mercredi 17 juillet 2024

Pour un contrôle des connaisances des futurs élus de la République

 

Un élu, surtout s’il est parlementaire, vote des lois qui engagent l’avenir du pays et de ses concitoyens. Pour cela, il faut qu’il soit suffisamment informé et qu’ils possèdent un minimum de connaissances. Il est aussi parfois le conseiller de ses propres électeurs qu’il reçoit régulièrement dans les locaux de sa permanence et qui l’interroge sur des sujets très variés.  

A quoi assiste-t-on aujourd’hui ? Des députés qui ignorent où se trouve la Palestine, pensent que  Léon Blum n’a jamais été parlementaire et que la SNCF est privée puisqu’ils veulent la nationaliser.

Des députés qui n’ont aucune connaissance sérieuse en géographie, en histoire et en économie. Sur ce dernier point, ils sont hélas représentatifs de l’état d’ignorance crasse de leurs concitoyens.

Bien entendu, certains chefs de parti veulent que ceux qui les suivent soient ignorants et leur obéissent aveuglement, le doigt sur la couture du pantalon. Mais ce n’est pas du tout l’intérêt de la République.

La méconnaissance de l’économie de marché

.Quand on les interroge, les Français avouent à une écrasante majorité reconnaitre qu’ils ne comprennent pas les mécanismes du marché. Constat de la faillite de  son enseignement où l’accent est mis sur les problèmes de notre société et non sur ses réussites.

“L’état de l’enseignement de l’économie est une catastrophe et il est responsable du blocage social dans notre pays“ Qui a proféré cette condamnation sans appel ? Un représentant du patronat français, un thuriféraire du libéralisme pur et dur, non ! Un ancien premier ministre socialiste, Michel Rocard. Il avait été effrayé de constater chez les lycéens leur vision de l’économie poussée à un tel degré d’abstraction et de dogmatisme qui leur interdisaient toute utilisation dans la vie sociale. Pas étonnant que ces lycéens devenus adultes et même parlementaires soient nuls.

Ce travail de contrôle des connaissances devrait être fait, en premier lieu, par les journalistes, si ceux-ci faisaient sérieusement leur métier et étaient suffisamment instruits des sujets qu’ils traitent. J’invite le lecteur, qui ne  les aurait pas lus, à prendre connaissance des Blogs que je leur ai consacrés et que je reprends dans « Chroniques d’une décennie 2014-2024 »   qui paraîtra à la fin de l’été.

Information permanente

Les élus devraient suivre une information permanente sur tous les sujets de société. Dans un monde devenu de plus en plus complexe, ils ont besoin d’actualiser en permanence leurs connaissances. N’oublions jamais que les populistes de tous bords connaissent le succès auprès du Public parce qu’ils préconisent des solutions simples, voire simplistes. Si on veut lutter contre leur influence, il est impératif que les citoyens soient correctement informés et en premier lieu leurs représentants.

Recrutement

Bien entendu il faudrait commencer par le début, c’est-à-dire par le recrutement des candidats aux postes de représentants de la nation.

A ce sujet, je conseille au lecteur mon Blog du 7 octobre 2022 « Les graves erreurs de casting de nos élites politiques » et celui du 8 août 2020 « L’Honnête Homme et la politique » 

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jeudi 4 juillet 2024

A l'adresse des pratiquants qui ont oublié les leçons du Christ

 

j'ai été pratiquant dans mon enfance, je fus même enfant de chœur à la chapelle du Lycée Claude Fauriel à Saint-Etienne. Adolescent, je ne communiais plus sauf pour Pâques, mais tout de même, je ne manquais jamais la messe du dimanche. Il m’est arrivé plusieurs fois d’y être allé avant de rentrer à la  maison après une nuit de fête et habituellement j’y accompagnais mon père, ma mère allant à celle du matin. A la sortie de l’église, nous allions prendre tous les deux notre Ricard au comptoir du bistrot du coin. 

Aujourd’hui, comme la majorité des catholiques, je ne fréquente l’église que pour les baptêmes, les enterrements et les mariages. Ce qui ne m’empêche pas d’essayer de  me conduire en chrétien. Je reprends à mon compte le pari de Pascal :

« Je pense que Dieu existe. De deux choses l’une, soit il n’existe pas, mais j’ai passé ma vie à appliquer des préceptes de la religion et j’ai été bon avec les autres et finalement je meurs heureux. Soit il existe et dans ce cas-là, je serais récompensé de tout ce que j’ai fait de bien dans ma vie ». Je le cite dans la conclusion de l’Honnête Homme du 21èmesiècle* que j’ai complété par la déclaration de Joël De Rosnay «  Je me réveille tous les matins en pensant que vais-je pouvoir faire pour les autres »

Ce qui  n’est visiblement pas le cas de ces fervents pratiquants de la religion catholique ( je ne parle pas des autres religions, je ne les connais pas assez et j’évite de parler de sujet que je ne connais pas) qui sont en totale contradiction avec l’enseignement du Christ en étant xénophobes, racistes et antisémites et en apportant leurs voix et leurs soutiens aux extrémistes de droite et de gauche. Nous en connaissons tous.

Tout d’abord son premier commandement bien connu :Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres“. (Jean 13,34),

Et surtout la parabole du bon samaritain.

Dans cette parabole, un  homme est attaqué sur le chemin de Jéricho et c’est un bon samaritain non pas juif, même très religieux,  qui s’arrête, au risque d’être attaqué à son tour, qui soigne, donne de son argent et de son temps ; il vit l’amour vrai, lui l’étranger, celui qui est rejeté par les juifs. Il manifeste un intérêt rempli de bonté, à l’opposé des gens bien-pensants de l’époque et des lieux.  

Jésus invite à suivre son exemple et nous interpelle : « Suis-je le prochain de celui qui est étranger ? Suis-je proche de lui, par mon attitude, mon amour ? Mon désir est-il de le rejeter ou de l’aider? »

Reste le comportement de certains étrangers dans le pays qui les accueillit qui peut, à juste titre, justifier parfois des critiques, mais je traiterai de ce sujet dans un prochain article où nous verrons que là encore, l’enseignement du Christ peut être suivi.  

*Aux éditions Ifrhos

vendredi 21 juin 2024

Mon séjour à Tahiti

 J’avais fait connaissance avec ma nouvelle cliente, Madame Fichter à Paris au Ritz, place Vendôme où elle était descendue. Elle était propriétaire d’une clinique à Papeete et d’une officine de pharmacie et auprès de qui j’avais été recommandé par un ami, André Castaldo, avocat et Professeur de droit à la Faculté d’Assas qui intervenait dans les séminaires d’Ifrhos. Elle recherchait un directeur et accessoirement un repreneur.

Cela avait été une séance de travail agréable avec une belle femme, typée, quarteronne (sa grand-mère était tahitienne, ponctuée par un repas pris sur place. Repas très léger, ma commensale n’ayant pas encore récupéré du décalage horaire (12 heures), avait peu d’appétit, je m’étais donc senti obligé de très peu manger, comme elle.

A mon arrivée à Papeete au petit matin, je suis accueilli par sa fille, Carole, elle est grande comme me l’avait décrite sa mère au téléphone, mais pas autant que je me l’imaginais, la peau très blanche et les yeux clairs. Comme le veut la tradition, elle accroche à mon cou un collier de fleurs et m’embrasse. Je ne suis pas rasé et j’ai un peu honte. A Los Angeles, où nous avons fait escale, pendant une heure, j’avais vu dans les toilettes, des hommes se raser, mais je ne les avais pas imités.

Au volant d’une Jaguar à boîte automatique, elle me conduit à mon hôtel, le Beach Comber Park Royal. Très bel établissement situé en bord de mer à une dizaine de kilomètres du centre de la ville où se trouve la clinique. Ma chambre est claire, spacieuse et confortable. Deux heures après, durant lesquelles j’ai eu juste le temps de défaire ma valise, ranger mes affaires personnelles, faire ma toilette et prendre mon petit-déjeuner, Carole vient me chercher et me voyant avec ma veste et ma cravate se moque gentiment de moi :

“ Ici les hommes ne portent ni veste, ni cravate “. Je n’ai plus qu’à retourner dans ma chambre pour y déposer mes vêtements superflus, non sans avoir fait admirer ma cravate, fort belle et chatoyante à Carole et aux hôtesses de la réception de l’hôtel.

Mon amphitryon a troqué la Jaguar contre une voiture plus petite et plus commune, une Ford je crois, qui sera ma voiture pendant tout mon séjour et me permettra d’être autonome. L’engin est équipé d’une boîte automatique (à croire que c’est une spécialité des Iles, car déjà sur l’Ile de Saint Martin, nous avions mon épouse et moi, une Toyota à boîte automatique), à laquelle j’aurai quelques peines à m’habituer les premiers jours, surtout les premiers soirs (la nuit tombe très tôt, vers cinq heures trente, nous sommes en hiver à cette époque dans l’hémisphère sud). J’aurai l’occasion dans un prochain Blog de narrer mon voyage dans les Caraïbes pour y étudier la construction d’une clinique.

Je suis un peu déçu par la visite de la clinique, dont le bâtiment est correct, il a été construit en front de mer il y a une quinzaine d’années, mais l’organisation et l’entretien laissent quelque peu à désirer. Ce qui m’a le plus étonné a été le bloc opératoire, où à l’entrée, se mêlaient des malades sur leur brancards en attente d’être opérés et d’autres qui venaient de l’être. L’après-midi, je vais me reposer à l’hôtel et faire connaissance avec l’une de ses piscines. Celle située en face du restaurant. Après le déjeuner, je m’installe sur une chaise longue, le visage en plein soleil pour atténuer les effets du décalage horaire. C’est parait-il efficace ! J’en doute comme la mélatonine. J’ai quand même essayé. Quand je me suis allongé, le soleil se trouvait à droite d’un palmier près de la piscine. Comme le soleil se déplace habituellement de gauche à droite, j’ai pensé qu’il allait s’éloigner de l’arbre et continuer à m’éclairer, mais dix minutes plus tard, je me trouvais à l’ombre. Le soleil s’était déplacé non pas sur la droite, mais sur la gauche. J’en déduis alors que je me trouvais en plein nord, étrangeté que j’ai fait partager à mes hôtes le soir même où j’étais invité chez eux.

La famille Fichter habite une grande maison en plein centre-ville ouverte sur l’océan. Une enfilade de salons et de salles à manger débouche sur une piscine, à quelques mètres seulement du quai où est amarré un bateau en biais, de telle sorte qu’on peut l’admirer sur toute sa longueur. Il a plusieurs cabines et un poste de pilotage haut perché comme le haut d’un mirador. Je ne l’ai pas visité. Son propriétaire, Charles Fichter, le mari, médecin généraliste de son état,  alsacien d’origine, a voulu m’emmener durant la semaine faire un tour pour une partie de pêche au gros, mais comme la nuit tombe très vite, je n’ai pas pu accepter, j’avais beaucoup trop de travail et je n’étais pas venu pour faire du bateau. Outre Charles Fichter, je faisais la connaissance du fils, Stéphane, 27 ans qui en attendant d’obtenir un permis de travail en Australie, fait du contrôle de gestion à la clinique.

Les murs de la maison sont recouverts de bandeaux en bois peints en blanc comme les maisons canadiennes qui me rappellent celles dont je me suis occupé en 1967.

Chaque matin, je me lève à 6 heures moins le quart. Je me fais chauffer du thé grâce à une bouilloire électrique et aussitôt ma tasse avalée, je quitte ma chambre en maillot de bain, une serviette autour du cou, pour aller nager dans la mer au pied de mon immeuble. Quand j’en franchis le seuil, j’ai une sensation agréable et inattendue à cause de la température plus élevée que celle de ma chambre climatisée. Après avoir effectué quelques brasses dans une eau transparente fraîche et peu salée, je remonte dans ma chambre, bois le thé qui reste encore chaud et je fais ma toilette. Après quoi, je vais prendre au restaurant un copieux petit-déjeuner, puis au volant de ma Fiesta, je crois que c’est une Fiesta, je me rends à la clinique pour effectuer un travail d’audit approfondi, il est 7 heures et quart environ.

Le samedi après-midi, Charles me fait faire le tour de l’ile de Tahiti, au volant de son pickup après avoir déjeuné avec sa femme et ses enfants dans un restaurant en bord de mer. Nous nous arrêtons au Musée de Polynésie et au Musée Gauguin, lequel n’a pas les moyens d’exposer beaucoup d’œuvres du peintre. La visite de ces deux musées peu fournis est rapidement faite. Seules quelques sculptures en bois sont exposées.

Le mérite pour moi de cette balade est de faire connaissance d’un homme agréable, attachant qui a fait siennes cette terre et cette mer de Polynésie. Il voudrait que ses enfants restent à Papeete et pour cela qu’ils s’occupent de la clinique. Mais ses enfants rêvent d’Australie pour le garçon et de Paris pour la fille. Les grands espaces pour l’un et la vie culturelle et mondaine pour l’autre, tout ce que n’offre pas la Polynésie.

Médecin, il a appris à aimer les malades et ceux-ci le lui rendent bien. Je l’ai constaté lorsqu’il m’a fait visiter l’hôpital public de Mamao (un quartier de Papeete). Nous avons fini le tour de l’île. Juste avant, il m’avait emmené découvrir un grand hôtel qui surplombe la mer dont la vue est superbe, mais qui depuis son ouverture marche mal. J’ai immédiatement formulé mon diagnostic. Quand un touriste a fait 18 000 kilomètres en avion pour voir la mer, il n’accepte pas qu’elle ne soit pas au pied de sa chambre. Les clients de cet hôtel, pour se rendre à la mer, doivent emprunter un chemin escarpé, long et dangereux.