jeudi 30 mai 2024

N'oubliez surtout pas d'aller voter pour l'Europe

 

J’ai déjà parlé de l’Europe dans deux articles, celui du 

28 juillet 2018 titré " Européens, réveillez-vous, le  

temps nous est compté" et celui  du  31 juillet 2020    

" Pourquoi suis-je un européen convaincu"

Je n’ai rien à retirer de ce que j’ai écrit et je conseille de les lire, voire de les relire.

Dans celui du 28 juillet 2018, j’exhortais mes lecteurs à aller voter aux élections européennes de Mai 2019 pour des listes pro-européennes.  Je renouvelle, avec encore plus de force cette fois, ma demande d’aller voter à celles de juin 2024.

Cinq ans plus tard, les raisons sont toujours les mêmes à l’exception du risque de pandémie du Covid qui semble éloigné, mais avec en plus deux dangers qui nous guettent :  la guerre en Ukraine aux portes de l’Europe qui menace sa sécurité, donc la nôtre, et le renforcement des partis d’extrême droite, notamment en France, sans oublier l’aggravation du changement climatique et l’accélération de la transition numérique qui demandent toutes les deux une réponse à l’échelle de l’Europe.

J’exhorte mes lecteurs non seulement à aller voter, mais aussi  à tenter  de convaincre les personnes de leur entourage qui seraient tentées par l’abstention. C’est en grande partie sur eux que reposent les résultats des élections.

Si vous doutez de l’efficacité d’une telle action, je vous renvoie à mon Blog  du 10 juillet 2014  intitulé « Soyons tous des colibris » et vous pourrez dire, comme moi et comme le colibri de la fable : “Je le sais, mais j’ai fait ma part“

 

Post Scriptum / Ne perdez pas votre temps à essayer de faire changer d’avis ceux qui votent pour les extrémistes de gauche comme de droite, enfermés dans leurs certitudes, ils ne vous écouteront pas et vous perdrez votre temps.

 

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samedi 18 mai 2024

Les nouvdeaux crieurs à l'ère des réseaux sociaux

 

En relisant mon Journal pour la préparation d’un nouvel ouvrage sur ma longue vie professionnelle dans les cliniques et hôpitaux, j’ai relevé ce passage en 1994 :

« Lors de l’un de mes rendez-vous messins, mon interlocuteur médecin à qui je venais d’apprendre l’origine de l’expression profession libérale : (personne acceptant des libéralités de ses clients, en guise de paiement, mais ayant souvent une fortune personnelle)  qui ne voulait  pas être en reste, m’apprenait à son tour qu’à l’époque des assyriens (entre 2500 et 605 avant JC, je précise pour les lecteurs) les médecins étaient fonctionnaires. On les appelait les crieurs, car ils venaient sur les marchés annoncer les cas qui leur étaient soumis, et y recueillaient les conseils des gens qui avaient eu les mêmes symptômes et s’en étaient guéris.

Le crieur public, installé aux carrefours ou en tout autre lieu « accoustumé à faire cry », introduisait à haute voix son information par « Oyé, bonnes gens, on vous fait savoir...

Nos nouveaux crieurs exercent sur les réseaux sociaux, notamment Facebook. Ils ne demandent pas aux gens ce dont ils ont souffert et dont ils ont guéri, ce qui est d’ailleurs dommage car le retour d’informations de la part du malade serait parfois utile aux médecins traitants et aux spécialistes.

Non, ces nouveaux crieurs, le plus souvent des médecins, font savoir qu’ils ont  découvert la recette miracle pour guérir les pathologies chroniques les plus courantes comme l’ arthrose. Ils profitent de la méconnaissance des médecins en phytothérapie et leurs produits, quand ce sont des produits, gélules, spray, patch, sont le plus souvent des extraits de plantes dont certaines sont bien connues pour leurs vertus thérapeutiques comme le ginko biloba pour la circulation sanguine que l’on retrouve dans certains médicaments prescrits par les médecins et que j’ai planté chez moi, un bel arbre surtout quand il est habillé de ses couleurs d’automne.

Leur démarche est très mercantile, le plus souvent à l’aide de vidéos promotionnelles.   Certains de ces crieurs profitent pleinement  de leur notoriété télévisuelle, l’un d’entre eux ayant déjà défrayé la chronique. La composition de leurs recettes miracles peuvent être  parfois discutables. Ainsi au sujet du collagène que l’on retrouve dans plusieurs produits vantés par ces crieurs. Je relève un article de la revue Que Choisir :   

« Les rares essais cliniques que l’on peut dénicher, sur les douleurs d’arthrose par exemple, sont mal conduits, sur un trop petit nombre de patients, sans comparer les résultats du collagène à ceux d’un placebo (une règle méthodologique de base). Malgré cela, certains produits affichent la mention « recommandé par les rhumatologues ». On ne sait pas lesquels. En tout cas pas le président d’honneur de la Société française de rhumatologie, le Pr Francis Berenbaum, qui tranche : « Il n’y a aucune preuve que ça marche. Et, surtout, il n’y a aucune raison que ça marche. »

En effet, le collagène étant une protéine, c’est-à-dire une grosse molécule faite de l’assemblage de petites briques, les acides aminés, il est découpé en morceaux lorsqu’il est ingéré. « Le corps n’est pas capable d’assimiler le collagène sous cette forme » explique le Dr Claire Vinatier, chercheuse dans l’unité Inserm Médecine régénérative et squelette à Nantes Université. « Lorsque du collagène est ingéré, il est traité comme toutes les autres protéines : il est dégradé en acides aminés pour pouvoir passer la barrière intestinale. Une fois assimilés, ces acides aminés peuvent servir à reconstruire des protéines, mais pas le collagène plus spécifiquement qu’une autre ». Dire qu’il va venir régénérer le cartilage ou combler les rides est aussi absurde qu’imaginer que manger du jarret de porc vous donnera de bons mollets musclés ou que la cervelle d’agneau vous fournira des neurones pour être plus intelligent. Le collagène ne se souvient pas d’où il vient.

Leurs méthodes sont parfois critiquables et il arrive même à certains sites, et je cite à nouveau Que Choisir :  « d’afficher des références qui sont de pures inventions comme ce prétendu certificat de conformité établi par la « Direction générale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires qui n’existe pas contrairement à la DGAL, Direction générale de l’Alimentation et l’ANSES, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation »

Nos crieurs d’aujourd’hui ne sont pas des fonctionnaires du Ministère de la Santé comme ceux de l’Antiquité qui eux ne  pouvaient pas être suspectés de tirer des bénéfices de leur activité. Ce n’est pas pour autant qu’il faille rejeter tous les produits dont ils vantent l’efficacité, mais il faut être prudent et parfois circonspect.

 

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