J’ai ouvert
ce tableau d'excellence avec Elisabeth HOLMES, cette
jeune californienne qui a commencé à révolutionner la pratique médicale aux Etats
Unis en s’attaquant avec succès aux analyses de sang qu'elle rend plus accessibles et nettement moins
coûteuses.
Je veux y
inscrire cette fois Gunter PAULI. Cet homme qui, loin des discours écologistes habituels
incantatoires, a
décidé, lui, d'agir pour abolir le gaspillage et la pollution en prônant le développement durable et créer en
dix ans 100 millions d’emploi, grâce à 100 innovations.* .
Sa prise de conscience du gaspillage, il l’a acquise quelques années après avoir construite en 1990 une usine entièrement recyclable pour son entreprise belge de détergents biodégradables ECOVER. Il découvre que son savon biodégradable était produit à base d’huile de palme qui détruisait la forêt de Bornéo et menaçait les tribus présentes vivant de chasse et de cueillette. Il abandonne l'économie verte qui n’est pas durable et est coûteuse pour se consacrer à l'économie bleue. Il vend son entreprise et se consacre alors à la recherche. Il crée l’Institut ZERI, Zero Emission Research Institute, qui depuis 20 ans maintenant, grâce à un réseau de 3000 chercheurs et entrepreneurs de par le monde, inventorie toutes les innovations concrètes qui marchent. Celles-ci permettent de produire ce dont l'homme a besoin en utilisant ce dont nous disposons, tout comme fonctionnent les systèmes naturels. Ces chercheurs et entrepreneurs pratiquent la "pollinisation croisée" entre leurs découvertes et leurs pratiques sur le terrain.
L'économie bleue, c'est l’abolition du gaspillage des ressources naturelles. Nous produisons des déchets que personne ne veut alors que dans la nature les déchets n’existent pas. Elle répond aux besoins de l'homme et pour cela elle s'appuie sur les ressources locales, les lois de la physique plutôt que celles de la chimie et elle crée des systèmes vertueux où une activité rentable en finance une autre qui l'est moins, mais répond toujours à un besoin vital. Elle privilégie l'augmentation du pouvoir d'achat à celle du salaire ainsi que la vie en communauté.
Elle s’inspire du vivant ( le biomimétisme) par exemple utiliser la soie pour réparer des nerfs ou des os. Ou encore se servir de l’électricité du corps pour alimenter un pacemaker.
Un principe de base : produire mieux ne doit jamais coûter plus cher. C’est pourquoi PAULI est tout à fait opposé aux subventions et diverses écotaxes.
Je citerai quelque unes de ces innovations :
Fabriquer du papier sans besoin d’eau ni de bois, mais avec de la poussière de pierre, de la craie et du plastique recyclé.
Récupérer du marc de café, excellent compost, dans les grands restaurants pour construire des champignonnières en périphérie
des villes et dont les déchets servent à nourrir le bétail qui produira du biogaz.
Fabriquer du papier sans besoin d’eau ni de bois, mais avec de la poussière de pierre, de la craie et du plastique recyclé.
Capturer le CO2 avec
de la spiruline, micro algue cultivée maintenant dans beaucoup de pays à
travers le monde, puis produire des phosphodiesters pour la cosmétique et du biodiesel.
Remplacer
l’acier (on en utilise 100 000 tonnes par an) par la soie pour fabriquer des rasoirs jetables
qui permettrait de ne jamais blesser la peau. Un hectare de mûriers produit 2
tonnes de soie qui ont l’avantage de se développer sur des sols arides. Il en
faudrait 250 000 hectares, ce qui permettrait de créer plus de 12 000
emplois. Gunter PAULI écrit aussi des livres et des contes pour enfants. Ceux-ci leur inculquent principes de l'économie bleue qu'ils adopteront plus facilement. La Chine en a assure la distribution gratuite dans ses écoles. Ils sont traduits dans de nombreuses langues et certaines font l'objet de danses et de chansons.**
ENSEIGNEMENTS
- Il faut du
temps pour passer du scepticisme à l’opposition puis à l’ adoption, comme cela a été le cas avec
l’abolition de l’esclavage. Mais le
temps aujourd’hui, comme dans d’autres domaines, s’accélère et l'avènement de l'économie bleue pourrait survenir assez rapidement.
On assiste
peut être au même phénomène que celui de l’avènement de l’abolition de l’exploitation
des animaux prôné Mathieu RICARD*** et par d’autres végétariens célèbres.
La
révolution provoquée par l’émergence de l’économie bleue sera peut être aussi importante que la révolution
du numérique.
L’abolition du
gaspillage peut être très rentable. C'est l'aspect le plus révolutionnaire de l'économie bleue. Elle offre
d’innombrables possibilités d’innovation, de
création d’entreprises petites et moyennes et de très nombreuses
créations d’emploi. Ces dernières venant remplacer les emplois de demain
détruits notamment par l’avènement de la robotique.
- Une grande espérance se lève dans la crise systémique profonde que nous traversons !
- Une grande espérance se lève dans la crise systémique profonde que nous traversons !
* « L’économie bleue : 10 ans, 100 innovations, 100 millions d’emploi » aux éditions Caillade.
**« Les
fables de Gunter, pour ne jamais cesser de rêver » aux éditions Bluekids
***«
Plaidoyer pour les animaux » aux éditions Dallery
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