samedi 28 mars 2020

L'Honnête homme et sa santé




Sa santé ne le concerne pas seulement lui, mais aussi ses proches et tous les autres citoyens, à travers l’Assurance Maladie.

Ses proches
En premier lieu, ses enfants.  Tout parent a une très lourde responsabilité envers eux car aucun n’a demandé à naître. C’est bien entendu un truisme, mais faut-il encore le rappeler et ne jamais l’oublier. Il faudrait même y penser avant de le concevoir… Puis la personne qui partage sa vie. Nous verrons ultérieurement dans un chapitre qui leur sera consacré et s’intitulera : L’Honnête homme et la famille.

L’Honnête homme se fait un devoir de conserver sa santé pour que ses enfants, s’il en a, mais aussi son conjoint ou conjointe, n’aient pas à supporter un père ou une mère, un époux ou une épouse malade et qui les quittent prématurément.

Mais tout d’abord, il doit éviter :

S’il fume, d’intoxiquer son entourage et il ne peut plus se disculper aujourd’hui en disant : « je ne savais pas ». (J’aurais l’occasion d’en reparler mais je veux tout de suite dire qu’un des devoirs de l’Honnête homme est de se tenir informé). C’est ainsi que des milliers de personnes qui ne fumaient pas, mais étaient, sans le savoir, victimes du tabagisme passif de leur conjoint meurent chaque année et que des enfants sont atteints de bronchites chroniques.

S’il boit, d’en faire supporter aux gens, avec qui il vit, les éventuels effets délétères, comme la violence.  

Les autres et l’Assurance Maladie.
Dans notre système de solidarité dont on ne peut, bien entendu, que se féliciter, les frais entraînés par les soins sont supportés par   l’Assurance Maladie, c’est-à-dire par les assurés sociaux.
Notre capital santé à préserver peut être miné par quatre fléaux principaux : deux déjà anciens, le tabagisme et l’alcoolisme qui sont souvent liés, et deux plus récents, l’addiction à la drogue et l’obésité.

Le tabagisme
La Collectivité ne peut pas reprocher à quelqu’un de fumer.  Ce dernier est tout à fait libre de s’adonner à son plaisir ou de se laisser aller à son vice, mais à condition qu’il en assume toutes les conséquences. Nous avons déjà vu celles sur son entourage proche. Il y aussi les coûts pour l’Assurance Maladie quand il est malade. Un tiers des 600 000 cancers annuels est dû au tabagisme sans compter toutes les maladies cardiovasculaires, infarctus du myocarde, AVC …

Parfois l’irresponsabilité des fumeurs est poussée jusqu’à la caricature qui frise l’impudence chez certains d’entre eux qui osent attaquer en justice les fabricants de cigarettes de la même manière que le joueur invétéré ne se gêne pas pour se retourner contre un casino lui reprochant d’avoir laissé installer, puis aggraver une accoutumance pathologique alors qu’il aurait dû lui dire de cesser de jouer. Dans cette même veine, pourquoi une personne obèse dont nous parlerons plus avant n’attaquerait-elle-pas la firme Coca Cola et les chaînes de fast food ?

J’admets que mon raisonnement peut être discutable d’un point de vue purement économique. En effet, si un fumeur coûte plus cher à la Collectivité quand il est malade, il ne coûte plus rien quand il est mort, exception de la pension de réversion de son conjoint et comme il vit en moyenne 10 ans de moins, la Collectivité retrouve ses comptes, si j’ose m’exprimer ainsi. Le calcul est cynique, mais il est imparable et pour nous en convaincre, si nous avions quelques doutes, il faut savoir que des Compagnies d’assurance offrent aux fumeurs des contrats d’assurance vie appelés « Smokers annuity ».
Si un homme de 70 ans peut prouver qu’il fume au moins dix cigarettes par jour depuis au moins dix ans, sa rente sera majorée de 30 à 40 % par an par rapport à celle d’un non-fumeur et il ne sera pas tenu de continuer à fumer. Ce qui peut encourager ceux qui voudraient s’arrêter.

Lors d’un séjour à Tahiti au cours duquel j’effectuais l’audit d’un établissement hospitalier, j’avais rencontré le directeur de la Caisse de Retraite qui s’était félicité de la bonne santé financière de son établissement. Les polynésiens, décédant très souvent avant d’atteindre l’âge légal, victimes  principalement de l’alcoolisme.   

L’alcoolisme
La consommation d’alcool est souvent liée à celle du tabac. Je veux rappeler deux époques où l’Honnête homme n’était alors pas vraiment responsable de son usage immodéré.
Des époques où elle n’était pas seulement tolérée, mais encouragée par les Pouvoirs Publics pour permettre aux hommes de supporter leur sort ou tout au moins d’atténuer leurs souffrances tant psychiques que physiques qu’ils devaient endurer. Je veux parler de la première guerre mondiale et de l’exploitation du charbon.

Le soldat dans sa tranchée, le mineur dans sa galerie souterraine pouvait rester un Honnête homme car il n’avait pas alors le choix.
De même aujourd’hui, la personne devenue dépendante à la suite d’un décès, d’une grave maladie, d’un divorce ou encore d’une perte d’emploi peut rester un Honnête homme si elle l’était auparavant. Comme pour les dépressifs à qui l’on incite fortement à se ressaisir, tous les conseils prodigués aux alcooliques ne servent à rien quand, à partir d’un certain seuil, ils n’ont plus la force mentale d’agir.

Je citerais seulement pour mémoire, l’addition aux drogues condamnables bien entendu s’il s’agit de pratiques festives au départ.

L’obésité
Ce fléau mérite de s’y attarder un moment car il est hautement symbolique de l’irresponsabilité des individus dont le comportement nuit à eux-mêmes, immédiatement et à terme, à la Collectivité Nationale, mais aussi à l’humanité toute entière.

Je ne parle pas des personnes obèses qui le sont uniquement à cause de dérangements hormonaux, qui relèvent de l’endocrinologie et sont hors du champ de mon propos.

Une consommation élevée d’aliments (une étude publiée dans le Lancet par les chercheurs de l’ Ecole d’Hygiène et de Médecine tropicale de Londres l’avait chiffrée à + 18% de la moyenne) demande une production de nourriture supplémentaire, laquelle exige davantage de pétrole pour les machines agricoles et les moyens transports. La demande de pétrole entraîne à son tour un renchérissement des prix alimentaires. Comme les personnes obèses privilégient les transports motorisés à la marche à pied, elles augmentent encore la demande de pétrole et la pollution. Quelles sont les victimes ? Les pauvres qui n’ont pas assez d’argent pour acheter des aliments devenus trop chers.

Nous pouvons estimer que les excès de nourritures qui rendent souvent malades les gens obèses suffiraient à assurer à hauteur des deux tiers les besoins des pauvres.

Nous verrons dans le prochain article, toujours dans la rubrique L’Honnête homme et sa santé, le gaspillage des dépenses de cette dernière.


 

 

  

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