samedi 12 avril 2014

BAUDIS, son cancer et l'attitude de certains journalistes

Les chocs émotionnels très violents peuvent chez certaines personnes provoquer un dérèglement cellulaire, qui plus ou moins rapidement, devant un effondrement de leurs défenses immunitaires, favorisent le développement d'un cancer. Un des exemples les plus célèbres et les plus spectaculaires fut celui du général de LATTRE de TASSIGNY, commandant en chef des forces françaises en Indochine. Le 30 Mai 1951, le lieutenant Bernard de LATTRE de TASSIGNY, son fils unique, était tué en opération à la tête de son escadron. Le 11 janvier 1952, soit sept mois après, il décédait, emporté par un cancer foudroyant. Il n'avait que 63 ans. En 2003 Dominique BAUDIS avait été victime de la plus infamante des calomnies, diffusée complaisamment par certains journalistes. Dix ans après, il est mort d'un cancer généralisé.Il n'avait que 66 ans. Je n'affirme pas qu'une des causes de sa longue maladie, comme on l'appelle, a été ce traumatisme ; seuls ses médecins pourraient le dire, et encore ? mais nous sommes en droit de nous poser la question.Surtout ceux qui se sont acharnés sur lui. J'avais été bouleversé, comme beaucoup de français, je suppose, au journal de 20 heures de TF1 par sa comparution devant ce qu'il faut bien appelé le tribunal médiatique. Il transpirait, il était mal à l'aise comme s'il était coupable ; bien sûr qu'il avait déclaré qu'il allait se battre pour faire tordre la rumeur, mais tous les coupables se défendent, chacun à leur manière. Il fut bien sûr totalement blanchi, mais qui était alors totalement persuadé de son innocence ? D'autant que ses compères politiciens n'accourraient pas à sa rescousse pour le défendre . J'ai pensé fortement à lui, le jour où devant le Tribunal Correctionnel j'ai du comparaître accusé par le Procureur de la République sur une dénonciation d'un inspecteur du travail mal intentionné à mon égard d'avoir trafiqué les états de présence du personnel. La salle était pleine à craquer de gens que je ne connaissais pas, un journaliste que je ne connaissais pas non plus prenait consciencieusement des notes et mon avocat tâchait de me calmer en face de juges impassibles. Si une caméra avait filmé la scène, l'émotion qui m'avait alors saisi devant cette injustice aurait pu faire douter de mon innocence. Comparé à Dominique BAUDIS, l'accusation était une pécadille, le public n'avait rien de comparable, et pourtant, j'ai vécu très douloureusement ce moment et bien des années plus tard, je ne l'ai pas oublié.J'ai imaginé ce qu'a pu endurer cet homme et j' ai été admiratif devant son rétablissement. Dans " Mérites tu vraiment ton salaire" je consacre un chapitre aux journalistes (pages 227 à 229) dans lequel je cite l'affaire BAUDIS pour dénoncer un journaliste de télévision qui s"était comporté d'une manière odieuse et dont j'avais censuré toutes les émissions.Mais il n'y avait pas que lui. Il y avait aussi des confrères de la Presse écrite qui se sont comportés plus comme des journalistes d'instigation que des journalistes d'investigation. Quand on laisse croire qu'un homme puisse avoir commis de tels crimes, il faut être beaucoup plus circonspect que si on le soupçonnait simplement de planquer son fric en Suisse. J'ose espérer que ces journalistes présenteront leurs excuses tout d'abord à la famille de Dominique BAUDIS, mais aussi à leurs lecteurs et qu'ils seront dorénavant plus prudent. C'est le moins qu'on puisse leur demander!

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