mardi 19 septembre 2023

Des coups de pieds aux f...qui se perdent

 

Les français, l’entreprise et l’économie de marché.

Nos compatriotes en général n’ont pas du tout, ou pas suffisamment, conscience que l’entreprise, privée essentiellement, est le moteur du développement de notre société et, à ce titre, qu’elle est irremplaçable. Non seulement, elle crée des richesses et des emplois, mais aussi, elle participe à la solidarité nationale et remplace souvent, et de plus en plus, la famille défaillante. Il faut avoir été chef d’entreprise pour savoir que les problèmes de santé, de relations dans le couple, d’enfants, de logistique comme ceux des transports se répercutent immédiatement dans la vie professionnelle du salarié que celui-ci ne les dépose pas dans son vestiaire en arrivant et que son chef doit parfois jouer les assistances sociales.

Il faut dire que si l’entreprise a été mal considérée jusqu’à maintenant par les responsables politiques qui la découvrent et la vantent parfois, le temps d’une campagne électorale, c’est que ces derniers sont rarement issus de l’entreprise, mais en très grande majorité des professions libérales et de la Fonction Publique quand ils ne sont pas enseignants. Ces derniers en donnent à leurs élèves  une image en général trop incomplète et souvent réductrice. A noter quand les responsables politiques défendent l’entreprise, c’est la petite uniquement, comme si celle-ci était auréolée de toutes les vertus et la grande chargée de tous les vices. A noter également, et cela, à première vue, est très surprenant car contradictoire, l’engouement de nos compatriotes pour la micro entreprise, la leur bien entendu, sous le régime d’auto entrepreneur le plus souvent qui s’est formidablement développé ces dernières années.

L’entreprise est aussi mal considérée et même décriée par l’opinion publique à cause du comportement de certains de ses dirigeants dont je parlerai dans un chapitre qui leur sera consacré. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut jeter le bébé, l’entreprise privée, avec l’eau du bain souillée par des pratiques détestables.  

L’entreprise privée est indissociable de l’ économie de marché dans lequel elle se développe.

La méconnaissance de l’économie

Quand on les interroge, les Français avouent à une écrasante majorité reconnaitre qu’ils ne comprennent pas les mécanismes du marché. Constat de la faillite de  son enseignement où l’accent est mis sur les problèmes de notre société et non sur ses réussites.

“L’état de l’enseignement de l’économie est une catastrophe et il est responsable du blocage social dans notre pays“ Qui a proféré cette condamnation sans appel ? Un représentant du patronat français, un thuriféraire du libéralisme pur et dur, non ! Un ancien premier ministre socialiste, Michel Rocard. Il avait été effrayé de constater chez les lycéens leur vision de l’économie poussée à un tel degré d’abstraction et de dogmatisme qui leur interdisaient toute utilisation dans la vie sociale. Pas étonnant que ces lycéens devenus adultes soient nuls. Un de mes amis professeur des écoles dont le fils préparait le concours d’HEC, conscient de son ignorance m’avait demandé de lui donner un cours sur l’entreprise.

Ma distribution de baffes

Les bénéficiaires sont nombreux.

Nos compatriotes ignares en matière d’économie qui se permettent de critiquer, voire de dénoncer les entreprises,  l’économie de marché et le capitalisme en général.

Les enseignants qui portent une lourde responsabilité sur l’ignorance de leurs élèves devenus adultes.

Les responsables politiques qui ne font pas les efforts nécessaires pour défendre l’entreprise tout au long de leur carrière.

Les patrons qui donnent une mauvaise image de leur entreprise, en particulier, et des autres entreprises en  général, et fournissent ainsi des arguments à leurs contempteurs.

1 commentaire:

  1. Bonjour Paul,

    je tenais à te remercier pour la qualité de ton article et la qualité de ton style.

    Je ne suis pas loin de partager tes idées, notamment lorsque tu évoques les profondes lacunes des français en matière économique. Celle-ci frise d'ailleurs la caricature: proposez-leur une réduction du temps de travail; ils approuveront la démarche dans leur grande majorité mais exigeront, en retour, un maintien intégral des salaires. Une position insoutenable qui consiste à voir les effets positifs d'une proposition de loi tout en faisant l'impasse sur ses effets négatifs ( pour reprendre mon exemple, une réduction du temps de travail se traduit quasi mécaniquement par une moindre création de richesse) A titre personnel, je ne suis pas choqué qu'on veuille réduire son temps de travail - de mon point de vue, il s'agit d'une décision avant tout personnelle - mais nous nous devons d'en assumer les conséquences (financières en premier lieu)...

    Je disais donc que je partageais ton discours; toutefois je ne peux m'empêcher de le nuancer et de le questionner:

    Crois-tu réellement que l'économie de marché seule permet une redistribution équitable des richesses?
    En bon social-démocrate (le qualificatif de social-traître ou de social-libéral me convient également), je ne peux m'empêcher d'accorder une grande importance à la question de la redistribution.

    L'économie de marché repose sur l'idée que la société récompense les personnes les plus entreprenantes et/ou brillantes mais en retour en bénéficie massivement.
    A l'heure où les GAFA se sont emparés d'une bonne partie de la création de valeur, où l'économie est le siège de multiples rentes de situation (immobilière, pétrolière ou autoroutière ...), cette idée de la juste mesure, de l'équilibre (récompenser d'une part; redistribuer d'autre part) est-elle toujours d'actualité?

    au plaisir de te lire ...

    Amicalement

    Frédéric

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