Pour la reconstruction de Notre Dame de Paris,
nous avons vu des représentants de grandes fortunes effectuer des dons et
certains s’engager à ne pas bénéficier des avantages fiscaux qui y sont
attachés. Malgré cela, ils furent critiqués, parfois très vivement, voire
violemment, non pas pour leur action de mécénat, mais tout simplement parce
qu’ils rappelaient aux yeux de leur compatriotes dans un pays, qui n’aime pas
la réussite et l’argent qu’elle procure, qu’ils étaient riches.
Notre société libérale
fondée sur la libre entreprise, le commerce et les échanges est ainsi faite
qu’elle génère en permanence, fatalement, des gens riches, parfois très riches.
Il nous faut l’accepter ainsi, à moins de vouloir une société collectiviste
avec moins de gens riches- il y en aura tout de même- et beaucoup plus de
pauvres, sans parler des libertés…
Deux questions
essentielles à leur égard se posent : Méritent-ils la fortune qu’ils
possèdent et qu’en font-ils.
A la première question,
il est de fait que leur mérite respectif est sans commune mesure d’un individu
à un autre. Il existe en effet un très large éventail de mérites, de celui qui
sans rien faire, hérite de ses parents à celui qui grâce aux efforts qu’il a
fournis, au talent qu’il a su développer a bâti une fortune, sans jamais
tricher et nuire à autrui. Sur ce dernier point, prenons l’exemple des jeunes patrons
de start up fortunés de la Silicon Valley qui en achetant des maisons à San Francisco
font grimper les prix au détriment des autres candidats à l’accession à la propriété.
A la deuxième question,
plus importante à mes yeux que la première, comment bien utiliser sa fortune
est d’autant plus souhaitable qu’elle a été acquise sans grand mérite. Parfois
même par des procédés discutables utilisés, par exemple, par les fondateurs de
grandes fortunes américaines appelés des « barons voleurs ».
Pour se faire pardonner
d’être riche, surtout quand on est un héritier, il ne suffit pas d’une action
ponctuelle de mécénat spectaculaire. Il faut œuvrer en permanence au bien-être
des autres et le faire savoir, sans ostentation bien entendu. « S’engager à servir les autres, rendre en
partie tout ce que nous recevons d’autrui et de l’Etat » dit Marc
Ladreit de la Charrière pour justifier ses nombreuses actions philanthropiques
en faveur de la lutte contre l’exclusion et l’accès à la culture.
Dans notre société qui se
porte plutôt bien, comme le démontre Hervé Le Bras dans son dernier ouvrage, mais
pour que les gens s’y sentent moins mal et que les relations sociales soient
apaisées, il faut que les gens riches soient mieux acceptés par leurs
concitoyens et pour cela agir en conséquence.
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