Nous devons distinguer deux
familles, celle dont il est issu et celle qu’il fonde.
La famille dont il est issu
L’Honnête homme se doit de
porter assistance à ses parents. Il doit
peut-être, dans un premier temps lors de l’adolescence, leur pardonner de
l’avoir mis au monde, puis les remercier car il m’est difficile de l’imaginer
malheureux, au point de regretter d’être né.
L’adage : « On a les
enfants qu’on mérite » me paraît très souvent juste. Quand vous avez vu vos parents prendre soin
des leurs jusqu’à la fin de leur vie, vous aurez tendance à faire comme eux.
L’Honnête homme peut aller
jusqu’à privilégier une carrière professionnelle plutôt qu’une autre pour
pouvoir s’occuper de ses parents. Nous avons vu dans la partie consacrée à l’Honnête
homme et le travail qu’il devait toujours s’efforcer d’avoir une activité
professionnelle utile économiquement et socialement et dans laquelle il puisse
développer ses talents. Concilier cette exigence avec la nécessité de rester
proche de ses parents qui ont besoin de lui peut relever d’un choix cornélien.
Un choix qu’il doit assumer.
La famille qu’il fonde.
Tout d’abord, un Honnête homme
peut ne pas vouloir fonder une famille pour des motifs tout à fait recevables
tels que le célibat des prêtres. Ou plus généralement à cause de son activité à
laquelle il se consacre entièrement et ne lui permet pas de distraire une
partie de son temps à s’occuper d’une famille. Car nous le verrons, il ne
suffit pas d’avoir des enfants, faut-il encore s’occuper d’eux. Cela peut être
le cas d’un compositeur comme par exemple l’était Beethoven.
Une autre raison peut être la
conscience aigüe de ne pas être capable d’élever correctement des enfants et
cela pour différentes raisons psychologiques, physiques, matérielles. J’avais
un oncle, un jeune frère de ma mère, à la santé plutôt précaire, ce qui ne
l’empêcha pas de vivre longtemps, qui s’était refusé de se marier par crainte
de ne pas être capable d’élever une famille. Son célibat qui le rendait
disponible aux autres fut une grande chance pour toute sa famille.
En y repensant, c’était vraiment
un honnête homme de son temps et comme on dit aujourd’hui, il cocherait toutes
les cases.
S’il décide de fonder une
famille, l’Honnête homme a des responsabilités vis-à-vis de son épouse ou époux
(Je rappelle que l’Honnête homme peut aussi bien être une femme qu’un homme) et
vis-à-vis de ses enfants.
Nombre d’enfants.
La famille d’un Honnête homme
français doit avoir, si possible, au moins trois enfants et cela
pour permettre à la population de son pays de se renouveler sans être
obligé de faire appel à des étrangers en trop grand nombre et qu’il est ensuite
difficile d’assimiler. Deux enfants, ce n’est pas suffisant, car il faut tenir
compte des personnes qui restent célibataires, par choix ou par défaut, comme
nous l’avons vu.
Actuellement en France 45% des
familles ont un seul enfant, 39% en ont deux et seulement 13% en ont 3.
Pour avoir 3 enfants, voire
plus, les conditions suivantes doivent être réunies : une bonne entente entre
les époux, une situation matérielle sure et stable et une bonne santé des
parents, surtout de la mère. Conditions
que ne réunissent pas tous les couples.
Nous en connaissons tous autour
de nous qui n’ont pas souhaité un troisième enfant uniquement pour des raisons
de confort, surtout quand ils avaient eu le « choix du roi », un
garçon et une fille. Ils n’avaient peut- être pas conscience qu’ainsi, ils
n’accomplissaient pas leur devoir de citoyen responsable. Leur cas est d’autant
plus blâmable, s’ils sont xénophobes d’une manière générale et raciste plus
particulièrement.
Il est insoutenable d’entendre
des hommes et des femmes qui auraient pu avoir davantage d’enfants se plaindre du
nombre trop élevé d’immigrés dans notre pays.
Responsabilité vis-à-vis de son
épouse ou époux.
Son engagement à son égard est
très lourd de conséquences. Au préalable, l’Honnête homme doit établir un
contrat moral avec lui ou elle. Ce contrat prévoit en cas de rupture une
séparation à l’amiable pour éviter :
-Les recours aux tribunaux, dont
le coût pour la Collectivité est très élevé puisqu’il représente 1/3 du Budget
de la Justice.
-Les traumatismes dont il ou
elle aurait à souffrir ainsi que les enfants.
Pourquoi pas un accord
prénuptial qui prévoit par contrat les causes de séparation des époux, mais
aussi des amendes comme celles pour infidélité. Cette pratique existe aux Etats-Unis depuis longtemps, validée par la Cour Suprême.
Un Honnête homme peut-il être
homosexuel (le) et fonder une famille avec un(e) partenaire du même sexe ?
Questions délicates à laquelle
je ne me déroberais pas. A la première question, je répondrais : Oui sans
aucun doute, avec une légère restriction quant à son comportement extérieur.
L’Honnête Homme, gay ou lesbienne se gardera de faire étalage de ses penchants
pour ne pas indisposer inutilement les autres. Il n’a pas à se cacher, mais il
ne doit pas non plus provoquer . Cela est vrai également pour la pratique d’une
religion. A la deuxième question, je répondrais que je n’en sais rien, ne connaissant
pas le sort des enfants élevés dans une telle famille.
Responsabilité vis-à-vis de ses
enfants
Le métier de parent n’est pas
enseigné et chacun doit l’apprendre sur le tas. On peut prendre difficilement
exemple sur les générations précédentes où la mère restait à la maison et
assurait l’essentiel de l’éducation des enfants dans un contexte social et
économique très différent.
C’est un métier difficile qui, à
mon avis, mériterait une formation obligatoire de la part des Pouvoirs Publics en échange
des allocations familiales ou des avantages fiscaux consentis.
Quand
on voit des parents ne jamais rien refuser à leurs enfants, ne pas savoir leur
dire non, les mettre inconsciemment à l’abri du réel, on se dit qu’ils auraient
vraiment besoin d’être conseillés, dans l’intérêt des enfants bien entendu et
de la société actuelle et surtout future.
L’Honnête homme doit consacrer à
ses enfants suffisamment de temps. Ce qui est difficile quand son activité
professionnelle est très prégnante et nécessite une organisation très poussée,
qui plus est, quand il doit se partager entre deux ménages, le sien et celui de
son ex dans le cas des familles recomposées.
Mais ce qui compte, ce n’est pas
le temps qu’il passe avec eux, qui peut être assez court, mais l’intensité des
échanges qu’il a.
CONCLUSION
« Il n’y a qu’un aventurier
au monde et cela se voit très nettement dans le monde moderne, c’est le père de
famille. » a dit
Charles PEGUY.
Il avait
raison. En effet, en fondant une famille, l’Honnête homme tel un roi
déchu, sacrifie sa liberté souveraine et il prend en charge, corps et âmes, ses
enfants. Noble, mais dure tâche qui peut et doit être une belle aventure. La
seule qui vaille.
Dans les prochains chapitres
nous verrons l’Honnête homme, chef d’entreprise.