mardi 9 juillet 2019

Apprendre à dire : je ne sais pas


« Je ne sais pas » est une réponse que l’on entend ou que l’on lit très rarement. Beaucoup trop rarement. Les gens, soit, ne veulent pas ou n’osent pas avouer leur ignorance par peur de perdre la face, soit, et cela est beaucoup plus grave, ils croient savoir, ils croient détenir la vérité, avoir la science infuse sur un très grand nombre de sujets.

Seuls les plus savants d’entre nous dans leur domaine de connaissance avouent qu’ils ne savent pas toujours répondre à une interrogation donnée. Il s’agit tout simplement d’une question d’honnêteté intellectuelle. Je ne sais plus qui a dit avec justesse : « Plus on sait, plus on sait que l’on ne sait pas » peut-être Einstein ?  J’attends qu’un de mes lecteurs veuille bien me corriger.

Ce phénomène s’est aujourd’hui fortement aggravé avec le développement de la communication et des médias.  Ces derniers entretiennent cette illusion de tout savoir en interrogeant leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs sur des sujets pour lesquels ils n’ont aucune compétence.
Exemple le Progrès de Lyon.

Question : Le délai de 5 ans pour reconstruire Notre Dame de Paris est-il raisonnable ?

Réponse : OUI 16% NON 76 %

A noter que seulement 8 % des lecteurs de ce quotidien régional ne savent pas et que les 92% autres s’estiment suffisamment compétents dans le domaine de la construction des charpentes pour juger si le délai est trop ou pas assez long.

La médiatisation excessive et le vedettariat dans tous les domaines fait dire à certains n’importe quoi sur des sujets qui ne connaissent pas et pour lesquels ils se croient obligés de donner leur avis. Je pense que cela a commencé à la Télévision Française avec l’interview par Anne Sinclair au Journal de 20 heures d’un jeune chanteur Patrick Bruel sur des sujets d’ordre politique.

La séquence des gilets jaunes a été révélatrice à ce sujet où nous avons vu pendant plusieurs mois de simples manifestants, certains au bagage intellectuel limité être interviewés par des chaines de télévision comme s’ils étaient des spécialistes.

En vérité, n’assistons-nous pas à la manifestation de la plus basse démagogie qui consiste à faire croire aux gens qu’ils sont instruits des choses qu’ils ignorent ? Ce comportement est une des causes de la défiance de plus en plus grande des français envers les médias.

A ceux qui ont peur d’avouer qu’ils ne savent pas, je leur dis qu’il vaut mieux être bête un instant que toute sa vie, mais encore faut-il qu’ils veuillent connaître la vérité.

A ceux qui croient tout savoir, je leur dis qu’il serait bien qu’ils fassent preuve d’un peu d’humilité et qu’ils pensent que leur attitude les discrédite, sans qu’ils s’en rendent toujours compte.


1 commentaire: