mardi 7 octobre 2025

Je ne suis pourtant pas de gauche, mais il y a des jours...

 

Je ne suis pas socialiste parce que, chef de plusieurs entreprises pendant longtemps, ayant apporté mes conseils et mon aide aux cliniques privées dont les médecins étaient actionnaires, ayant fait quelques études dites supérieures et continuant chaque jour à m’instruire, à m’informer et à réfléchir, je suis tout à fait convaincu que le système libéral est bien : « Le pire des systèmes à  l’exclusion de tous les autres » pour paraphraser  Churchill au sujet de la démocratie. 

Je me remémore les paroles du général de Gaulle : “ Je n’aime pas les communistes  parce qu’ils sont communistes, je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes et je n’aime pas les miens parce qu’ils aiment trop l’argent.“ 

Aujourd’hui, s’il revenait parmi nous il constaterait amèrement :

-que les communistes n’ont même pas eu la décence de  changer de nom, comme l’ont fait leurs camarades de certains pays, pour effacer définitivement le souvenir de l’Union Soviétique et des crimes de Staline, sans parler de ceux des régimes d’autres pays comme le Cambodge. *

- que les socialistes le sont encore moins, ayant abandonné la classe ouvrière à l’extrême droite.

- que les gens de droite qui le soutenaient se sont éloignés du gaullisme et sont dominés par de très riches patrons qui trustent les pouvoirs de communication et donc d’influence quand ils ne les financent pas directement. Voir mon article du 12 septembre 2024 « La grande bataille de l’information ». Certains ne se gênent même pas pour flirter avec les héritiers de ceux qui ont voulu l’assassiner dans l’attentat du petit Clamart.

Le Général De Gaulle constaterait aussi  l’accentuation de la dérive du libéralisme économique avec sa financiarisation dans de nombreux domaines. Pour ne prendre que l’exemple de l’hospitalisation privée, autrefois, les médecins devenaient actionnaires d’une clinique parce que cela leur permettait de financer leur outil de travail et non pas de toucher des dividendes**. La responsabilité de leurs directeurs n’était pas de « rentabiliser » l’exploitation de leur établissement et leur faire gagner de l’argent en tant qu’actionnaire, mais d’offrir les meilleures conditions d’exercice au bénéfice du malade.

Ce phénomène est aggravé par la voracité de certains riches et de plutocrates*** indécents****, à l’image de Trump aux USA.

Greed is good“, la cupidité est bonne. Dans mon essai « Mérites-tu vraiment ton salaire ? » je raconte que c’est ce qu’assène aux dirigeants de l’entreprise qu’il vient de racheter Gordon Gekko interprété par Michel Douglas, le héros du film d’Olivier Stone « Wall Street ». Avidité qui pourrait s’expliquer en partie par l’acception psychanalytique suivante : la soif d’argent ne serait qu’une façon de satisfaire ses pulsions érotiques et se détourner de la mort. Dans mon essai, je cite un exemple que j’ai rencontré.

Une autre explication est plus simplement le mimétisme et la vanité d’être le meilleur, du moins le plus riche, un mimétisme de rivalité comme l’appelle René Girard *****.

Je rappelle que le libéralisme économique, indissociable de la liberté de pensée et d’agir, c’est la liberté de s’installer où l’on veut, c’est la liberté d’entreprendre à laquelle beaucoup de nos compatriotes sont attachés. Pour preuve, le succès du statut d’autoentrepreneur depuis des années en France et l’enquête récente  en région Rhône Alpes qui montre qu’une personne sur 4 voudrait créer son entreprise. J’ai consacré tout un chapitre des Chroniques d’une décennie *****à l’Entreprise et ses chefs.

Cependant, je serais tenté d’être de gauche si ceux qui s’en réclament dans notre pays acceptaient le rôle crucial et déterminant de la libre entreprise que souvent ils méconnaissent totalement et dont faudrait commencer à leur apprendre le rôle indispensable et le fonctionnement, et cela dès l’école. L’ancien premier ministre socialiste Michel Rocard, alors membre de la commission Pochard chargée de réfléchir à l’évolution du métier d’enseignant, s’était dit effrayé de constater chez les lycéens leur vision de l’économie poussée à “ un tel degré d’abstraction et de dogmatisme qui leur interdisait toute utilisation dans la vie sociale“. Un ami enseignant tout à fait conscient de son ignorance qu’il avait de l’entreprise avait sagement conseillé à son fils qui  voulait intégrer une école supérieure de commerce  de venir me voir pour que je l’instruise un peu sur le sujet.

 

*Je prépare un prochain article sur la décence en politique.

.     **« Ma vie au service de l’hospitalisation privée » aux éditions IFRHOS

***A la fois riche et puissant

**** Article L’indécence des riches Chroniques d’une décennie pages 133

*****« Des choses cachées depuis la fondation du monde » aux éditions Grasset.

******Pages 407 à  413

 

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