mardi 17 juin 2025

Des médecins qui seraient aussi diététiciens. Un médecin me répond

 

“Pour schématiser ma réponse, la prise en charge diététique fine des patients me fait penser à Don Quichotte de la Mancha... Voyez les patients diabétiques qui nous réclament des traitements plus que des régimes et sont imperméables à l'activité physique. Idem pour les hypercholestérolémies, c'est compliqué d'user de l'énergie pour rien. Parfois nous organisons des prises en charge diététique de rééquilibrage alimentaire, non suivies à domicile. L'unique demande de prise en charge diététique par des diététiciens ou des médecins nutritionnistes concerne les obèses ou patients en surpoids dans l'unique but de maigrir rapidement. Lorsque leur attente est couronnée de succès le suivi s'interrompt et la reprise de poids arrive massivement avec la reprise d'une alimentation anarchique. Bref c'est un sujet que j'investis peu parce que rien ne m'y motive.“ Docteur Y F

Le comportement des patients qui décourage  ce médecin, je l’ai fustigé dans le chapitre 23 des Chroniques d’une décennie 2014-2024 : «Notre rapport à la Santé » et notamment dans l’article du 10 octobre 2023 «  Ceux qui dilapident leur capital santé »  *

Je réponds à ce médecin désabusé et aux autres médecins qui me lisent, s’ils sont encore en activité. “Ne sacrifiez pas les malades qui ont le souci de bien gérer  leur capital santé en prenant les moyens qui s’imposent  à cause de ceux que vous avez décrit qui s’en moquent. Le fait de payer un acte, celui du diététicien, non pris en charge par la Sécurité Sociale, écartera déjà une bonne partie de ces derniers“ J’ajoute que ces malades consciencieux font faire des économies à la Sécurité Sociale qui en a bien besoin.

A l’heure où l’Intelligence artificielle devient  omniprésente dans nos vies, j’imagine en écrivant ces lignes un programme mis à la disposition du médecin généraliste pour guider son patient. Dans ce programme sous forme d’ordonnance, seraient indiqués :

- les médicaments, leurs doses pour certains et leur heure de prise (chronobiologie) et dans certains cas la durée à respecter entre deux prises de médicaments différents si ceux-ci ne font pas bon ménage, l’un détruisant les effets de l’autre.

- les aliments à privilégier, ceux à tolérer en petite quantité et ceux à interdire, dans certains cas le non mélange dans le même repas. Le prescripteur devant tenir compte des moyens financiers dont dispose le malade pour se nourrir. En effet si les crustacés sont excellents pour la santé à cause notamment de leur teneur en zinc, tout le monde ne peut pas se payer tous les jours des huitres. Une étude italienne récente a montré que les gens riches se nourrissaient mieux que les pauvres parce qu’ils achetaient davantage de produits frais.

- éventuellement dans certains cas, des compléments alimentaires reconnus efficaces et sans effets indésirables.

- les exercices physiques à pratiquer régulièrement, souhaitables et dans certains cas obligatoires.

- Des recommandations particulières comme, par exemple, celle d’avoir un animal de compagnie pour les personnes seules et dépressives.  Dans son livre « Guérir »** que je recommande au lecteur, David Servan-Schreiber , alors médecin psychiatre exerçant aux Etats Unis prescrivait cette recommandation à certains de ses malades au grand étonnement de ses confrères. Ou encore d’écouter de la musique dont je parle dans Chroniques d’une décennie 2014-2024 * pour lesquelles je  consacre le premier chapitre à la Santé et le Bien être.

*Aux éditions Ifrhos pages 395 à 405 et 17 à 29

**Aux éditions Robert Lafond  

 

mercredi 4 juin 2025

Mon voyage à l'étranger Suite et fin

 

La Casa dello studente. Il francesino

Durant tout mon séjour, j’ai été hébergé dans une résidence pour étudiants dont la grande majorité était  des étrangers. Elle était située - je parle à l’imparfait car quand je suis retourné à Milan en 2015 lors de l’Exposition Universelle, je ne l’ai pas retrouvée – via Manzoni, proche du Centre-Ville, pas loin de la Scala.

Je partageais ma chambre avec un autre étudiant avec qui j’échangeais quelques mots en italien. Nous nous parlions peu car quand je rentrais, il était tard et j’expliquerai pourquoi, il était déjà couché et le matin c’est lui qui partait avant que je me sois levé. Un jour, ce devait être un dimanche, nous avons fait plus amplement connaissance et j’ai appris qu’il était suisse et que sa langue maternelle était, lui aussi, le français.

De nombreux résidents venaient à Milan apprendre le chant. Certains avec qui j’avais sympathisé me saluaient le matin en entonnant sur un air d’opéra «  Buongiorno…caro  amico.., come stai…. ! » Bonjour cher ami, comment vas-tu… J’étais surnommé  « il francesino », le petit français, diminutif « vezzeggiativo », doux en français,  justifié par la bonhommie de l’homme heureux que j’étais et par mes contacts avec tout le monde. J’aimais, en particulier, raconter la dernière blague italienne que je venais d’apprendre.

Il m’est arrivé de devoir jouer, parfois, l’ interprète quand des jeunes filles étrangères étaient de passage et que les amis italiens, pas du tout à l’aise dans la langue de Shakespeare, voulaient les draguer. Un jour des suédoises étaient arrivées en car avec leur réputation à l’époque de jeunes filles libérées. Un magazine avait une fois titré : « Les suédoises qui viennent sur nos plages connaitre l’amour avec des italiens ». Les amis italiens ; ils devaient être au moins quatre me demandaient de leur traduire en anglais leurs invitations et celles-ci me répondaient qu’elles étaient fatiguées par leur voyage et avaient besoin de se reposer.

La dolce vita

Nous étions un petit groupe d’amis résidents dont un péruvien très volubile   auquel s’étaient jointes des jeunes filles  vendeuses au rayon parfumerie de la Rinascente, le grand magasin situé à côté  de la cathédrale, il Duomo, qui, lui, existe toujours. Je dois préciser que je percevais un salaire de la Compagnie d’Assurances et que j’étais donc à l’aise financièrement, plus que je ne l’étais en France. Nous nous réunissions dans des bars qui possédaient un juke-box et il nous est arrivé d’enfermer avec nous le vigile qui faisait son tour de garde. Nous dansions et chantions sur les airs des chansons italiennes, bien entendu, qui me reviennent aux lèvres à l’instant où j’écris ces mots, mais aussi de Gilbert Bécaud, alors le plus connu des chanteurs français  et de Frank Sinatra. Le film « La Dolce Vita » était sorti en début d’année et les garçons se prenaient pour Marcello Mastroianni et les filles pour Anita Eckberg quand nous nous sommes un soir baignés comme eux dans une fontaine comparable à celle de Trevi à Rome où fut tourné le film.

Un jour, un ami a voulu m’emmener en voiture  au lac de  Come et je n’ai jamais eu autant peur de ma vie. J’ai découvert ce jour-là que les italiens conduisaient à toute vitesse,  le pied au plancher sans tenir compte des autres et respecter une quelconque priorité.    

Quand la fiesta è finita

Retourné en France, j’ai laissé à la frontière il dottore Mazenod. Puis j’ai repris modestement à Nice mon scooter que j’avais laissé chez un garagiste pour rentrer à la maison après deux mois  enchanteurs au milieu de mes amis italiens, “des français de bonne humeur“  comme disait Cocteau. Depuis j’aime leur pays et je suis son évolution au point d’avoir écrit le 30 mai 2018 dans mon Blog  avec l’arrivée de l’extrême droite au Pouvoir, « J’ai mal à l’Italie. »* Dans cet article je parle de leur langue incomparable à tout autre pour chanter, déclamer des poèmes  et pour parler d’amour. La langue de la joie. Je parle aussi de leur littérature dont je possède de nombreux ouvrages dans ma bibliothèque et de leur cinéma.

·       Chroniques d’une décennie 2014-2024, chapitre être modéré en France et à l’étranger  pages 313 à 315