lundi 24 août 2015

Quand dire n'importe quoi,c'est ajouter, encore davantage, au malheur du monde




Je suis un peu agacé, parfois, par une pléthore d’opinions souvent contradictoires formulées par des personnes peu ou pas qualifiées, mal ou pas informées, mais encouragées par le développement exponentiel des moyens d’information et de communication, ainsi qu’ influencés, voire manipulés, par des campagnes de marketing. Des auteurs d’articles et des commentaires de lecteurs, des personnes ordinaires interviewées dans la rue ou sur un plateau de télévision, des responsables politiques qui se sentent obligés de réagir à chaud sur un sujet donné.

On dit n’importe quoi, certes par ignorance, par instinct grégaire, , - il faut bien parler de quelque chose et rapporter ce que  l’on a lu, vu ou entendu, mais surtout parce que l’on ne fait pas toujours l’effort de raisonner, un tant soit peu en faisant appel plus souvent à son bon sens.
Je prendrais  l’exemple  d’un sujet que je connais un peu, pour des raisons à la fois professionnelles et personnelles; celui de La Santé et des moyens de la préserver par des médicaments, des compléments alimentaires, des plantes ou des régimes plus ou moins diététiques.

Primo- Un produit, quel qu’il soit, est actif ou il ne l’est pas. De deux choses l’une, s’il ne l’est pas, il y a aucun risque à le prendre, tout au moins à dose raisonnable et l’effet placebo aidant, dans certains cas, il peut chez certaines personnes s’avérer efficace. Par contre, s’il l’est, il peut être bienfaisant, sous certaines conditions, mais aussi nocif, voire dangereux

Secundo: Un produit peut être plus ou moins bienfaisant ou plus ou moins nocif.
- Selon la dose prise quotidiennement et selon la durée. Une étude scientifique réalisée dans de bonnes conditions- elles ne le sont pas toutes-  a révélé qu’un produit a un effet positif sur une pathologie donnée, mais généralement les auteurs ne précisent pas, ou du moins ceux qui le rapportent; c’est que la quantité quotidienne à absorber est telle qu’il est impossible de le prendre deux jours de suite et que les effets indésirables peuvent être ravageurs. A contrario un produit peut être nocif, seulement s’il est pris en grande quantité et pendant longtemps.
- Selon chaque individu. Nous ne sommes pas identiques,( cela va sans dire, mais c’est mieux en le disant) Selon sa constitution, sa morphologie, son métabolisme, ses éventuelles allergies, - il est presque amusant de constater qu’aujourd’hui une bonne partie de la population se croit allergique au gluten et au lactose- son âge, son sexe, ses pathologies chroniques, un produit- peut se révéler efficace, chez lui , sans effet, chez un autre et nocif chez un troisième.

J’ajouterai un autre aspect moins connu du grand public, qui a donc toutes les excuses de l’ignorer, est l’influence de notre biorythme. Un médicament n’aura pas la même efficacité pris le soir avant de se coucher que le matin au saut du lit. Les interactions entre produits.

La parole est libérée chez nous, cela n’a pas toujours été le cas, tant mieux, chacun doit pouvoir s’exprimer, mais cela ne l’autorise pas à dire n’importe quoi.
Lors de rencontres entre amis, dire n’importe quoi ne prête pas trop à conséquence et ce peut être parfois jubilatoire, mais du moment où un public même restreint nous  lit ou nous écoute, nous devrions faire très attention à ce que nous disons.

Albert Camus disait : « Mal nommer les choses, c’est  ajouter au malheur du monde » je dirais en pensant qu’il ne me contredirait pas :« Dire n’importe quoi, c’est encore davantage, ajouter au malheur du monde »

Pour reprendre la célèbre harangue papale, je conclurais en disant:« N’ayez pas peur  d’avouer que vous ne savez pas et pensez  avec Socrate, que « Le plus intelligent est celui qui sait qu’il ne sait pas»

NB - Dans des articles à venir je prendrais d’autres exemples toujours sur le même thème, comme celui de l’économie, où l’on dit également souvent n’importe quoi.






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