Je suis un peu agacé, parfois, par une pléthore d’opinions souvent
contradictoires formulées par des personnes peu ou pas qualifiées, mal ou pas
informées, mais encouragées par le développement exponentiel des moyens
d’information et de communication, ainsi qu’ influencés, voire manipulés, par des
campagnes de marketing. Des auteurs d’articles et des commentaires de lecteurs,
des personnes ordinaires interviewées dans la rue ou sur un plateau de
télévision, des responsables politiques qui se sentent obligés de réagir à
chaud sur un sujet donné.
On dit n’importe quoi, certes par ignorance, par instinct
grégaire, , - il faut bien parler de
quelque chose et rapporter ce que l’on a
lu, vu ou entendu, mais surtout parce que l’on ne fait pas toujours
l’effort de raisonner, un tant soit peu en faisant appel plus souvent à son bon
sens.
Je prendrais l’exemple
d’un sujet que je connais un peu, pour
des raisons à la fois professionnelles et personnelles; celui de La Santé et des
moyens de la préserver par des médicaments, des compléments alimentaires, des
plantes ou des régimes plus ou moins diététiques.
Primo- Un
produit, quel qu’il soit, est actif ou il ne l’est pas. De deux
choses l’une, s’il ne l’est pas, il y a aucun risque à le prendre, tout au
moins à dose raisonnable et l’effet placebo aidant, dans certains cas, il peut chez
certaines personnes s’avérer efficace. Par contre, s’il l’est, il peut être
bienfaisant, sous certaines conditions, mais aussi nocif, voire dangereux
Secundo: Un produit peut être plus ou moins
bienfaisant ou plus ou moins nocif.
- Selon la
dose prise quotidiennement et selon la durée. Une étude scientifique
réalisée dans de bonnes conditions- elles ne le sont pas toutes- a révélé qu’un produit a un effet positif sur
une pathologie donnée, mais généralement les auteurs ne précisent pas, ou du
moins ceux qui le rapportent; c’est que la quantité quotidienne à absorber est
telle qu’il est impossible de le prendre deux jours de suite et que les effets
indésirables peuvent être ravageurs. A contrario un produit peut être nocif,
seulement s’il est pris en grande quantité et pendant longtemps.
- Selon
chaque individu. Nous ne sommes pas identiques,( cela va sans dire,
mais c’est mieux en le disant) Selon sa constitution, sa morphologie, son
métabolisme, ses éventuelles allergies, - il est presque amusant de constater
qu’aujourd’hui une bonne partie de la population se croit allergique au gluten et
au lactose- son âge, son sexe, ses pathologies chroniques, un produit- peut se
révéler efficace, chez lui , sans effet, chez un autre et nocif chez un troisième.
J’ajouterai un autre aspect moins connu du grand public, qui
a donc toutes les excuses de l’ignorer, est l’influence de notre biorythme. Un
médicament n’aura pas la même efficacité pris le soir avant de se coucher que
le matin au saut du lit. Les interactions entre produits.
La parole est libérée chez nous, cela n’a pas toujours été le
cas, tant mieux, chacun doit pouvoir s’exprimer, mais cela ne l’autorise pas à
dire n’importe quoi.
Lors de rencontres entre amis, dire n’importe quoi ne prête
pas trop à conséquence et ce peut être parfois jubilatoire, mais du moment où
un public même restreint nous lit ou
nous écoute, nous devrions faire très attention à ce que nous disons.
Albert Camus disait : « Mal nommer les choses, c’est
ajouter au malheur du monde » je dirais en pensant qu’il ne me contredirait
pas :« Dire n’importe quoi, c’est encore
davantage, ajouter au malheur du monde »
Pour reprendre la célèbre harangue papale, je conclurais en
disant:« N’ayez pas peur d’avouer que vous
ne savez pas et pensez avec Socrate, que
« Le plus intelligent est celui qui
sait qu’il ne sait pas»
NB - Dans des articles à venir je prendrais d’autres exemples
toujours sur le même thème, comme celui de l’économie, où l’on dit également souvent
n’importe quoi.
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