d’opinion, myopes ou angéliques, généralement de gauche.

En effet, nous ne pouvons pas ignorer qu’il y a des musulmans français qui  refusent de s’intégrer, déclarant   même privilégier la charia, la loi islamique, à celle de la République et que parmi eux certains risquent de se radicaliser un jour.

Pour ne pas verser dans le  racisme ordinaire et la xénophobie, nous avons  besoin de   mieux comprendre qui sont  ces nombreux fils et filles d’immigrés  de la deuxième et  de la troisième génération, particulièrement des immigrés algériens et plus précisément  ceux qui ont fait le mauvais choix pendant la guerre, je veux parler des harkis.*

Alice ZENITER nous y aide. Dans son roman « L’art de perdre »** qui a reçu de nombreux prix littéraires dont le Prix Goncourt de Lycéens,   à travers son héroïne  Naïma, elle   nous fait découvrir la vie de sa famille en Kabylie,  puis son  départ en 1962  et sa nouvelle existence en France.

- Un grand père Ali,  combattant engagé sous le drapeau français dans la campagne d’Italie qui  n’approuve pas   les crimes commis par des maquisards contre  des européens, mais aussi contre  des algériens - leur but inavoué étant  de déclencher la répression de l’armée française afin de faire basculer la population algérienne vers eux, ce qu’ils vont réussir -   Ali, lui,  se voit rejeter du côté des collaborateurs, traitres à la nation algérienne sans jamais pourtant  avoir porter les armes contre ces maquisards. Il est algérien et il ne s’oppose pas à l’indépendance de son pays, mais par des voies pacifiques, et la France qu’il a servie avec honneur et courage n’est pas son ennemi.

En danger de mort, il doit quitter précipitamment son pays. La valise ou le cercueil !  On ne lui laisse pas le choix. Comme on n’a pas laissé le choix aux européens.  

- En France, l’attend un parcours semé d’embuches pour  sa famille qui  comme les autres   familles de harkis est  mal reçue, - les français ne sont pas, d’une manière générale, très accueillants  avec  les étrangers, je l’ai constaté moi-même quand je recrutais des infirmières italiennes  pour des cliniques et hôpitaux français et puis l’Algérie, les français ne veulent plus en attendre parler, surtout pas des vaincus-   Ces familles parquées dans des camps successifs puis dans des grands ensembles en proche ou lointaine banlieue.

-  La grande difficulté pour ses grands-parents  de s’intégrer à la société française dont ils ignorent la langue et  les  coutumes. Le courage de Naïma  qui  comme les autres filles s’intègre mieux que les garçons , mais doit affronter, les traditions familiales  ancestrales. Un combat d’ émancipation que mènent des millions de femmes aujourd’hui  de par le monde. Mais là, nous sommes en France !   

-  La découverte du pays de ses ancêtres sur lequel Naïma s’est informée grâce à WIKIPEDIA -  ses grands -parents lui ayant occulter totalement, à elle et à son père, leur terre natale et leur histoire familiale -  et l’incommunicabilité de cette petite fille d’algériens avec ceux et celles  qui sont restés au pays ;à l’exception de rares artistes et intellectuels.


La lecture de ce roman m’a  permis de :

- retrouver l’Algérie, un pays que j’ai beaucoup aimé quand j’étais militaire au moment où le grand père de Naïma embarquait pour la France. J’étais moi aussi, comme la plupart de mes camarades, pour l’indépendance du pays et les algériens n’étaient pas mes ennemis. Je regrette que les français ne puissent pas davantage découvrir ce  très beau  pays, juste de l’autre côté de la Méditerranée.

- combler mes lacunes sur certains aspects des rapports entre la France et ce pays depuis 1830 et sur cette longue guerre d’indépendance - j’avais déjà été éclairé par les romans de Yasmina Khadra dont j’aurais l’occasion un jour de parler -

- découvrir la tragédie qu’ont connus les immigrés, particulièrement les harkis.

-  réaliser combien est difficile pour une jeune fille algérienne de parents musulmans de s’intégrer à la société française et pratiquement impossible d’être acceptée par la société algérienne.

- enfin, last but non least, d’apprécier le style de cette jeune romancière.



*40% des enfants nés entre 2006 et 2008 ont au moins un parent ou grand parent immigré dont 16 % du Maghreb.

30% des moins de 18 ans en métropole ont un ascendant immigré sur trois générations.

Selon un récent sondage 29 % des musulmans affirment que la charia est plus importante que la loi de la République.

 **Aux éditions FLAMMARION



Nota Bene

 Pour ceux qui ne le sauraient pas encore et éviter toute confusion, un kabyle n’est pas un arabe. Ses ancêtres sont les premiers habitants de l’Algérie bien avant l’arrivée des arabes. Il se trouve qu’ils sont tous les deux musulmans quand ils ne sont pas laïcs, mais ils pourraient être chrétiens comme par exemple les arabes libanais.