dimanche 4 mai 2014

Que celui qui entre dans le bureau d'un fonctionnaire se sente chez lui

" Vogliamo che chi entra in un ufficio pubblico si sente a casa " C'est le voeu formulé par le nouveau premier ministre de l'Italie, Matteo RENZI, alors qu'il se lance dans une ambitieuse réforme de l'Etat dont pourraient d'inspirer nos responsables politiques, tous bords confondus. J'ai une longue expérience de la fréquentation des fonctionnaires des administrations déconcentrées de l'Etat et des Collectivités locales, notamment, et je ne peux pas dire que je me sois toujours trouvé à l'aide dans leurs bureaux, à quelques rares exceptions près, quand s'était entre nous créée une estime réciproque fondée sur une certaine affinité et surtout sur une connaissance des responsabilités et des contraintes de chacun. Dans le préambule de " Mérites tu vraiment ton salaire ? " je cite le cas où j'ai du traverser plus de la moitié du pays pour honorer un rendez vous dont l'annulation ne m'avait pas été communiquée. Exemple de désinvolture et de manque de respect élémentaire. J'ai rencontré aussi chez mes interlocuteurs une méfiance instinctive à l'égard du citoyen venu solliciter un quelconque avantage, voire obtenir un passe droit ainsi qu'une envie parfois teintée de jalousie envers quelqu'un apparemment libre de son organisation et de son temps - le fonctionnaire est le premier victime de la lourdeur de sa propre administration et du statut de la fonction publique - et qui, pense-t-il gagne surement plus d'argent que lui.Ce qui est loin d'être toujours le cas. Il m'est arrivé plusieurs fois, dans un esprit oecuménique, et avec un certain plaisir, de réunir dans un même séminaire des directeurs d'hôpitaux publics et des directeurs de cliniques et hôpitaux privés.Lors du déjeuner que nous prenions ensemble,les premiers questionnaient les seconds sur leurs rémunérations et découvraient, rassurés, qu'en tenant compte des primes et avantages diverses, elles étaient très proches. Le comportement du citoyen n'est pas exempt,lui non plus, j'en porte témoignage, de tout reproche. Quand il franchit le seuil du bureau d'un représentant de l'Administration, il est intimidé, impressionné d'autant plus s'il est de condition modeste, gêné comme s'il était coupable, exception faite du tricheur, et se sent en terrain hostile, à tout le moins pas bienveillant. En vérité, le fonctionnaire doit être à son service, et non l'inverse, c'est lui le prestataire de services rémunéré par le citoyen contribuable qui représente certes l'intérêt général, mais ce n'est pas incompatible. Pour que le citoyen se sente à l'aise dans son bureau, mais aussi dans ses relations téléphoniques et épistolaires , il faut qu'il le soit aussi. Qu'il soit fier de la mission dont il a été investi et persuadé de mériter vraiment son salaire, ce que lui conteste une partie de nos compatriotes. La réforme de l'Etat longtemps différé, sujet majeur de notre société pour les années à venir, passe par l'instauration de nouvelles relations de confiance entre ses fonctionnaires et les citoyens. Ceux-ci doivent se sentir chez eux quand ils sont dans leurs bureaux, comme le souhaite Matteo RENZI.

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