“Pour schématiser ma réponse, la prise en charge diététique fine des patients me fait penser à Don Quichotte de la Mancha... Voyez les patients diabétiques qui nous réclament des traitements plus que des régimes et sont imperméables à l'activité physique. Idem pour les hypercholestérolémies, c'est compliqué d'user de l'énergie pour rien. Parfois nous organisons des prises en charge diététique de rééquilibrage alimentaire, non suivies à domicile. L'unique demande de prise en charge diététique par des diététiciens ou des médecins nutritionnistes concerne les obèses ou patients en surpoids dans l'unique but de maigrir rapidement. Lorsque leur attente est couronnée de succès le suivi s'interrompt et la reprise de poids arrive massivement avec la reprise d'une alimentation anarchique. Bref c'est un sujet que j'investis peu parce que rien ne m'y motive.“ Docteur Y F
Le comportement des patients qui décourage ce médecin, je l’ai fustigé dans le chapitre 23 des Chroniques d’une décennie 2014-2024 : «Notre rapport à la Santé » et notamment dans l’article du 10 octobre 2023 « Ceux qui dilapident leur capital santé » *
Je réponds à ce médecin désabusé et aux autres médecins qui me lisent, s’ils sont encore en activité. “Ne sacrifiez pas les malades qui ont le souci de bien gérer leur capital santé en prenant les moyens qui s’imposent à cause de ceux que vous avez décrit qui s’en moquent. Le fait de payer un acte, celui du diététicien, non pris en charge par la Sécurité Sociale, écartera déjà une bonne partie de ces derniers“ J’ajoute que ces malades consciencieux font faire des économies à la Sécurité Sociale qui en a bien besoin.
A l’heure où l’Intelligence artificielle devient omniprésente dans nos vies, j’imagine en écrivant ces lignes un programme mis à la disposition du médecin généraliste pour guider son patient. Dans ce programme sous forme d’ordonnance, seraient indiqués :
- les médicaments, leurs doses pour certains et leur heure de prise (chronobiologie) et dans certains cas la durée à respecter entre deux prises de médicaments différents si ceux-ci ne font pas bon ménage, l’un détruisant les effets de l’autre.
- les aliments à privilégier, ceux à tolérer en petite quantité et ceux à interdire, dans certains cas le non mélange dans le même repas. Le prescripteur devant tenir compte des moyens financiers dont dispose le malade pour se nourrir. En effet si les crustacés sont excellents pour la santé à cause notamment de leur teneur en zinc, tout le monde ne peut pas se payer tous les jours des huitres. Une étude italienne récente a montré que les gens riches se nourrissaient mieux que les pauvres parce qu’ils achetaient davantage de produits frais.
- éventuellement dans certains cas, des compléments alimentaires reconnus efficaces et sans effets indésirables.
- les exercices physiques à pratiquer régulièrement, souhaitables et dans certains cas obligatoires.
- Des recommandations particulières comme, par exemple, celle d’avoir un animal de compagnie pour les personnes seules et dépressives. Dans son livre « Guérir »** que je recommande au lecteur, David Servan-Schreiber , alors médecin psychiatre exerçant aux Etats Unis prescrivait cette recommandation à certains de ses malades au grand étonnement de ses confrères. Ou encore d’écouter de la musique dont je parle dans Chroniques d’une décennie 2014-2024 * pour lesquelles je consacre le premier chapitre à la Santé et le Bien être.
*Aux éditions Ifrhos pages 395 à 405 et 17 à 29
**Aux éditions Robert Lafond
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