dimanche 19 avril 2020

L'Honnête homme et la famille




Nous devons distinguer deux familles, celle dont il est issu et celle qu’il fonde.

La famille dont il est issu
L’Honnête homme se doit de porter assistance à ses parents. Il  doit peut-être, dans un premier temps lors de l’adolescence, leur pardonner de l’avoir mis au monde, puis les remercier car il m’est difficile de l’imaginer malheureux, au point de regretter d’être né.
L’adage : « On a les enfants qu’on mérite » me paraît très souvent juste.  Quand vous avez vu vos parents prendre soin des leurs jusqu’à la fin de leur vie, vous aurez tendance à faire comme eux.

L’Honnête homme peut aller jusqu’à privilégier une carrière professionnelle plutôt qu’une autre pour pouvoir s’occuper de ses parents. Nous avons vu dans la partie consacrée à l’Honnête homme et le travail qu’il devait toujours s’efforcer d’avoir une activité professionnelle utile économiquement et socialement et dans laquelle il puisse développer ses talents. Concilier cette exigence avec la nécessité de rester proche de ses parents qui ont besoin de lui peut relever d’un choix cornélien. Un choix qu’il doit assumer.

La famille qu’il fonde.
Tout d’abord, un Honnête homme peut ne pas vouloir fonder une famille pour des motifs tout à fait recevables tels que le célibat des prêtres. Ou plus généralement à cause de son activité à laquelle il se consacre entièrement et ne lui permet pas de distraire une partie de son temps à s’occuper d’une famille. Car nous le verrons, il ne suffit pas d’avoir des enfants, faut-il encore s’occuper d’eux. Cela peut être le cas d’un compositeur comme par exemple l’était Beethoven.

Une autre raison peut être la conscience aigüe de ne pas être capable d’élever correctement des enfants et cela pour différentes raisons psychologiques, physiques, matérielles. J’avais un oncle, un jeune frère de ma mère, à la santé plutôt précaire, ce qui ne l’empêcha pas de vivre longtemps, qui s’était refusé de se marier par crainte de ne pas être capable d’élever une famille. Son célibat qui le rendait disponible aux autres fut une grande chance pour toute sa famille.
En y repensant, c’était vraiment un honnête homme de son temps et comme on dit aujourd’hui, il cocherait toutes les cases.

S’il décide de fonder une famille, l’Honnête homme a des responsabilités vis-à-vis de son épouse ou époux (Je rappelle que l’Honnête homme peut aussi bien être une femme qu’un homme) et vis-à-vis de ses enfants.

Nombre d’enfants.
La famille d’un Honnête homme français doit avoir, si possible, au moins trois enfants et cela pour permettre à la population de son pays de se renouveler sans être obligé de faire appel à des étrangers en trop grand nombre et qu’il est ensuite difficile d’assimiler. Deux enfants, ce n’est pas suffisant, car il faut tenir compte des personnes qui restent célibataires, par choix ou par défaut, comme nous l’avons vu.
Actuellement en France 45% des familles ont un seul enfant, 39% en ont deux et seulement 13% en ont 3.
Pour avoir 3 enfants, voire plus, les conditions suivantes doivent être réunies : une bonne entente entre les époux, une situation matérielle sure et stable et une bonne santé des parents, surtout de la mère.  Conditions que ne réunissent pas tous les couples.

Nous en connaissons tous autour de nous qui n’ont pas souhaité un troisième enfant uniquement pour des raisons de confort, surtout quand ils avaient eu le « choix du roi », un garçon et une fille. Ils n’avaient peut- être pas conscience qu’ainsi, ils n’accomplissaient pas leur devoir de citoyen responsable. Leur cas est d’autant plus blâmable, s’ils sont xénophobes d’une manière générale et raciste plus particulièrement.
Il est insoutenable d’entendre des hommes et des femmes qui auraient pu avoir davantage d’enfants se plaindre du nombre trop élevé d’immigrés dans notre pays. 

Responsabilité vis-à-vis de son épouse ou époux.
Son engagement à son égard est très lourd de conséquences. Au préalable, l’Honnête homme doit établir un contrat moral avec lui ou elle. Ce contrat prévoit en cas de rupture une séparation à l’amiable pour éviter :
-Les recours aux tribunaux, dont le coût pour la Collectivité est très élevé puisqu’il représente 1/3 du Budget de la Justice.
-Les traumatismes dont il ou elle aurait à souffrir ainsi que les enfants.
Pourquoi pas un accord prénuptial qui prévoit par contrat les causes de séparation des époux, mais aussi des amendes comme celles pour infidélité. Cette pratique existe aux Etats-Unis depuis longtemps, validée par la Cour Suprême.  

Un Honnête homme peut-il être homosexuel (le) et fonder une famille avec un(e) partenaire du même sexe ?
Questions délicates à laquelle je ne me déroberais pas. A la première question, je répondrais : Oui sans aucun doute, avec une légère restriction quant à son comportement extérieur. L’Honnête Homme, gay ou lesbienne se gardera de faire étalage de ses penchants pour ne pas indisposer inutilement les autres. Il n’a pas à se cacher, mais il ne doit pas non plus provoquer . Cela est vrai également pour la pratique d’une religion. A la deuxième question, je répondrais que je n’en sais rien, ne connaissant pas le sort des enfants élevés dans une   telle famille.

Responsabilité vis-à-vis de ses enfants
Le métier de parent n’est pas enseigné et chacun doit l’apprendre sur le tas. On peut prendre difficilement exemple sur les générations précédentes où la mère restait à la maison et assurait l’essentiel de l’éducation des enfants dans un contexte social et économique très différent.
C’est un métier difficile qui, à mon avis, mériterait une formation obligatoire de la part des Pouvoirs Publics en échange des allocations familiales ou des avantages fiscaux consentis
Quand on voit des parents ne jamais rien refuser à leurs enfants, ne pas savoir leur dire non, les mettre inconsciemment à l’abri du réel, on se dit qu’ils auraient vraiment besoin d’être conseillés, dans l’intérêt des enfants bien entendu et de la société actuelle et surtout future.   

L’Honnête homme doit consacrer à ses enfants suffisamment de temps. Ce qui est difficile quand son activité professionnelle est très prégnante et nécessite une organisation très poussée, qui plus est, quand il doit se partager entre deux ménages, le sien et celui de son ex dans le cas des familles recomposées.

Mais ce qui compte, ce n’est pas le temps qu’il passe avec eux, qui peut être assez court, mais l’intensité des échanges qu’il a.

CONCLUSION

« Il n’y a qu’un aventurier au monde et cela se voit très nettement dans le monde moderne, c’est le père de famille. »  a dit Charles PEGUY.
        
 Il avait raison. En effet, en fondant une famille, l’Honnête homme tel un roi déchu, sacrifie sa liberté souveraine et il prend en charge, corps et âmes, ses enfants. Noble, mais dure tâche qui peut et doit être une belle aventure. La seule qui vaille.
Dans les prochains chapitres nous verrons l’Honnête homme, chef d’entreprise.

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