samedi 22 février 2014

Evitons la guerre civile

J'ai sûrement hérité de mon grand père,juge de paix, le goût pour l'apaisement des conflits. Il traitait, lui, des conflits de voisinage entre propriétaires de sa commune. Moi je m'intéresse à ceux entre les salariés du Public et les salariés du Privé. Dans le Point du 20 Février 2014, un article intitulé : "Combien coûte vraiment un poste de fonctionnaire ?" a provoqué une rafale de commentaires violents et passionnés qui traduisent une opposition frontale entre nos fonctionnaires et ceux qui ne le sont pas avec dans chaque camp des arguments pertinents et d'autres qui le sont moins. Il est utile, car instructif de savoir, que la création d'un poste de fonctionnaire coûte cher à la Collectivité; il faut en effet tenir compte d'une durée de rémunération équivalent à 42 ans de vie active, 20 ans de retraite et 10 ans de réversion, soit au total 72 ans, ce qui représente environ un coût de 3 millions d'euros. Ce chiffre, tout responsable politique doit l'avoir en tête, quand il envisage de créer un nouvel emploi. Cela étant dit, ce n'est pas la faute des fonctionnaires, dont la grande majorité mérite vraiment son salaire, si celui-ci est correct, encore que beaucoup ne sont pas suffisamment rémunérés,par exemple les enseignants, et si leur espérance de vie est plus longue que celle des ouvriers. ils ne doivent pas se sentir outragés parce que la question de leur coût est posée et ils n'ont pas à être non plus montré du doigt. Ce n'est pas dans un climat de méfiance réciproque et encore moins d'agressivité que notre pays pourra résoudre l'équation suivante qui s'impose à lui : A budget de fonctionnement constant, voire restreint selon la conjoncture économique, comment mieux rémunérer nos fonctionnaires qui le méritent sachant que le gain d'un trimestre d'espérance de vie rallongera régulièrement et inexorablement le nombre de leurs années de prise en charge ? Pour réformer en profondeur notre pays et prendre pour cela des décisions graves et lourdes de conséquences,la paix sociale est indispensable. Pour l'obtenir, il faut que chacun cesse de critiquer systématiquement son voisin et fasse l'effort de s'informer de la réalité souvent complexe des problèmes de notre société. Ce blog a comme unique but de participer modestement à la diffusion de cette connaissance.

samedi 15 février 2014

Dans quelle société vivons nous ?

Comment une société, qui se voudrait juste socialement, tolère - t - elle encore le scandale des intermittents du spectacle ? Les salariés de ses entreprises privées, en très grande majorité des ouvriers et des employés qui vont très rarement au théâtre, encore moins à l'opéra,supportent seuls le déficit de plus d' I milliard d'euros chaque année de l'assurance chômage des intermittents du spectacle. Les fonctionnaires et les membres des professions libérales beaucoup plus consommateurs qu'eux de produits culturels, en étant dispensés et profitant de prix subventionnés, puisque les coûts réels dont celui du chômage ne sont pas totalement répercutés. Les causes du déficit sont, outre cette non répercussion sur les prix, l'attitude délictueuse de certains employeurs qui trichent sur leurs déclarations et le nombre trop élevé d' intermittents du spectacle au regard des besoins réels de l'industrie du spectacle. Des garçons et des filles qui veulent, à tout prix, c'est la cas de le dire, vivre de leurs passions. La cause principale de cette injustice criante, jamais réparée, est la très (trop ?) grande proximité, de la consanguinité dans certains cas, des responsables politiques avec les médias qui ne la dénoncent pas suffisamment et du monde du spectacle avec lequel ils sont trop indulgents. Ainsi un ministre déclarait : " Il ne faut pas parler de l'argent des contribuables aux artistes, çà les perturbe ! " Si nous ne voulons pas apporter de l'eau au moulin des démagogues de tout poil qui prolifèrent en temps de crise, il est à la fois impératif et urgent de corriger cette anomalie hautement symbolique du gouffre qui sépare ceux " d'en haut " de ceux " d'en bas" et de l'incapacité foncière de réformer dans le calme notre pays.

samedi 8 février 2014

Injustices face à la santé et prise en charge du traitement de l'hypocondrie

Le Président de la République vient d'annoncer une mesure qui, enfin, fait consensus, comme l'on dit. Il a décidé de lancer un nouveau plan Cancer qui devrait permettre notamment de favoriser l'accès aux plus démunis en multipliant le nombre d'appareils d'IRM. C'est un fait que les injustices face à la santé frappent les personnes de condition modeste, en particulier ceux qui exercent certains métiers manuels, réduisent leur espérance de vie et rendent la fin de cette dernière plus douloureuse. il n'est point besoin d'avoir une sensibilité de gauche pour le reconnaître et s'en émouvoir. Qui peut être d'un avis contraire ? Trois causes l'expliquent : la première sont les conditions de travail, que je traite dans le préambule de mon essai, qui provoquent accidents , maladies professionnelles, pathologies ostéo-articulaires, expositions aux risques cancérigènes... La seconde est d'ordre presque culturelle, les ouvriers, pour ne parler que d'eux, prennent naturellement moins soin de leur corps que des cadres, des enseignants ou des membres de profession libérale.Ils ne se soucient pas de leur capital santé. La troisième est financière. Leurs ressources ne leur permettent pas de se soigner dans les meilleurs conditions. A ce sujet, une enquête mériterait d'être faite auprès des ménages, selon leur catégorie socio économique à laquelle ils appartiennent, pour connaître la part de leur budget consacrée aux soins et médicaments non remboursée : tickets modérateurs non pris en charge par une mutuelle, soins d'ostéopathes et autres praticiens de santé, produits et médicaments de "confort", vitamines diverses et variées, produits miracles ... Il faut ajouter que ce handicap est encore accentué pour ceux qui vivent dans des régions sous équipées médicalement. Des causes différentes qui nécessitent donc des remèdes différents. Le Chef de l'Etat ne s'attaque, qu'en partie seulement, à la troisième cause.Davantage d'IRM pour détecter plus tôt des tumeurs cancéreuses, c'est très bien, mais cela ne protège pas de la maladie ni ne la guérit. Question subsidiaire, où va -t- on trouver l'argent sans augmenter le déficit de la Sécu ? Dans mon essai, je n'ai parlé de l'hypocondrie que pour dire que le développement de la prévention,du principe de précaution, des campagnes de dépistage automatique dont la publicité nous est assénée au moment de notre petit déjeuner chaque matin pour nous permettre de commencer la journée dans la joie, des sites internet d'information médicale qui ne nous font grâce d'aucun détail et nous font douter de la capacité de notre médecin traitant, des articles de presse qui font vendre, des professeurs de médecine qui ne refusent jamais une interview pour nous mettre en garde contre les dangers réels et potentiels, des publicités des laboratoires pharmaceutiques, des nombreux docteurs Knock et demain la médecine prédictive grâce au séquençage de notre ADN, tout concourt à nous rendre de plus en plus hypocondriaques. Certains nettement plus que d'autres. Des gens célèbres comme Michel Drucker et Thierry Ardisson traitent leur pathologie, car il s'agit bien à un certain stade d'une pathologie par une débauche d'examens de contrôle et n'en font pas mystère ; je renvoie à un numéro spécial de l'Express consacré récemment à ce sujet. Je pose alors la question, sans aucune agressivité et sans vouloir créer de polémique inutile, à ces deux stars du petit écran, par ailleurs fort sympathiques : Font - ils prendre en charge par la Sécurité Sociale leurs dépenses itératives d'examens de contrôle ? Je dis que ceux ci sont médicalement injustifiés pour la grande majorité d'entre eux. L'un a un frère professeur de médecine qui ne peut, je pense, que m'approuver. En effet, nous avons maintenant une connaissance suffisante des sujets à risque et un consensus médical sur le rythme raisonnable de contrôle de prévention selon les pathologies. Plus généralement, je voudrais en conclusion soulever la question de la prise en charge par l'Assurance Maladie - dont le Président de la République, nous l'avons vu, veut augmenter les dépenses - du traitement médical de l'hypocondrie quand celui-ci dépasse les normes communément admises.

dimanche 2 février 2014

Les inégalités, à qui la faute ?

Tout le monde, ou presque, peut regretter qu'il y ait autant d'inégalités dans notre pays, des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus nombreux que nous pouvons plaindre. Compatir ne nous coûte rien et cela peut nous donner bonne conscience. Certes, c'est au nom de la morale que nous pouvons déplorer cet état de fait, mais c'est aussi au nom de l'efficacité, nécessaire et indispensable au développement économique et donc à la prospérité de tous qu'il faut nous alarmer. Le Président OBAMA vient de déclarer que les inégalités économiques, encore plus grandes aux Etats Unis que chez nous, sont en train de mettre en péril le rêve américain et il promet toute une panoplie de mesures comme celle emblématique du salaire minimum. Salaire minimum que Madame MERKEL a elle - aussi décidé d'instaurer. Notons que leurs pays respectifs connaissent la croissance, ce qui rend plus facile pour eux l'adoption de ces mesures. En France, nous avons déjà et depuis longtemps le salaire minimum, mais toujours pas la croissance ! Il est donc bien difficile, sans recourir à nouveau à la dette de tenter de combler l'écart chaque jour grandissant entre les pauvres et les riches. Nous devons alors nous poser la question suivante : si chacun d'entre nous méritait vraiment son salaire, si notamment l'argent qu'il peut gagner indument ou qu'il gaspille, selon les cas, cet argent qui représente la peine des autres - il ne faut jamais l'oublier - les inégalités ne diminueraient-elles pas plus sûrement et durablement que grâce à une intervention supplémentaire d'un Etat devenu impécunieux ? Et plutôt que de se lamenter sur le sort de ceux qui ont été abandonnés sur le bord de la route, de s'émouvoir, de s'indigner à bon compte, de pétitionner, de manifester, d'accuser les autres, en particulier les Pouvoirs Publics, de verser son obole, déductible de nos impôts, tout de même, aux Restos du Coeur, chaque honnête citoyen que nous espérons être devrait s'interroger sur sa propre responsabilité.