dimanche 2 février 2020

L'Honnête homme et l'argent, suite



Nous avons examiné précédemment la source principale de l’argent qu’on reçoit dans son existence qui est la rémunération de son travail, mais il y a, pour certains d’entre nous, d’autres sources qui sont le rendement de son capital et les éventuels héritages.

Le rendement de son capital

Parts et actions de société
Il se présente sous deux formes 1/ des dividendes d’actions de société et qui peuvent être un complément de salaire pour certains patrons 2/ des plus-values dégagées lors de la cession de ses dernières.

Dividendes et plus-values* des actions de son entreprise.
L’Honnête homme privilégiera toujours les dividendes à un salaire trop élevé car les premiers ne mettent pas en danger l’avenir de l’entreprise comme le second. Et même par précaution, le plus souvent, il ne se versera pas de dividendes pour ne pas priver sa société de la trésorerie indispensable en cas de difficultés pouvant intervenir et il se réservera la perception d’éventuelles plus-values s’il un jour il décide de la vendre. On a connu des patrons qui se versaient des salaires élevés et qui devant des difficultés, le plus souvent conjoncturelles, rencontrées par leur entreprise déposaient leur bilan.

Dividendes et plus-values* d’autres placements
L’Honnête homme préfèrera investir ses économies dans des actions de société plutôt que de les laisser dormir sur des comptes courants ou dans des obligations car il favorisera ainsi le développement des entreprises et de l’économie en général. Il privilégiera dans ses placements en bon père de famille, des sociétés qui développent certaines activités au détriment d’autres en acceptant une moindre rentabilité. Comme des parts de SICAV ou de fonds commun de placement dont une partie des revenus est distribuée à des œuvres caritatives ou dans des ISR, des fonds d’investissement socialement responsables qui excluent des entreprises qui font commerce de l’alcool, du tabac, de l’armement, des jeux de hasard et des expérimentations sur les animaux pour leur préférer des entreprises soucieuses de l’environnement qui s’occupent du traitement de l’eau ou d’énergies alternatives.

Loyers et plus- values* foncières
Nous ne citerons que pour mémoire les loyers. Un exemple presque caricatural de la plus-value foncière imméritée est celui de la plus-value générée par le changement du classement administratif d’un terrain. L’Honnête homme qui en bénéficie ne va pas refuser cette manne tombée du ciel, mais il devra en tenir compte dans l’usage de l’argent qu’il en fera et dont nous parlerons dans la deuxième partie qui lui est consacré.

Au début de 2007 le ministre chargé du logement, Jean Yves BORLOO prévoyait un partage de la plus-value entre la Commune et l’heureux propriétaire du terrain, ce qui aurait été, si son projet était arrivé à son terme, une mesure de justice élémentaire. A contrario, la Commune aurait dédommager un propriétaire malchanceux d’un terrain que l’Administration avait décidé d’exproprier pour y faire passer une voie publique. 

Hormis le cas que nous venons de voir, les plus-values foncières sur des terrains constructibles sont rarement méritées, à l’exception de celles que peuvent réaliser ceux qui d’un sol ingrat en tire une terre nourricière, comme les colons d’Algérie dont parle Albert CAMUS dans Le premier homme ou les israéliens faisant reverdir le désert du Néguev. Il s’agit simplement d’une rémunération différée d’un travail acharné et de longue haleine. La rémunération dont profite le plus souvent ses héritiers qui ne l’ont pas mérité.
La terre n’est pas extensible, à part quelques hectares gagnés sur la mer comme les polders hollandais ou quelques ares à Monaco, tandis que la population augmente régulièrement et que le pouvoir d’achat des candidats acquéreurs augmente aussi, sans parler des taux d’intérêt des emprunts proches de 0 , ce qui entraîne automatiquement  une hausse des prix continue dans toutes les régions habitables. 
Les propriétaires de terrains constructibles s’enrichissent donc sans aucun effort et sans aucun risque.
 Si l’Honnête homme se trouve parmi eux, il en tiendra compte dans l’usage de l’argent qu’il en retirera le jour de la vente.

Loyers et Plus-values* immobilières
Nous citerons là aussi pour mémoire, les loyers. Contrairement aux propriétaires fonciers, les propriétaires de biens immobiliers ne réalisent pas systématiquement une plus-value quand ils les vendent. Ils ont donc pris un risque comme les actionnaires d’une société et pour cela ils méritent les gains qu’ils peuvent réaliser.
Cependant, dans un certain nombre de cas, nous pouvons nous demander s’  ils ne gagnent pas à tous les coups. Quand ils achètent et vendent un appartement dans une grande ville ou dans une station balnéaire. Pratiquement aucun. Les acheteurs fortunés sont de plus en nombreux y compris les étrangers et les terrains à construire disponibles de plus en plus rares.

Les plus-values, fruits de spéculations diverses
L’Honnête homme ne se livre pas à de quelconques spéculations qui je le rappelle consistent à acheter ou vendre à découvert dans l’espoir de faire Un bénéfice important et rapide, un actif particulièrement fluctuant : le pétrole, l’or, les monnaies, les matières premières.

De toutes les plus-values que nous venons d’examiner, seules celles sur les actions de société sont vraiment méritées à cause du risque réel que leurs propriétaires prennent. Surtout celles à long terme qui ne sont pas le résultat d’un jeu purement spéculatif, sans aucun intérêt pour la société concernée et la société en général, mais d’un soutien et d’une confiance accordée à des entreprises dont ils assurent le développement.

Nous examinerons dans le prochain et dernier chapitre sur les sources de revenus, les héritages qui ne concernent pas cette fois uniquement les gens riches, et nous verrons comment doit alors se comporter l’Honnête homme.

·       Toujours corrigée de l’inflation, bien entendu.  

  

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