A la fin des années 70, le rédacteur en chef de
Saturday Review, Norman
Cousins est atteint d’une spondylarthrite ankylosante. Maladie où le tissu
conjonctif des articulations se désagrège. Les médecins américains ne lui
donnent presqu’aucune chance de guérir. Autant dire qu’ils le condamnent à mort
et qui plus est dans un délai
assez court. Contrairement aux
autres malades atteints de la même pathologie, il refuse ce verdict. Comme
Karen Aiach, il décide de prendre son sort en main. Il quitte l’hôpital pour
s’installer dans un hôtel où il se fait projeter les meilleurs films comiques sans déranger les autres
malades et réduit son traitement simplement à une injection de vitamines C à
fortes doses. Il découvre les vertus du rire aujourd’hui reconnues pour
notamment le développement des endorphines, hormones libérées par le cerveau
qui réduisent la douleur en bloquant la transmission des signaux douloureux,
mais aussi pour renforcer le système immunitaire et accessoirement faciliter le
sommeil. Cette volonté de
développer ses propres
défenses immunitaires lui permet
« miraculeusement »
de guérir. Le célèbre New England Journal of Médecine diffuse son témoignage, ce qui lui vaut
des milliers de lettres de
médecins et de malades et il se voit même offrir une chaire à l’Université de Médecine
de Los Angeles. Il a raconté son expérience dans un ouvrage * que j’ai souvent
prêté à mes amis et à mes proches en grande difficulté.
Il a également consacré un livre au rire **.
Ces deux remarquables
aventures à quelques décennies de distance méritent d’être médités aujourd’hui plus que jamais, car elle
nous fournit plusieurs enseignements :
Le premier est que notre corps possède des
ressources que nous ignorons et qu’il nous faut vouloir et savoir mobiliser en faisant appel à
des émotions positives comme le rire, l’espérance, la confiance en l’avenir,
l’amour.
Le second est qu’il ne faut pas compter uniquement
sur le corps médical pour se soigner. Le
malade doit assumer sa part de responsabilité dans les choix de la
thérapeutique et son application.
Les médecins n’ont pas toujours le temps d’examiner leurs patients ; d’ailleurs des études ont montré qu’au bout de quelques courtes minutes ils ne
les écoutent pas. Ils n’ont pas non plus toujours les compétences suffisantes. Sans
être aussi instruit que Karen Aiach et Norman Cousins, il est interdit à personne de
réfléchir aux causes de sa maladie
et dans certains cas de lui trouver
des remèdes, quand il n’y en a pas
ou quand ceux qui existent sont inefficaces.
J’ajoute qu’il ne suffit pas de gérer
correctement son « capital santé » trop souvent dilapidé aux frais de
la Collectivité pour être un honnête homme, comme je le conseille dans «
Mérites tu vraiment ton salaire ? » p. 157 à 161. Il faut et il
faudra de plus en plus prendre en charge ses soins car la Collectivité ne pourra pas
toujours prendre en charge les
dépenses de santé au fur et à mesure que la
durée de vie continuera à croître et il n’y a aucune raison qu’il n’en soit pas
ainsi.
* « La volonté de guérir » aux
éditions du Seuil
** « Comment je me suis soigné par le
rire » aux éditions Payot
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