vendredi 27 juin 2014

Pour l’amour du risque. Impressions de San Francisco.




Pendant quinze jours, nous avons  habité dans une maison en bois, accrochée au versant abrupt d’une colline arborée, située à la sortie d’un virage à épingle à cheveux, qui risquait d’être arrachée et entrainée au fond de la vallée si des pluies diluviennes venaient à tomber, de brûler comme feu de paille si la sécheresse récurrente enflammait les pins alentour – des panneaux indiquent chaque jour le niveau de risque d’incendie - d’exploser sous un tremblement de terre comme en 1992 et d’être percutée par une automobile mal maîtrisée, ce qui  effectivement se produisit la veille de notre arrivée.
Mes hôtes, des français venus à San Francisco, comme 75 000 de leurs compatriotes,  réaliser leurs rêves  n’ont pas peur. Certes, ils sont jeunes et naturellement insouciants, mais l’un de leurs plus proches voisins est le gouverneur de l’Etat de Californie, Jerry BROWN qui pourrait être leur grand père.  Comme lui et la majorité des américains, ils ne connaissent pas le principe de précaution, ils acceptent les risques de OGM et de l’exploitation des gaz de schiste. Dans les parcs, même dans celui de l’Université de Berkeley, des panneaux nous avertissent que nous pouvons nous retrouver à tout moment face à face avec des animaux dangereux : lions, ours et serpents venimeux.  
Dans la Silicon Valley, où  nous avons  assisté à une démonstration de la voiture Goggle sans chauffeur et croisé des employés de la firme détendus sur  leur vélo jaune et vert.  Dans cette vallée, se trouvent les successeurs de Steve JOBS  et de Bill GATES. Ils inventent notre futur. Ils prennent des risques tout en sachant que s’ils échouent, ils ne sont pas condamnés définitivement. Quand ils cherchent des capitaux pour financer le développement de leur entreprise,  ils  n’en trouvent pas auprès des banques mais auprès d’ investisseurs privés qui aiment prendre, eux aussi, des risques avec leur argent.
 Il était de bon ton ces dernières années de pronostiquer le déclin de la société nord américaine. Surement  qu’ils  sont en train de perdre leur leadership mondial. Que leur société est très inégalitaire, dure avec les faible et peu enviable à certains égards mais un séjour à San Francisco, dans la Silicon Valley  et sur les campus universitaires de Berkeley et de Stanford, nous a persuadé qu’ils étaient les mieux armés pour affronter les périls à venir et qu’ils attireront longtemps les jeunes de France et d’ailleurs aimant le risque.                          

1 commentaire:

  1. Tout à fait d'accord avec cet article. Une grande partie du succès de l’économie américaine repose sur sa capacité à attirer des talents du monde entier dans tous les domaines d’activités, lui permettant d’être toujours innovante et ainsi d'éviter une concurrence frontale avec les pays à bas coûts de production.

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