samedi 13 septembre 2014

Elizabeth HOLMES




                                                                                                                    
Il y a 10 ans, cette jeune femme qui en avait alors seulement 19, a abandonné   ses  études d’ingénieur en électricité et chimie  à l’Université de STANFORD en Californie, alors qu’elle était major de sa promotion, pour créer sa propre entreprise.
C’est devenu, disons le en passant, presque  un phénomène de mode aujourd’hui. Même le gouvernement socialiste français qui surfe sur la mode, (il  n’est pas le seul) veut inciter les étudiants à créer leur propre entreprise.  Je renvoie le  lecteur à  mon précédent article : Entreprises :   Faut il croire aux déclarations d’amour des responsables politiques. ?*
Elizabeth HOLMES, avant de démarrer son  entreprise  s’est posé la question suivante : « que puis je faire pour changer le monde et améliorer réellement la vie des gens ?  » Une question que l’on se pose sincèrement quand on a 20 ans, rarement plus tard. Elle ne s’est pas contentée de la poser, elle a décidé d’y répondre. Pour cela, elle a choisi comme champ d’action  les  examens   sanguins  qu’elle  a  voulu rendre  plus simples et confortables,   plus  accessibles   et disponibles à tout moment, enfin  meilleur  marché. »
Son entreprise, elle l’a appelé  THERANOS.
Tout d’abord il faut souligner que l’enjeu économique est très important. Aux Etats Unis, sont effectués des milliards d’analyse  sanguine chaque année qui  coûtent  des milliards de dollars.  D’autre part, les prélèvements sont considérés comme agressifs par toutes les personnes qui craignent les aiguilles comme Elizabeth HOLMES qui en a, elle-même, une peur bleue, ce qui explique en partie son choix. En conséquence la moitié des américains ne font pas faire les analyses que leur prescrivent leurs médecins. Une autre raison est certainement aussi la négligence et la crainte de découvrir des anomalies plus ou moins graves.
Simplicité et confort : Le prélèvement de sang se fait sur un doigt et d’une manière pratiquement indolore, les quantités prélevées sont très faibles. Ce qui a obligé la société THERANOS  à développer des nouveaux systèmes d’analyse chimique pour leurs traitements.  Avec une seule goutte de sang, 30 tests peuvent être pratiqués.
Disponibilité et accessibilité : Pour être près des gens, Elizabeth HOLMES  s’est associée à la plus grande  chaine de pharmacies, WALLGREEN’s  qui possède plus de 8500 officines dans le pays  et dans lesquels ont été  installé un lieu de prélèvement, appelé « Centre de Bien Etre THERANOS ». Les résultats sont envoyés par courrier électronique dans un délai de 4 heures.
Coût : Les prix des analyses sont  50 % moins cher que ceux remboursés dans le cas de l’assurance maladie ( Medicare).
L’  avantage   de pouvoir ainsi  pratiquer  plus souvent des analyses sanguines  est de recueillir des informations plus rapides  sur l’efficacité des médicaments. Elle permet aux firmes pharmaceutiques   de mieux ajuster les doses prescrites.  Par ailleurs avec le même échantillon de sang prélevé, des analyses complémentaires peuvent être faites à la demande du médecin sans qu’un nouveau prélèvement soit nécessaire.
Enfin si les gens réalisent plus fréquemment des analyses de sang, les maladies pourront être détectées plus tôt, y compris certaines formes de cancer dont  l’évolution peut maintenant  être suivie.
Elizabeth HOLMES a su pour développer son entreprise s’entourer de personnalités de premier plan comme l’ancien secrétaire d’Etat Henry KISSINGER. Elle a su aussi attirer des investisseurs privés – chose beaucoup plus aisée aux Etats Unis qu’en France - Tout en conservant la moitié du capital de 9 milliards de dollars, ce qui en fait la femme la plus jeune des Etats Unis à être devenu milliardaire par ses propres moyens et non pas en héritant.
En plus de ses qualités de manager, elle a une foi inébranlable dans ce qu’elle fait, ce qui caractérise d’ailleurs tous les entrepreneurs qui réussissent. Elle a aussi une très grande force de conviction puisée dans cette foi.
Son aventure s’inscrit en marge d’un vaste  mouvement  de création dans la Silicon Valley de  starts ups  qui développent  plusieurs types   d’ appareils  qui mesurent différentes fonctions du  corps grâce à la connexion avec des téléphones « intelligents », fournissant ainsi des données aux médecins et aux laboratoires ainsi qu’à  leurs utilisateurs. Cela dans le cadre d’une médecine de plus en plus  personnalisée et connectée.
Elizabeth HOLMES n’a pas agi pour simplement devenir très riche par ses propres moyens, l’argent n’est qu’un moyen, pas une fin en soi,  et l’enrichissement  personnel n’est qu’un des effets collatéraux, heureux sans plus.  Elle agit pour le bien des autres et aussi, sans qu’elle l’ait pensé au début, révolutionner le système de santé aux USA et peut être demain celui d’autres pays.

ENSEIGNEMENTS

1/ « Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées, la  valeur n’attend pas le nombre des années », faisait dire CORNEILLE à Rodrigue dans  le Cid. De même que ses aînés, Steve JOBS et Bill GATE, Elizabeth HOLMES  a prouvé  qu’il n’était pas indispensable d’avoir obtenu terminé ses études et obtenu des diplômes prestigieux pour entreprendre avec succès.
2/  Il est urgent qu’en France soit encouragé et facilité le recours aux investisseurs privés, comme aux Etats Unis pour que nos jeunes entrepreneurs ne soient pas obligés, comme c’est le cas actuellement, de partir Outre Atlantique pour trouver des investisseurs privés.
3/  Le succès de cette jeune femme  s’explique  par le fait  qu’elle a osé s’ attaquer - plus ou moins consciemment  au début - à un défi majeur de notre société développée ;  celui  de l’amélioration  constante de la santé des individus voulue par ceux-ci couplée à l’allongement permanente de leur durée de vie ( un trimestre par an d’espérance de vie) avec l’absolue nécessité de juguler l’augmentation inéluctable des dépenses qui lui sont consacrées.




 
* Les temps ont bien changé ! Quand   j’ enseignais   à l’EM Lyon dans les années 70, j’avais crée en 3° année un cours de création d’entreprise - j ‘avais appris que 30% des élèves qui sortaient d’Harvard ,mon Université  américaine de référence, créaient la leur. - Je n’avais pas alors  été  soutenu par mes collègues, bien au contraire. Ceux-ci considérant que les jeunes diplômés devaient impérativement aller se former dans les entreprises avant de créer éventuellement la leur.   Enseignement qui fut plus tard repris par HEC.   





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