Dans mon Blog du 31 Mai, l’Honnête homme journaliste, j’affirmais que le journaliste politique avait le privilège de poser les questions et d’exiger des réponses de la part des personnes qu’il interview et je citais à l’appui Milan Kundera. Celui-ci dans son livre L’Immortalité au chapitre intitulé : Le onzième commandement, écrit « le pouvoir du journaliste ne se fonde pas sur le droit de poser une question, mais sur le droit d’exiger une réponse »
Je propose que pour une fois,
nous inversions les rôles : Pourquoi ne serait-ce pas nous, les
lecteurs ou les auditeurs, qui poserions des questions aux journalistes et
exigerions qu’ils nous répondent. Cela d’autant plus, quand ces
journalistes officient sur des stations de radio publiques, c’est-à-dire
financées par nos propres impôts. Je ne sais pas si mes lecteurs connaissent
leur contribution au financement de l’’audiovisuel public. Mais, qu’ils
vérifient leur feuille d’impôt, ils s’apercevront qu’elle n’est pas négligeable
quand on la multiplie par le nombre de foyers fiscaux. 37.4 millions en 2019.
Sur France Inter, deux d’entre
eux, Léa SALAME et Nicolas DEMORAND ont interviewé récemment la Présidente du
Rassemblement National. Celle-ci leur a déclaré que la France était le pays
d’Europe où il y avait eu le plus de décès dû au Covid19, sans qu’ils
réagissent devant un tel mensonge. Le nombre absolu de morts de même que le
nombre de morts par habitant étant en réalité inférieur à ceux de plusieurs pays.
Ces deux journalistes ont trois
réponses à leur disposition pour nous répondre :
1/ Nous ne savions pas que
c’était un mensonge.
2/ Nous le savions, mais nous
n’avons pas osé la contredire.
3/ Nous le savions, mais nous
avons préféré nous taire pour permettre d’alimenter la controverse sachant que
d’autres le feraient à notre place.
Dans le premier cas, il est pour
le moins regrettable que des journalistes d’une des stations les plus écoutées
de notre pays connaissent mal leurs dossiers.
Dans le second, nous pouvons
nous demander pourquoi des journalistes soient timides au point de ne pas oser
contredire leurs interlocuteurs et si leur attitude est constante, quel que
soit la personne qu’ils reçoivent, de la majorité gouvernementale ou de
l’opposition.
Dans le dernier, nous ne pouvons
que condamner fermement ce comportement. En effet, même si des démentis sont
apportés par la suite, ce qui fut fait, le mal est fait, il n’est pas récupérable.
La personne qui a écouté France Inter ne va pas forcément lire ou entendre par
la suite ces démentis. D’ailleurs, cela est vrai pour tous les démentis dans la
Presse écrite publiés généralement quelques jours après en petit caractère.
J’ajoute que s’agissant d’une
station de service public, la recherche de l’audience ne devrait pas être une
priorité, comme dans une station privée financée par des annonceurs. Une
station où les journalistes qui y travaillent devraient faire taire leur recherche
de notoriété au bénéfice de la vérité plus discrète et moins vendeuse.
Cette démarche que j’entreprends
est, je pense, salutaire car elle a pour but de défendre notre démocratie
malmenée ces derniers temps. Il est aujourd’hui tout de même inquiétant de
constater que nos compatriotes n’ont pas confiance dans ce que leur disent les
journalistes. Encore moins que ce que leur disent les responsables
politiques.
Selon un sondage réalisé en
Janvier Février 2020, à la question : Avez-vous confiance dans les
informations données dans les médias, sur 40 pays, la France arrive à l’avant
dernier rang avec 23% de réponses positives !
Notre démocratie est en danger.
Comme la santé et la liberté, on en mesure vraiment la valeur capitale que
lorsqu’on l’a perdue.
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