dimanche 8 décembre 2019

L'Honnête homme et le travail Suite


Préambule

Je tiens à préciser que l’Honnête homme n’est pas un saint paré de toutes les vertus, heureusement d’ailleurs, car mon propos n’aurait aucune raison d’être.
Ce qui distingue L’Honnête homme de l’homme ordinaire, c’est qu’il a tout à fait conscience qu’il est imparfait et qu’il doit s’efforcer de devenir meilleur.  

Nous retrouverons cette volonté d’être meilleur   dans les rapports qu’il entretient avec l’argent, avec les autres, avec sa famille, avec la Collectivité et avec l’Environnement.

Exemple :  Un consultant est âgé d’une cinquantaine d’année.  Son activité consiste à établir des audits d’organisation dont les recommandations ne sont jamais ou presque suivies par ceux qui les lui ont commandés. Il y a ainsi dans les Ministères des rayons entiers de rapports souvent fouillés et très documentés, inutiles parce qu’inexploités. Il accepte cependant de continuer, pour conserver son train de vie confortable pour lui et sa famille, sans parler de son rang dans la société et parce qu’il se sent trop âgé pour une éventuelle reconversion.
Mais comme il veut être un Honnête homme, il décidera de compléter son activité principale par une activité bénévole assurée les soirs et/ou les week-ends, qu’il poursuivra en l’intensifiant quand il sera en retraite.

Les activités bénévoles sont innombrables, de l’aide aux personnes âgées et handicapées à celle aux chômeurs en passant par l’assistance aux populations des pays dits en voie de développement.
L’Honnête homme privilégiera toujours les activités où il peut utiliser ses compétences, par exemple, un chef du personnel assistera des demandeurs d’emploi, ou un publicitaire leur apprendra à se vendre. Ce qui ne leur interdira pas de distribuer des repas aux Restos du Cœur le jour de Noël…s’ils n’ont pas de fête de famille ce jour-là.

Venons-en à la réalisation de soi.

Se réaliser, c’est s’accomplir en tant qu’individu, s’épanouir et devenir ce que l’on a toujours rêvé d’être.
C’est, certes dans un but purement égoïste que l’on veut se réaliser pleinement, mais c’est aussi un bienfait :
-Pour son entourage familial et professionnel, c’est tellement agréable de fréquenter quelqu’un de bien dans sa peau.
-Pour l’entreprise (publique, privée ou Administration) dans laquelle on travaille et qui bénéficie de notre efficience. 
La réalisation de soi suppose deux conditions essentielles pour qu’elle soit réussie : l’exploitation et la mise en valeur de ses talents, l’acquisition et le développement des compétences.

L’exploitation et la mise en valeur de ses talents

La parabole des talents
Nous retrouvons le thème à deux endroits dans la Bible, chez les apôtres Mathieu 25 et Luc 19. Jésus y relate l’histoire d’un homme qui avant de partir en voyage convoqua ses serviteurs et leu confia ses biens. Le premier reçut 5 talents, le second 2 et le troisième 1, chacun selon ses capacités et avec l’ordre de les faire fructifier. Quand il revint, il demanda des comptes à chacun de ses serviteurs. Le premier oui remit 10 talents, le second en rendit 4 et le troisième, par peur de mal faire, s’était contenté d’enterrer son unique talent. Le maître félicita les deux premiers tandis qu’il réprimanda durement le troisième et le chassa de sa maison.
Il faut entendre par « talent » non seulement de l’argent, Luc parle de « mines », nom de la monnaie grecque de l’époque et ancienne monnaie hébraïque, mais aussi des aptitudes particulières dans une activité.
Il faut retenir de la leçon du Christ ceci. Ce n’est pas en enterrant nos ressources, nos dons, nos talents et les moyens dont nous disposons que nous pourrons améliorer notre condition et celles de nos semblables mais bien en les développant et en les faisant fructifier. Certes nous ne disposons pas tous des mêmes talents à notre naissance, les serviteurs, eux aussi, n’ont pas le même nombre et pourtant le maître loue autant celui qui en a 4 que celui qui en a 10. Par contre il est très sévère avec celui qui par peur, par lâcheté, par paresse laisse son talent inexploité. Il faut bien comprendre que c’est une véritable révolution qu’apporte cette parabole.
 La valeur morale d’un être ne dépend pas des dons naturels qu’il a reçu à sa naissance, mais de ce qu’il en a fait.

On peut faire le même raisonnement pur les biens matériels, mais cela fera l’objet d’un chapitre ultérieur consacré à la relation de l’Honnête homme à l’argent.

Le regretté Laurent TERZIEFF, à un journaliste qui lui demandait si le théâtre était pour lui une vocation ou une passion avait répondu :
« Je n’aime pas l’idée de passion ou de vocation. Je crois simplement qu’il faut se regarder dans la glace et se demander :
 Est-ce que j’ai un don ? Que puis-je apporter aux autres ?

Pour éviter de gaspiller ses propres talents, il faut encore les connaître, être sûrs de leur valeur et savoir les développer.
Normalement, c’est à l’école et à sa famille de les lui révéler, au temps du service obligatoire, ce pouvait être l’armée, et de l’encourager, voire aider à les développer. L’entreprise peut dans certains cas y contribuer.  Comme disait Alphonse Allais :
 « Il ne suffit pas d’avoir du talent, il faut encore savoir s’en servir ».

Nous verrons dans le prochain article toujours consacré à l'Honnête homme et le travail  :
L’acquisition et le développement des compétences
     

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