Nous avons vu les commandements du patron vis-à-vis de ses
salariés.
-
Les rémunérer selon leurs mérites
-
Donner de l’intérêt et du sens à leur travail
-
Leur assurer un minimum de sécurité et de
perspectives d’évolution
-
Leur témoigner reconnaissance et considération
Mais l’entreprise ne vit pas en vase clos avec ses
fournisseurs et ses clients.
Elle ne peut pas être aveugle au monde qui l’entoure et ne
rien faire.
Pratiquer le mécénat
humanitaire et social.
Comme nous l’avons vu pour les exonérés de l’ISF et
particulièrement les héritiers, le patron doit se poser la question : A
quoi doit servir l’argent que gagne mon entreprise, une fois mes
investissements financés, mes
salariés et mes actionnaires
rémunérés correctement ?
La réponse : Il doit pratiquer le mécénat comme le font
déjà certaines grandes entreprises par l’intermédiaire de Fondations qu’elles
créent à cet effet. Comme Danone avec
Danone Communities, incubateur de « social businesses ». Par exemple :
Danone a apporté des fonds et son appui technique ( formulation produit,
marketing, production et commercialisation) à une laiterie créée par un jeune
vétérinaire autochtone du Sénégal.
Il est intéressant de souligner que les entreprises qui
pratiquent le mécénat humanitaire, généralement dans des régions aux
infrastructures inexistantes, peuvent en tirer profit pour leurs équipes qui
interviennent sur place et doivent apprendre à s’adapter. Savoir s’adapter dans
notre monde en constante mutation est une
impérieuse nécessité pour chacun d’entre nous.
Le patron et ses équipes doivent faire aussi du mécénat
social et du bénévolat dans son propre pays. Un pays miné par le chômage et l’exclusion qui ne
diminueront pas rapidement, malgré le talent de nos gouvernants actuels.
Le bénévolat présente l’ avantage
de faire participer activement ses salariés, recherchés particulièrement
pour leur compétence. Une réponse au besoin
de sens que nous avons vu précédemment.
Dans une perspective futuriste qui intègre l’environnement
je citerai Roger GODINO*
« L’entreprise
doit résulter d’un contrat fondateur entre les apporteurs de capitaux, les
salariés, les sous-traitants, les clients, les associations partenaires
gardiennes de l’environnement et de la cohésion sociale »
S’ouvrir au monde enseignant et donner leurs chances aux
jeunes
Il faut que le plus tôt possible, les jeunes découvrent
l’entreprise dont ils ont une image, quand ils en ont une, trop souvent négative, transmise par leurs parents
et/ou leurs professeurs. Il faut donc que les patrons nouent des contacts avec les
lycées et collèges et ouvrir leurs portes aux enseignants et à leurs élèves.
Trop de patrons, en particulier de petites entreprises, rechignent à embaucher des apprentis au
prétexte qu’ils leur font perdre du temps, qu’ils ne savent rien, qu’ils ont un
mauvais esprit…(dans les écoles, on leur a surtout appris le droit du travail…).
C’est regrettable.
Etre irréprochable
En France, contrairement à d’autres pays occidentaux, encore
une majorité de nos concitoyens pensent que pour arriver aux sommets, il est
nécessaire d’être corrompu. C’est pourquoi le patron doit chez nous plus
qu’ailleurs, persuader ses propres salariés, en priorité, que sa réussite,
surtout si elle s’est faite rapidement, est justifiée. Qu’il mérite donc son
salaire. Pour cela il doit afficher la plus grande transparence dans ses
actions.
En conclusion, je m’interroge comme l’a fait Klaus Schwab,
fondateur du Forum Economique mondial de DAVOS, s’il ne faudrait pas créer un équivalent du serment d’Hippocrate des médecins
dans le domaine des entreprises qui intégreraient cette notion de
responsabilité globale. Sans elle, des catastrophes se reproduiront
inéluctablement malgré des nouvelles règlementations plus contraignantes qui ont
été mis en place depuis la crise
financière de 2008.
·
*
Fondateur de l’INSAED et père de la CSG mise en
place de la CSG. A publié : « Ré enchanter le travail. Pour une
réforme du capitalisme » aux éditions La Découverte.
Certains
de mes lecteurs n’ignorent pas que j’ai enseigné aussi dans une Ecole de
Commerce. Je parlerai dans mon prochain article de mon expérience de prof.
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