dimanche 10 mai 2020

En rangeant ma bibliothèque...A la recherche de livres disparus



J’ai voulu retrouver dans ma bibliothèque trois ouvrages : 

« Pas pleuré » de Lydia Salveyre, que je veux faire lire à mon épouse qui suit fidèlement sur Netflix « Les demoiselles du téléphone ». Elle découvrira dans ce roman le drame des familles espagnoles déchirées par la guerre civile où il n’y avait pas que les bons d’un côté et les mauvais de l’autre.  

 « La Religieuse » de Diderot que j’ai déjà lue, mais que je veux relire pour m’imprégner davantage de l’ambiance d’un couvent comme celui qu’a connu mon aïeule Toussainte dont j’écris la biographie, enfin 

«Némesis Médicale »  d’ Yvan Ilitch dans laquelle il montrait que  les épidémies disparaissaient comme elles étaient venues, indépendamment  de l’intervention des médecins  et qui mérite donc d’être relue aujourd’hui.

Perdus au milieu de mes 2 451 ouvrages, chiffre actualisé à ce jour, j’ai beaucoup de peine à les dénicher.  J’ai délimité des zones dont hélas, ils ne relèvent pas : Les livres en langues étrangères que je pratique, les œuvres littéraires anglo-saxonnes, celles russes, les œuvres complètes du général De Gaulle, de François Mauriac, de Pagnol, et d’autres grands auteurs, des collections prestigieuses comme celle des Prix Nobel des éditions Rombaldi. Ils ne relèvent pas non plus des œuvres théâtrales complètes comme celles de Shakespeare, des œuvres poétiques ou philosophiques ou encore d’essais divers et variés, notamment d’économie.

Non ! Ils sont perdus dans une masse de livres, essentiellement des romans, qui garnissent les deuxièmes rangs d’où ils sont invisibles. Les premiers rangs de certains rayons étant occupés par des livres d’accès facile que je relis ou envisage de relire un jour comme ceux de Milan Kundera, Camus, Malraux, Aron ou Zweig…Je relis actuellement l’Immortalité de Kundera.  Je suis donc obligé de dégarnir les premiers rangs pour les retrouver. Ce qui est fait pour la Religieuse que j’ignorais posséder dans deux collections différentes.

C’est un exercice physiquement pénible que de ranger une bibliothèque, les livres ne sont pas de poche, d’autant que j’ai décidé de profiter de cette occasion pour créer une nouvelle zone dédiée aux romans et essais traitant du Maghreb, en particulier de l’Algérie, et du Moyen Orient, ce qui m’oblige à de nombreux transferts. Mais c’est aussi un exercice intellectuellement excitant.

 En effet, j’exhume des livres que j’avais oubliés et dont j’essaie de me remémorer ce que j’en ai retenu en feuilletant les premières pages. D’autres livres que je croyais avoir lu et que je mets en réserve, d’autres encore que j’ai envie de relire et vont essayer de se faire une place au premier rang, quitte à rétrograder douloureusement, par exemple, les romans de Ismaël Kadaré, très grand conteur albanais dont un de mes condisciples au lycée Claude Fauriel, Alexandre Zotos, était un des traducteurs attitrés.

A l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai retrouvé que la Religieuse. Les deux autres ne se sont pourtant pas égarés pendant un déménagement, j’habite à la même adresse depuis plus de 40 ans. Il est par contre fort probable que je les ai prêtés, mais à qui ? Je ne me souviens pas, et qu’ils ne m’ont pas été rendus.  Ce qui me contrarie. J’aime bien que l’on me rende ce que j’ai prêté et savoir si mon choix a été judicieux. Cela peut paraître un peu ridicule aux yeux de certains, mais c’est ainsi. J’ai trop de respect pour les livres pour ne pas m’inquiéter de leur disparition et ignorer s’ils ont été ou non appréciés.  

Le seul livre qui m’a toujours été rendu, c’est « La volonté de guérir »* de Norman Cousin que j’ai prêté aux amis proches touchés par une maladie grave et qui après l’avoir lu n’ont pas voulu en priver d’autres dans la même situation que la leur.

Je forme le vœu que mes prochains emprunteurs, car je continuerais à prêter des livres que j’aime,  se comporteront comme eux.

·      *C’est l’histoire édifiante d’un journaliste américain atteint de polyarthrite ankylosante condamné par les médecins qui refusent leur verdict.

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