samedi 22 août 2020

L'Honnête homme Responsable politque

 


Nous avons précédemment vu que l’Honnête homme ne doit pas se désintéresser de la Politique. Il doit même, s’il le peut, s’engager activement et pourquoi pas, en devenir un Responsable après avoir été désigné démocratiquement par le suffrage universel.

« Un politicien pense aux prochaines élections, un homme d’Etat pense à la prochaine génération » est une phrase célèbre prononcée par l’américain James Freeman CLARKE.

Bien entendu, l’Honnête Homme doit se soucier, en 2020, de la sauvegarde de notre planète et de tous les autres défis auxquels notre société est confrontée et qu’il doit aider, dans la mesure de ses moyens, à relever.

Cependant, il doit aussi penser aux prochaines élections s’il veut être réélu et pouvoir poursuivre son engagement auprès des autres.

Il faut qu’il soit efficace et même efficient dans ses actions. Et pour cela, il doit être habile. C’est le Président POMPIDOU qui disait qu’on ne gouverne pas innocemment.

L’habilité des hommes politiques fait partie de leur art, elle constitue même une obligation de leur état. Songes-t-on en faire grief aux chirurgiens, aux navigateurs, aux artistes. disait Edgar FAURE*, réputé pour son habileté.

Je prendrais l’exemple du privilège de bouilleur de cru. Deux hommes d’ETAT reconnus comme tels, même par leurs adversaires, Pierre MENDES FRANCE et Michel DEBRE, de bord opposé. Ils voulurent tous les deux abolir ce privilège. Le premier échoua et le second obtint satisfaction en concédant au très puissant lobby, capable alors de renverser des gouvernements et de menacer la République, l’application de l’abolition aux héritiers.

Toujours en matière d’habileté élevée au rang d’art, je citerais le Prince De TALLEYRAND dont je lis actuellement les mémoires.

Je me permets, ici, une légère digression, le lecteur voudra bien me pardonner. Dans le même temps je lis, par le plus grand des hasards, l’ouvrage de Patrick DE CALORIS consacré à la Letizia R. BONAPARTE, la mère de l’Empereur. Elle et l’abbé du Périgord, comme on le surnommait, étaient contemporains de mon aïeule Toussainte. La première raconte la jeunesse de son fils à Ajaccio et le second décrit ses premières relations, tout d’abord épistolaires, avec le général BONAPARTE. La suite va être passionnante…

Je referme ma parenthèse historico-littéraire.

L’Honnête homme Responsable politique doit avoir du sang froid. Nous avons vu que dans l’histoire de la Chloroquine, certains en avaient manqué terriblement. Cf Mon Blog du 3 Juillet : Florilège des déclarations des responsables politiques pendant la crise sanitaire.  

Mon expérience militaire en Algérie m’a révélé que le sang-froid était une qualité innée et que c’est souvent en situation de danger physique que l’on s’aperçoit si on la possède ou non. Avant d’accepter certaines lourdes responsabilités, il est indispensable de s’en assurer.   

L’Honnête homme doit tout entreprendre pour apaiser le débat public et éviter que le tissu social du pays ne se déchire. J’insiste là-dessus. Il est trop facile par pure démagogie, de dresser les français les uns contre les autres :  les commerçants contre les fonctionnaires, les ouvriers contre les patrons, les pauvres contre les riches, les habitants de la banlieue contre ceux du centre-ville…des jeunes et les forces de l’Ordre.

Actuellement, des responsables politiques inconscients encouragent à la désobéissance civile et cela est gravissime. Je m’étonne que la classe politique qui se veut responsable ne les condamne pas plus fermement.

L’Honnête homme doit tenir un langage qui soit fait d’équilibre et de mesure.

Certains hommes politiques camouflent leur instinctive lâcheté, leur désir immodéré de plaire, derrière une culture de l’approbation. Leur boussole est déréglée par les sondages.

« Je ne dis pas ce que je dois, c’est-à-dire ce que mon mandat m’obligerait à dire, mais ce qu’ils attendent ce que je dise. »

« J’ai raison puisque je plais. »

Ce devrait être le devoir constant d’un homme public : ne pas contribuer au mensonge, ne pas apporter sa caution – ou son silence- aux fantasmes, ni aux désordres de l’esprit. Mais au contraire, fut-ce à contre-courant, porter une parole neuve qui s’oppose à la complaisance des idées convenues. François LEOTARD*

Les lobbies et groupes de pression sont un mal nécessaire dans notre système démocratique où chaque groupe professionnel recherche à se protéger et à développer son influence, mais n’oublions pas que c’était déjà vrai sous l’Ancien Régime et même au Moyen Age avec les Corporations. L’Honnête homme ne doit pas être un instant leur obligé et ne pas hésiter à contrecarrer, si nécessaire, chaque fois que les revendications de l’une d’entre elles s’opposent à l’évolution favorable des choses. C’est parfois très difficile, j’en conviens, surtout quand vous avez été élu en partie grâce aux voix des membres de la dite Corporation. Mais c’est là où on reconnaît l’Honnête homme.      

Quand l’Honnête homme se trouve dans l’Opposition au Pouvoir en place.

Il est tout à fait dans son rôle de critiquer l’action du gouvernement quand celle-ci le mérite et de souligner, voire mettre en exergue, ses erreurs et ses lacunes. Par exemple, la pénurie de masques au début de l’épidémie bien que la faute incombât essentiellement aux responsables de l’Administration, mais les Responsables politiques sont responsables de leur Administration, ceux au Pouvoir comme ceux qui étaient avant eux.    

Encore que les critiques auraient dû prendre en considération la complexité d’une crise tout à fait inédite obligeant à prendre des mesures dans l’urgence et qui a entraîné inévitablement des   dysfonctionnements.

Un responsable politique honnête quand il est dans l’opposition doit s’interdire d’exprimer des opinions infondées.

La phrase tant entendue depuis 4 mois : « je ne suis pas médecin, mais je pense  que… »  ne peut pas et ne doit pas être prononcée publiquement par un responsable politique quel qu’il soit.

Un Responsable politique honnête doit davantage maîtriser son expression et s’interdire un vocabulaire outrancier, enfin prendre quelques précautions pour que ses déclarations ne se retournent pas contre lui un jour.

Il doit, dans certaines situations, réprimer son désir inconscient de noircir le tableau de la situation dans le seul but de nuire au gouvernement en place. Je comprends que c’est difficile d’apprendre des bonnes nouvelles pour son pays, sachant qu’elles réduisent vos chances d’accéder demain au Pouvoir.

Il y a enfin danger à être un opposant systématique, ce qu’explique très bien Raphaël GLUCKSMAN, philosophe et socialiste déclaré.

« A force d’exclure a priori que ses adversaires puissent avoir raison, on finit par ne plus penser. On se met en pilote automatique et on laisse celui que l’on combat dicter notre avis sur les choses ». 

Je veux ajouter que l’Honnête homme du 21ème siècle, responsable politique, qu’il soit au Pouvoir ou dans l’Opposition, doit avoir constamment les yeux ouverts sur le Monde.

Je citerai pour conclure un exemple ; celui de Jacques BARROT auquel j’avais consacré mon Blog du 7 Décembre 2014 que j’avais intitulé : Jacques BARROT, le parangon de l’Honnête homme en politique. *

Il fut Maire de sa commune d’Yssingeaux, Président du Conseil Général de son Département, La Haute Loire, plusieurs fois ministres sous Giscard et Chirac, enfin Commissaire Européen et Membre du Conseil Constitutionnel.

·     * Ce que je crois, aux éditions GRASSET

·      *Place de la République aux éditions LAFFONT

 

Dans le prochain chapitre, je traiterai de l’Honnête homme, Conseiller, médecin, avocat, ingénieur conseil…

 

·      *Le lecteur constatera que cela fait maintenant plusieurs années que je travaille sur le concept d’Honnête homme.

 

 

 

 

 

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