L’expression « Pour être heureux, vivons
cachés », sujet de bac de philo, était un conseil épicurien ayant fait
florès depuis l’Antiquité. Il fut repris
par différents auteurs, notamment
Jean Pierre Claris de Florian qui s’en servit comme la chute de sa fable du grillon, un grillon qui enviait le papillon voletant dehors en
plein air, tout à son aise, et heureux finalement d’être terré dans
son trou pour ne pas avoir à subir son sort, victime des chasseurs de papillon. Cette fable pourrait être adaptée
aujourd’hui, le grillon jaloux du papillon et qui se réjouit de sa perte serait
le français enfermé dans son univers et dans ses habitudes, qui ne veut pas
sortir de chez lui, prendre de risques, envie ses voisins et se réjouit
intérieurement de leur mésaventure.
Pour être heureux, il faut au contraire s’ouvrir
au monde, s’ouvrir aux autres, s’enrichir à leurs contacts, ne pas vivre caché.
Mais il faut aussi rester modestes et réservés . Pourquoi ?
Selon
une étude de l’école d’économie de Paris,* que je rapporte dans « Mérites - tu vraiment ton salaire », les
personnes qui se risquent à comparer leur salaire avec celui de leur
entourage : collègues de travail, amis et membres de la famille auraient
tendance à être moins heureuses et à être plus sujettes à des dépressions. La plus douloureuse
des comparaisons serait celle avec
ses camarades d’Université et la mois traumatisante avec celle de ses collègues
de travail.
Cette
différence de salaire se traduit
de différents manières - on n’arbore pas sa fiche de paie sur le revers
de son veston - par son train de vie et par son comportement. Les gens pour la plupart sont naturellement
envieux quand ils ne sont pas jaloux de ceux qui leur paraissent plus fortunés
qu’eux.
En France, nous n’avons jamais aimé les riches, sans faire de distinction entre
ceux qui avaient hérité le plus
souvent de leur fortune et ceux
qui l’avaient mérité par leur travail et leur talent. Dans les années 60, il y
avait plus de 100 Rolls Royce immatriculés à LYON et je n’en ai jamais vu
circuler une seule entre la place Bellecour et la place des Terreaux. A Paris, le grand patron de la
banque où je travaillais, se rendait chaque matin à son bureau, rue de la Ville
– l’Evêque dans le huitième arrondissement en moto, juché
sur un engin avec sur le dos
un blouson qui avaient sûrement connu tous les deux la dernière guerre.
Aujourd’hui, les français aisés semblent ne plus avoir de tels égards vis à vis de
leurs concitoyens. Nous ne sommes pourtant pas des américains qui, eux,
associent naturellement le mérite à la réussite matérielle, laquelle est bien
acceptée par la société.
En Allemagne, où les écarts de fortune sont
encore plus grands que chez nous, les gens riches sont très discrets, au point
de vivre incognito.
Ne nous cachons pas, mais restons modestes aux
yeux de ceux qui nous entourent en dissimulant nos conditions de vie, nos signes extérieurs de richesse et
réservés dans nos propos - n’ oublions pas que nous sommes toujours le riche de
quelqu’un -
*auprès de 19 000 personnes dans 24 pays citée
par le site néerlandais, Arcadius Gazette ,
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