Je connaissais l’Afrique du Nord, l’Algérie où j’avais effectué mon service militaire à Tlemcen et Oran, la Tunisie en touriste à Djerba, Hammamet, Nabeul et Carthage, le Maroc en touriste à Marrakech et Agadir ainsi qu’en voyage d’affaires à Casablanca, mais je ne connaissais pas l’Afrique Noire. Je l’avais seulement fréquentée avant de trouver le sommeil et où je m’imaginais aider la population à lutter contre la désertification.
Le Burkina Faso, c’est l’ancienne Haute Volta de l’Afrique Occidentale Française, un des pays les plus pauvres du monde où mon épouse et moi parrainions depuis plusieurs années une jeune fille, Gisèle, qui avait alors 16 ans. Ce qui nous avait décidé pour lui rendre visite, avait été le voyage organisé par l’un de mes clients, Patrick Renard, directeur de la clinique Trenel à Sainte Colombe les Vienne, qui parrainait, de son côté, une clinique à Ouagadougou, la capitale du pays, construite et gérée par le Docteur Jean-Baptiste Ouadreago, pédiatre et ancien Président de la République. (Parrainer veut dire surtout financer, mais en l’occurrence, c’est aussi permettre à des chirurgiens français d’y opérer).
A Roissy, nous rejoignons le directeur de la clinique et sa compagne Patricia. Puis, nous embarquons dans un Airbus d’Air France pour Ouagadougou. Il est 13 heures environ. Nous avons emmené avec nous une trousse bourrée de médicaments et mes provisions de lecture constituées des livres que j’avais achetés à la Fête du Livre de Saint-Etienne. Après avoir pris le champagne et déjeuner agréablement – les repas sur Air France sont en général très corrects – nous avons pu à travers le hublot, admirer les différents aspects du Sahara que nous survolons. Après cinq heures de vol, nous atterrissons sur la piste de Ouagadougou. Il fait déjà nuit. Une fois récupéré avec quelques difficultés nos valises, l’une d’entre elles s’était égarée, des amis de Patrick Renard, les Dubois, arrivés depuis déjà une semaine au Burkina, nous attendaient et grâce à un pourboire judicieux, le premier d’une longue liste, nous évitant le contrôle de la douane et la fouille des bagages.
Après une course à travers la ville très faiblement éclairée et longé un barrage, une des trois retenues d’eau que possède Ouagadougou, nous arrivons chez les Ouadreago, accueillis par Jean-Baptiste et sa femme Bernadette, chez qui nous dînons, non sans avoir au préalable, récité le Bénédicité. Il y avait bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé.
Il est 10 heures environ quand nous rejoignons nos hôtels, les Renard au Sofitel qui se trouve près de la clinique et nous à l’hôtel Indépendance, plus éloigné, mais plus proche du centre-ville, que j’avais choisi surtout à cause de ses tarifs moins élevés. Le confort est plutôt celui d’un hôtel une étoile en France, l’ameublement est rustique, mais il est correctement climatisé et son réfrigérateur fonctionne, ce qui est essentiel en Afrique.
Le lendemain, après nous être reposés, nous sommes allés à la piscine de l’hôtel, mais il faisait très chaud même à l’ombre, l’eau était tiédasse et nous nous sommes réfugiés assez vite dans notre chambre. Nous avons risqué quelques pas dans la rue, mais avons rapidement abandonné la partie, la chaleur (nous nous étions heureusement protégés avec des chapeaux à larges bords) étouffante, aggravée par la poussière, une poussière rouge, de la latérite que soulèvent le vent et les innombrables véhicules qui sillonnent la ville et la rendent parfois irrespirable.
Heureusement, avec la nuit arrive la fraîcheur. Le soir, Bernadette, après s’être rendue à sa messe quotidienne à l’ église, est venue nous chercher pour dîner. Les jours suivants, nous avons visité la clinique de nos nouveaux amis, rencontré tous les médecins qui y travaillent et avons constaté qu’il leur manquait encore beaucoup de matériel. Nous avons visité également le SIAD, Salon International de l’Art Africain qui se tient tous les deux ans et qui justifie la date de notre voyage.
Beaucoup de pays africains exposaient et les vendeurs nous abordaient pour nous montrer leurs productions, avec beaucoup d’insistance parfois, comme dans les souks arabes. Mais notre visite, agréable, colorée, gaie était un peu gâchée par la chaleur. Nous avons aussi visité un orphelinat dont s’occupent les Dubois, ainsi que Mireille Debiesse, l’épouse d’un des chirurgiens de la clinique Trenel qui vient opérer ici gratuitement. Mireille Debiesse qui continue aujourd’hui encore à aider cet orphelinat. Les Dubois que j’ai vite surnommés les Dubois-Rothschild tellement ils donnent de leur argent à plusieurs œuvres caritatives du pays et aussi de leur temps. Ils ont vécu plusieurs années au Burkina, le mari, Jean Claude était directeur d’une usine électrique et ils en sont tombés littéralement amoureux du pays et de ses habitants.
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