J’ai voulu retrouver dans ma bibliothèque trois
ouvrages :
« Pas pleuré » de Lydia Salveyre, que je veux
faire lire à mon épouse qui suit fidèlement sur Netflix « Les demoiselles
du téléphone ». Elle découvrira dans ce roman le drame des familles
espagnoles déchirées par la guerre civile où il n’y avait pas que les bons d’un
côté et les mauvais de l’autre.
« La
Religieuse » de Diderot que j’ai déjà lue, mais que je veux relire
pour m’imprégner davantage de l’ambiance d’un couvent comme celui qu’a connu mon
aïeule Toussainte dont j’écris la biographie, enfin
«Némesis Médicale »
d’ Yvan Ilitch dans laquelle il montrait
que les épidémies disparaissaient comme
elles étaient venues, indépendamment de
l’intervention des médecins et qui
mérite donc d’être relue aujourd’hui.
Perdus au milieu de mes 2 451
ouvrages, chiffre actualisé à ce jour, j’ai beaucoup de peine à les dénicher. J’ai délimité des zones dont hélas, ils ne
relèvent pas : Les livres en langues étrangères que je pratique, les œuvres
littéraires anglo-saxonnes, celles russes, les œuvres complètes du général De
Gaulle, de François Mauriac, de Pagnol, et d’autres grands auteurs, des
collections prestigieuses comme celle des Prix Nobel des éditions Rombaldi. Ils
ne relèvent pas non plus des œuvres théâtrales complètes comme celles de
Shakespeare, des œuvres poétiques ou philosophiques ou encore d’essais divers
et variés, notamment d’économie.
Non ! Ils sont perdus dans une
masse de livres, essentiellement des romans, qui garnissent les deuxièmes rangs
d’où ils sont invisibles. Les premiers rangs de certains rayons étant occupés par
des livres d’accès facile que je relis ou envisage de relire un jour comme ceux
de Milan Kundera, Camus, Malraux, Aron ou Zweig…Je relis actuellement l’Immortalité
de Kundera. Je suis donc obligé de
dégarnir les premiers rangs pour les retrouver. Ce qui est fait pour la
Religieuse que j’ignorais posséder dans deux collections différentes.
C’est un exercice physiquement
pénible que de ranger une bibliothèque, les livres ne sont pas de poche, d’autant
que j’ai décidé de profiter de cette occasion pour créer une nouvelle zone
dédiée aux romans et essais traitant du Maghreb, en particulier de l’Algérie,
et du Moyen Orient, ce qui m’oblige à de nombreux transferts. Mais c’est aussi
un exercice intellectuellement excitant.
En effet, j’exhume des livres que j’avais
oubliés et dont j’essaie de me remémorer ce que j’en ai retenu en feuilletant
les premières pages. D’autres livres que je croyais avoir lu et que je mets en
réserve, d’autres encore que j’ai envie de relire et vont essayer de se faire
une place au premier rang, quitte à rétrograder douloureusement, par exemple,
les romans de Ismaël Kadaré, très grand conteur albanais dont un de mes condisciples
au lycée Claude Fauriel, Alexandre Zotos, était un des traducteurs attitrés.
A l’heure où j’écris ces lignes,
je n’ai retrouvé que la Religieuse. Les deux autres ne se sont pourtant pas égarés
pendant un déménagement, j’habite à la même adresse depuis plus de 40 ans. Il est
par contre fort probable que je les ai prêtés, mais à qui ? Je ne me
souviens pas, et qu’ils ne m’ont pas été rendus. Ce qui me contrarie. J’aime bien que l’on me
rende ce que j’ai prêté et savoir si mon choix a été judicieux. Cela peut paraître
un peu ridicule aux yeux de certains, mais c’est ainsi. J’ai trop de respect
pour les livres pour ne pas m’inquiéter de leur disparition et ignorer s’ils
ont été ou non appréciés.
Le seul livre qui m’a toujours
été rendu, c’est « La volonté de guérir »* de Norman Cousin
que j’ai prêté aux amis proches touchés par une maladie grave et qui après l’avoir
lu n’ont pas voulu en priver d’autres dans la même situation que la leur.
Je forme le vœu que mes prochains
emprunteurs, car je continuerais à prêter des livres que j’aime, se comporteront comme eux.
·
*C’est l’histoire édifiante d’un journaliste américain
atteint de polyarthrite ankylosante condamné par les médecins qui refusent leur
verdict.
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