Quelques soient son origine :
revenus du travail, revenus du capital
ou encore un ou plusieurs héritages, quel doit être l’usage que doit faire
l’Honnête homme de son argent ?
Il doit obéir aux 5 commandements
suivants.
1/ Ne pas le gaspiller
Je l’ai déjà écrit et je le répète :
l’argent, c’est la peine des autres. Un exemple : l’héritage de
parents qui ont beaucoup travaillé et économisé toute leur vie sur leurs
ressources.
2/En faire profiter autrui
La pratique de l’évergétisme *
C’était autrefois l’obligation
faite aux riches dans les sociétés grecques et romaines de dépenser en
contribuant à la prospérité de la cité en contrepartie de la dette qu’ils
avaient contractée auprès des autres.
Pour accéder aux magistratures
suprêmes, ils devaient rivaliser avec d’autres candidats en se montrant plus
généreux qu’eux afin de leur permettre de gagner la confiance de leurs
concitoyens.
L’exemple
aujourd’hui de Bill Gates.
Créateur
et ancien patron de Microsoft, il a décidé de consacrer plus de la moitié de sa
fortune, méritée en grande partie par son talent, à une fondation dont les
missions consistent à lutter contre les épidémies dans les pays sous-développés
et à aider à la reconstruction des quartiers délabrés de grandes villes
américaines où Donal Trump a recruté ses électeurs. Non seulement, il y
consacre son argent, mais il s’y implique personnellement, aidé par son épouse.
J’ajoute qu’il est personnellement favorable à l’augmentation de ses impôts.
De
nombreux autres exemples pourraient être évoqués qui montrent que les riches
américains, non seulement veulent donner leur argent, mais aussi de leur temps
afin de faire bénéficier les autres de leur expérience et de leur talent.
Le
milliardaire WAREN BUFFETT, lui, préfère confier ses propres fonds à d’autres fondations dont celle de
Bill Gates, considérant que les qualités qu’il a pour gagner de l’argent ne
sont pas forcément les mêmes pour le distribuer.
Les
exemples d’évergétisme sont surtout américains pour plusieurs raisons :
-
La
couverture sociale outre atlantique est beaucoup plus faible que chez nous, ce
qui nécessite et justifie donc davantage les financements privés.
- La liberté
de disposer de sa fortune comme on l’entend, des WAREN BUFFETT ne peuvent pas
exister en France, à moins qu’ils n’aient pas d’enfants. J’en ai parlé dans le chapitre
précédent, suggérant que la loi française existante soit modifiée.
-
Beaucoup
de richissimes américains qui ont acquis leur fortune par des moyens très
discutables, surtout aux siècles précédents, et qui les faisaient qualifier par
certains de « barons voleurs »
ont eu besoin de s’acheter une respectabilité. Gageons, ou tout au moins espérons, que les
nouveaux milliardaires de Russie et des pays émergents feront de même dans les
prochaines années.
-
L'Honnête
homme, doit chaque fois qu’il en a les moyens créer un fonds de dotation (équivalent français des endowment
funds américains) comme la loi de modernisation de l’économie du 4 Août 2008 le
lui permet. Il lui suffit simplement de déposer des statuts librement rédigés à
la Préfecture pour que celle-ci l’inscrive au Journal Officiel.
I Il n’a pas besoin d’être
multimillionnaire en euros pour cela.
3/ Le faire fructifier
Je me réfère à nouveau à la parabole
des talents, cette fois pour évoquer, non pas les talents inexploités dont j’ai
parlé dans les chapitres précédents sur l’Honnête homme et le travail, mais l’argent.
L’Honnête homme en France doit financer
par ses investissements en capital les entreprises françaises,
surtout les moyennes pour leur
permettre de devenir des ETI (entreprises de taille intermédiaire) dont le
nombre insuffisant en France pénalise lourdement notre économie et notamment
nos exportations. Certains parlerons de patriotisme financier. Pourquoi
pas !
Le
vice rejoignant comme souvent la vertu, il y a de fortes chances qu’ils
réalisent de fortes plus-values, sans courir de grands risques s’ils savent
diversifier intelligemment leurs placements et ils risquent donc à terme d’être
encore plus riches. Et alors, pourquoi pas si en définitive, c’est pour en
faire profiter autrui !
Autre
exemple du vice qui rejoint la vertu : celui des artistes qui participant
à des œuvres humanitaires comme les Restos du Cœur, soignent leur propre image
auprès du Public et parfois leur permet de promouvoir leurs ventes d’album ou
la fréquentation de leurs spectacles…Et tant mieux pour eux !
4/
Soutenir l’emploi et participer ainsi au développement de l’économie.
En
plus d’investir dans le développement d’entreprises françaises, l’Honnête homme
doit chaque fois qu’il le peut améliorer l’emploi en faisant appel à du personnel pour ses besoins
domestiques en supposant qu’il en trouve bien entendu (problèmes d’employabilité ;
de formation, de mobilité et de motivation). Combien de personnes pourraient
faire appel à des aides extérieures et qui ne le font pas, pourtant encouragées
fiscalement par les Pouvoirs Publics ! Je pense à un ami qui a une propriété
et ne l’entretient pas, il pourrait faire appel à un jardinier, même débutant, mais en chômage.
5/
Moins l’argent obtenu est mérité, plus l’Honnête homme doit en faire un usage désintéressé.
Nous
avons vu que de l’argent perçu à l’occasion d’un héritage était parfois tout à
fait immérité. L’Honnête homme ne peut qu’en faire un usage totalement désintéressé.
Dans le cas contraire, ce ne peut être que moralement choquant et il ne peut absolument
pas être qualifié d’honnête.
Dans
les prochains chapitres, je traiterai encore de l’argent, mais cette fois de l’argent
public.
*Signifie
tiré du grec : qui veut le bien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire