Comme le lecteur le sait, s’il lit régulièrement mon Blog, je suis très préoccupé par le sujet, presque obsédé car je suis viscéralement réfractaire au mensonge, je suis incapable de mentir, et j’ai bien conscience des dangers qu’il peut provoquer. Professionnellement, cela m’a mis parfois dans des situations embarrassantes.
Je l’ai déjà traité plusieurs fois et je l’ai regroupé dans un chapitre de mes Chroniques d’une décennie intitulé : Les mensonges *, mais je tiens à en reparler car la situation ne fait, hélas, que s’aggraver.
Le mensonge aujourd’hui en 2025 s’est développé d’une manière exponentielle avec ces nouveaux vecteurs que sont les algorithmes et l’intelligence artificielle, sous forme notamment de désinformation au service des plateformes comme X Twitter, utilisés par tous ceux qui veulent nous manipuler et nous arrivons alors à nous demander qui croire !
Comme disait la grande philosophe Hannah Harendt à l’époque du nazisme “Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion, il est privé non seulement de sa capacité d’agir, mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple vous pouvez faire ce qu’il vous plaît“
Le mensonge d’Etat a toujours existé et pour ne remonter qu’ à la Révolution Française, nous pouvons citer :
-La Grande Peur, vague de panique provoquée par des fausses rumeurs sur des brigands envoyés par des nobles réactionnaires s’apprêtant à piller les villages pour rétablir la monarchie absolue.
-Le soi-disant complot de prisonniers royalistes qui cherchent à s’emparer de la Capitale et seront exécutés par une foule en colère.
Durant la dernière guerre, la propagande nazie dont parle Hanna Harendt fut omniprésente et le régime communiste, dont parle Soljenitsyne ci-après, qui a cohabité et pris sa suite s’est bâti sur le mensonge selon le principe marxiste que la fin justifie les moyens, tous les moyens, s’entend. C’est pourquoi quand Monsieur Poutine, ancien du KGB s’exprime, nous ne pouvons pas le croire un instant sauf à deviner les messages qu’il veut faire passer et à qui ils sont destinés. Et quand son principal interlocuteur aujourd’hui prend la parole, monsieur Trump, menteur pathologique, on n’apprend jamais la vérité. Aux journalistes spécialistes de nous en révéler le sens caché s’ils sont, bien entendu, objectifs, ce qui est loin d’être toujours le cas et j’en parle longuement dans Les Chroniques d’une décennie 2014 2024**. J’ajoute que Monsieur Trump a été élu tout simplement parce que les américains étaient mal informés comme l’explique l’historien Ran Halevy dans son livre Le chaos de la démocratie américaine *** dont je conseille vivement la lecture.
Mais nous simples citoyens, à part nous lamenter, que pouvons-nous faire ?
- Tout d’abord ne pas transmettre une information si on n’est pas sûr qu’elle soit exacte ou au mieux la transmettre au conditionnel.
“ Je n’ai pas la force, tout petit individu que je suis, de m’opposer à l’énorme machine totalitaire du mensonge, mais je peux au moins faire en sorte de ne pas être un point obligé du mensonge“ Alexandre Soljenitsyne.
Car comme dit cet autre grand esprit Albert Einstein :“Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire“ Ceux qui font le mal, ce sont ceux dont l’arme est notamment le mensonge et ceux qui laissent faire sont ceux qui se taisent.
- Ensuite en dénonçant systématiquement les propos (pas les personnes) inacceptables, notamment ceux des responsables politiques, dans les moyens d’expression dont nous disposons comme ici mon Blog et oser parler de mensonge au lieu de contre vérité et ne pas dire de quelqu’un qui est insincère, mais tout simplement menteur.
- Sans oublier la leçon de Socrate plus vivante que jamais. “Avant de parler, pesons nos mots avec sagesse. Si nos paroles ne portent ni vérité, ni bonté, ni utilité, ne vaudrait-il pas mieux les taire ? Apprenons à construire un monde où les mots soignent au lieu de blesser, éclairent au lieu d'obscurcir, et élèvent au lieu d'avilir.“
C’est peu, je le reconnais, mais comme le colibri dont je parle dans mon Blog Soyons tous des colibris **** nous pouvons alors nous dire que nous avons fait notre part.
* Pages 137 à 152
**Les journalistes et l’information, pages 153 à 179
*** Aux éditions Gallimard
**** Chroniques d’une décennie page 31
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