mercredi 19 février 2025

Voyage à Vienne

 

Cette année-là, le Congrès annuel des Relais du Silence  auquel adhère l’Hôtel La Charpinière de Saint-Galmier se tient dans la capitale autrichienne.

A notre arrivée à l’hôtel, un splendide hôtel de 500 chambres, nous sommes surpris, mon épouse et moi, par un grand bal où retentit un air de valse avec des participants très élégamment habillés, ce qui nous ramène au moins 40 ans en arrière quand nous prenions grand soin de notre tenue avant d’aller danser le samedi soir.

A la sortie d’un kaffé proche de l’hôtel, en fait un restaurant, où sont mis à la disposition des clients de nombreux journaux attachés à des supports pour faciliter leur lecture et  où nous avons seulement pris deux cafés qu’on nous a servis d’autorité avec du lait, nous nous trouvons en face d’une gare de tramways et d’une bouche de métro. Je connais quelques mots d’allemand, mais ce n’est pas suffisant pour expliquer que nous voulons nous rendre dans le centre-ville. Je décide d’aborder une jeune femme, accompagnée d’un enfant en bas âge, qui connait quelques mots en anglais, et grâce à elle, nous prenons le métro jusqu’à Stephen Gass. Un métro très propre qui m’a fait penser à celui de Washington qui lui, en plus, était parfumé.  A la sortie de la station, nous nous trouvons face à la cathédrale Saint-Etienne, comme en sortant de celle de Milan nous nous trouverons, quelques années plus tard, en face du  Duomo.  Nous en franchissons le seuil alors que vient de commencer une messe avec orgue et chœur.

La messe terminée, nous déambulons dans de longues avenues, privées d’automobile et où les passants sont rares. J’achète des marrons grillés chez un marchand ambulant pour 20 shillings et nous entrons dans un de ces fameux cafés viennois où se dégustent des pâtisseries alléchantes. Ces cafés que fréquentaient avant la guerre de nombreux intellectuels, notamment Stefan Zweig qui tient une place de choix dans ma bibliothèque. Nous  prenons un verre de rot vine (vin rouge). A côté de nous, un jeune couple d’italiens travaillant dans la capitale autrichienne avec qui nous bavardons agréablement dans la langue de Dante.

Après l’Assemblée Générale, nous allons dîner dans une auberge typiquement autrichienne où nous retrouvons les autres délégations étrangères. L’ambiance musicale est assurée par un accordéoniste et un guitariste qui passent de table en table. Nous partageons la nôtre avec des collègues français. Bientôt des chants allemands s’élèvent dans une partie de la salle tandis qu’une jeune serveuse remplit régulièrement nos verres de rot vine, des chants français leur répondent dans une autre partie. Une joyeuse cacophonie.

Alors que se tenait l’Assemblée Générale Internationale des Relais du Silence, Silent Hôtel, à   laquelle nous ne participons pas, nous sommes allés dans le parc du château de Schönbrunn à la superbe façade, en face de l’hôtel, où l’Empereur François Joseph passa les dernières années de sa vie. Nous avons déambulé le long des allées bordées de charmilles et avons rencontré des écureuils, encore plus apprivoisés que ceux que nous avions connus à Central Park à New York, qui venaient manger dans la main des visiteurs.

Nous avons ensuite effectué en car une visite guidée de la ville.  Nous avons emprunté le Rinkstrasse, le périphérique interne de la ville et vu défiler devant nos yeux de nombreux édifices, pour beaucoup reconstruits à l’identique suite aux bombardements alliés de la seconde guerre mondiale et qui témoignent tous de la grande capitale européenne qu’était Vienne autrefois. Nous avons quitté un moment la Rinkstrasse, pour franchir les 4 Danubes. Le Danube actuel et ses bras, et l’ancien Danube. Nous sommes passés devant le Prater, grande zone de détente et de loisirs construite par Eiffel et devant le siège de l’ONU qui a sa propre station de métro. Devant l’Opéra, nous sommes descendus et j’ai acheté un cornet de Bratkartofen, tranches de pommes de terre non épluchées cuites dans la cendre et nous nous sommes rendus dans un café pour les déguster.

Dans les rues, ce jour-là de nombreux musiciens se produisaient et, de temps en temps, un piéton leur jetait une pièce de monnaie. La vie était calme, le rythme lent et même aux heures de pointe, les Viennois prennent leur temps.

Le dîner de gala s’est tenu dans une magnifique salle de spectacle. Entre chaque plat, un quatuor, deux filles et deux garçons venaient nous interpréter des grands airs d’opérette. Le cadre et l’ambiance s’y prêtaient. A la fin du repas, un orchestre, s’installa sur l’estrade. La moyenne d’âge des musiciens était de 65 ans au moins et nous avons encore eu droit à des valses.

 

 NOTA BENE : Si un lecteur connait la ville de Vienne, qu’il n’hésite pas à me faire connaître ses propres impressions en m’écrivant à : leseditionsifrhos@orange.fr que je pourrais éventuellement transmettre avec son accord aux autres lecteurs.

 

 

 

jeudi 6 février 2025

Soyons optimistes : des médecins me répondent et JFK, le parangon du journaliste

 

Soyons optimistes

Plusieurs lecteurs m’ont fait savoir qu’ils avaient apprécié mon article, qu’ils le faisaient lire à des amis et deux  médecins m’ont écrit :

 Merci pour cette belle page. Tout ce que tu dis est très vrai , je crois beaucoup à la puissance de l'esprit dans la vie et en particulier en médecine, pour la guérison ou l'arrêt d'une évolution. Il y a l'effet placebo et en plus la volonté de guérir.

Docteur GH

“Il est effectivement prouvé que les "affects positifs" ont un impact important sur la santé (a happy person is a healthy person) cf J.Am.Geriatr.Soc. 2000.

A titre d'exemple, Ostir et ses collaborateurs dans une recherche scientifique parue en 2000 ont montré que si des personnes répondaient positivement aux items suivants : je suis heureux, je suis optimiste sur l'avenir, je me sens aussi bien que les autres, leur mortalité était plus faible, le risque de perte d'autonomie plus réduit que ceux qui répondaient non à ces trois items. Sur le plan physiopathologique, cela s'explique surtout par la réduction du stress qui est très délétère pour le fonctionnement des cellules.

Professeur RG

Jean-François Khan

Il était  peut-être un génie de la Presse comme le pense Franz Olivier Giesbert avec la création notamment de l’Evènement du Jeudi et de Marianne, mais surtout il était un journaliste remarquable que j’ai découvert dès 1971 quand il était éditorialiste à Europe 1 et je l’ai apprécié immédiatement. Pour lui, le journalisme n’était pas une fin en soi, mais devait être au service de l’information et du débat, privilégiant toujours l’analyse et la réflexion. Reprenant les termes d’Anne Sinclair, je dirais qu’il  était un amoureux du doute contre les certitudes totalitaires.

Nous avons correspondu après la parution de son livre « Les Bullocrates », qu’il m’avait dédicacé, au sujet des patrons pour lequel nous avions un avis divergent.  Nous nous sommes rencontrés dans un café à Saint-Etienne lors de la Fête du Livre et il souhaitait ce jour-là que je le retrouve à son stand pour que nous puissions continuer à échanger et confronter nos points de vue. Hélas, je n’étais pas disponible et je le regrette d’autant plus qu’il vient de nous quitter.

C’était un rare intellectuel qui aimait la chanson populaire et j’avais suivi avec plaisir autrefois une émission radiophonique qu’il lui consacrait.   

Il était un européen convaincu et il n’était ni de gauche, ni de droite. Il a publié de nombreux ouvrages dont un sur la montée des extrêmes : « Comment en est-on arrivé là » sous-titré : « Quand la tentation des extrêmes risque de conduire à la guerre civile » A voir aujourd’hui les affrontements violents dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale entre des représentants de la France insoumise et du RN, on ne peut que lui donner raison. Il  appelait à « une révolution centriste » entre un néolibéralisme mondialisé destructeur des valeurs culturelles et morales et les intégristes de tous poils, les islamistes, les nationalistes ethniques, les populistes réactionnaires et les néofascistes »

Je suis d’autant plus attristé par sa disparition que nous avions le même âge. A défaut de continuer à le lire ou l’entendre, je pourrais toujours me replonger dans certains de ses ouvrages.