samedi 10 octobre 2020

L'Honnête homme et les autres. Premier chapitre

 

Nous examinerons cette fois ce que l’Honnête homme doit apporter aux autres, dans ses relations de travail, ses relations familiales et sociales.

1/Leur faire profiter de ses compétences et de ses talents, s’il en possède.

Dans un de mes Blogs sur l’Honnête homme et le travail, je citais Laurent TERZIEFF. A un journaliste qui lui demandait si le théâtre était pour lui une vocation ou une passion, il avait répondu :

« Je n’aime pas l’idée de passion ou de vocation. Je crois simplement qu’il faut se regarder dans la glace et se demander » 

Est-ce que j’ai un don ? Que puis-je apporter aux autres ?

L’Honnête homme à la retraite.

A-t-on le droit de laisser dépérir ses compétences, le jour où on a décidé de prendre sa retraite professionnelle et priver ainsi la Société de ce qu’elles peuvent encore lui apporter.  Comment doit agir l’Honnête homme dont les compétences sont bien entendu encore utiles, ce qui est le plus souvent le cas ?

Les artistes et les intellectuels ont l’insigne avantage de ne pas se poser la question. Ils travaillent généralement jusqu’à leurs derniers jours. J’avais beaucoup aimé la réponse du célèbre historien Marc FUMAROLI, âgé de 88 ans, décédé récemment, qui dans une interview confessait qu’il souffrait beaucoup, mais qu’il avait encore deux ouvrages à terminer avant de se reposer définitivement.

Pour les autres, la réponse est moins évidente. Chacun doit rechercher comment faire bénéficier ses compétences à ceux qui en ont besoin en dehors de l’entreprise où il ne peut plus les exercer. Par exemple, les apporter à des associations d’aide à la création ou à la reprise d’entreprises qui font appel à des anciens cadres à la retraite.

Nous pouvons penser aussi à enseigner, à témoigner de son expérience par bien des manières. Je tiens à préciser que je ne m’adresse pas uniquement à des cadres.  Un ouvrier, un artisan, un agriculteur sont aussi bien concernés et même davantage car ils ont parfois beaucoup plus à transmettre qu’un juriste ou un comptable.

2/ Leur être utiles

Dans mon Blog du 13 Décembre 2014, Sommes-nous vraiment utiles aux autres, je citais une étude de la NEF, la New Economic Foundation qui, grâce à une méthode qu’elle avait mise au point, avait calculé la valeur réelle de différentes professions tenant compte de ce qu’elles coûtaient et de ce qu’elles rapportaient. Les résultats surprenants avaient été les suivants : 

Les personnes chargées de l’entretien ou du recyclage des déchets  étaient beaucoup plus utiles à la société que les cadres supérieurs exerçant dans la banque ou dans la publicité.

. Je concluais que nous devions en conscience nous poser la question, aussi longtemps que nous sommes en activité, de notre véritable utilité au service des autres et de la Collectivité. J’aurais dû ajouter, et même en retraite, comme nous venons de le voir précédemment.

L’Honnête homme tâchera d’améliorer son utilité au service des autres, s’il est par exemple simple employé dans l’Administration, en développant des activités bénévoles qui sont innombrables, de l’aide aux personnes âgées et handicapées à celle aux chômeurs en passant par l’assistance aux populations des pays dits en voie de développement.

Il privilégiera toujours les activités où il peut utiliser ses compétences, par exemple, un chef du personnel assistera des demandeurs d’emploi, ou un publicitaire leur apprendra à se vendre. Ce qui ne leur interdira pas à l’un et à l’autre de distribuer des repas aux Restos du Cœur le jour de Noël…s’ils n’ont pas de fête de famille ce jour-là.

3/ Leur faire profiter de son savoir,

 Mon Blog du 28 Août 2014 s’intitulait, « Il ne suffit pas de faire partie d’un réseau, faut-il savoir encore partager. »

Dans la famille, cela peut paraître évident. Faut-il encore que deux conditions soient réunies. La première est que l’Honnête homme, père ou mère, y consacre suffisamment de temps. La deuxième est que les enfants essentiellement, mais aussi parfois le ou la conjointe y soit réceptifs. Ce qui n’est pas toujours le cas.

Dans l’entreprise, ce n’est pas toujours facile, car le savoir, c’est le pouvoir. En tant que patron d’une société de conseil, j’ai eu beaucoup de difficultés à faire circuler l’information entre mes collaborateurs ingénieurs. Les plus réticents étaient les moins sûrs d’eux qui craignaient de perdre leur poste et/ou leur prestige aux yeux des collègues et du patron, voire auprès de nos clients.

 4/ Les former

Sur le lieu de travail. Les stagiaires ou les personnes en formation en alternance. Il faut davantage penser à ce que nous pouvons leur apporter plutôt que ce qu’ils peuvent apporter à l’entreprise. Cela est vrai aussi pour les apprentis. Il n’est pas donné à tout le monde d’aimer former les autres et de savoir les former. Mais l’Honnête homme, lui, se fera un devoir de former toute personne dont il a moralement la charge, qu’il soit un simple stagiaire ou un jeune collaborateur Il acceptera même de prendre le risque, dans certains cas, que son élève dépasse un jour le maître.

 

Dans un prochain chapitre, nous examinerons comment l’Honnête homme doit se comporter avec les autres, en plus de les aider chaque fois qu’il le peut.

 

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