jeudi 28 novembre 2024

Les personnes issues de l'émigration et nous

 

Avec la baisse de la natalité dans les pays occidentaux conjuguée au changement climatique incitant des habitants du Sud à quitter leur pays, le problème de l’immigration, qui amène dangereusement l’extrême droite au Pouvoir, va s’aggraver inexorablement à l’avenir.

Tous les extrémistes de droite chez nous, et ailleurs en Europe ou aux Etats-Unis, nous l’avons vu récemment, les stigmatisent, les accusant de tous les maux,  en alimentant leur fonds de commerce et ceux de gauche, chez nous, les défendant à tout prix pour recueillir leurs voix et se faire élire.

Je  me suis amusé à relever dans le journal le Progrès de Saint-Etienne, pendant plusieurs semaines,  le nom des personnes issues de l’émigration de la deuxième ou troisième génération qui avaient fait, à juste titre, l’actualité.

Dans le sport où on les attend généralement le plus, comme Djipil, Farid et  Sylia, champions de karaté. Toufik et Rachid champions de Futsal et Ryan tennisman, mais aussi :

Dans l’économie, le commerce et le monde de l’entreprise comme Luisa économiste, Rachid, chef d’entreprise, Yasmina, Selma, commerçantes et Faycal, propriétaire d’une chaîne de pizzerias.

Dans l’enseignement, Noëlle, directrice d’une école privée, Abdessalam, éducateur spécialisé et Ali conseiller en orientation professionnelle.

Dans la mode et la culture, Zohra, créatrice de robes de mariée et les frères Bekti cinéastes.

Dans le monde politique enfin comme Nabil, adjoint au maire de Firminy et celui associatif comme Walid et Karim.

Tous des compatriotes de talent bien intégrés dans la société et qui en font sa richesse, mais il y a aussi, hélas, des auteurs de méfaits et pire, dans certains quartiers de nos grandes villes, des auteurs qui font la loi profitant de la passivité, voire du manque de courage de responsables politiques accrochés à leurs sièges.

J’avais fait la connaissance d’une personne intéressée par la reprise de l’hôtel de la Charpinière, à  l’époque où nous envisagions, mon épouse et moi, de le céder. Comme je lui demandais la raison de son intérêt pour notre région, il m’avait expliqué qu’il avait dû quitter la Côte d'Azur parce que l'une de ses filles avait été violée dans une « tournante » dans laquelle étaient impliqués trois garçons de son collège, deux frères et leur cousin, tous âgés d'une quinzaine d'années. Les Pouvoirs Publics lui avaient conseillé de ne pas porter plainte pour éviter des incidents dans le quartier où vivaient ces jeunes gens. Leur fille ne s'était pas remise de ce viol et avait fait 2 tentatives de suicide et fréquentait depuis 2 ans les  hôpitaux psychiatriques.

Trouver la bonne distance avec elles

Nous devons, par notre comportement vis-à-vis des enfants ou petits-enfants de personnes venues dans notre pays, faciliter leur intégration.

Nous avions à l’IFRHOS, l’Institut Français de Réalisations Hospitalières, une  jeune secrétaire maghrébine, très sympathique et plutôt jolie, mais qui s’est avérée ne pas avoir les compétences suffisantes requises pour le poste qu’elle occupait et j’avais dû me faire violence pour m’en séparer en me forçant d’oublier qu’elle n’était pas maghrébine, mais une française ordinaire.

Trouver la bonne distance avec des français issus de l’émigration, que l’on soit un simple citoyen, un leader d’opinion ou un responsable politique, c’est ne pas tenir compte de leur origine et les traiter comme des français de souche, ce qui n’empêche pas de connaître leur histoire et leur culture pour mieux les comprendre. Il ne s’agit pas comme l’extrême droite, de rien leur pardonner et l’extrême gauche, les défendre envers et contre tout. Là encore, comme dans bien d’autres domaines, le « en même temps » du Président Macron, que cela plaise ou non à ses détracteurs, s’avère judicieux. 

Leur comportement

Les personnes issues de l’émigration doivent parfois, elles aussi, faire un effort pour s’intégrer et respecter les lois et les coutumes du pays qui a bien voulu accueillir leurs parents et surtout ne pas essayer d’imposer les leurs.

Je conseille au lecteur, s’il ne les a pas déjà lus,  mon Blog du 3 juillet  2018 dans lequel je recommande la lecture de « l’Art de perdre » d’Alice Zeniter et celui du 17  mars 2018 « Si vous ne voulez pas d’immigrés, faites donc des enfants ».

 

mardi 19 novembre 2024

La fin du tourisme de masse

 

A la fin de notre  périple en Egypte, au moment de visiter les célèbres Pyramides de Gizeh au Caire construites il y a 4500 ans, découvrant la longue file d’attente, mon épouse et moi avons préféré nous rendre à cheval sur le site puisque la possibilité nous en était offerte. Nous avions fait partie, depuis dix jours, d’autres files de visiteurs tout au long du Nil, notamment pour accéder à la vallée des Rois, mais elles étaient moins dissuasives. Je précise que ce n’était pourtant pas la haute saison touristique. Etant hôteliers, nous ne pouvions voyager que lors des saisons dites creuses.

Entre érosion, pollution et dégradation liées au tourisme intensif,  au "surtourisme" comme on dit aujourd’hui, ce site des Pyramides de Gizeh se détériore à vue d'œil tout comme d’autres sites célèbres dans le monde :  Le Machu Picchu au Pérou, le Parc national du Grand Canyon aux États-Unis, Le Taj Mahal en  Inde, la  Grande Muraille de Chine Les Cinque Terre en Italie, la Cité du Vatican ou encore le Château de Versailles et son parc.  Les autorités de chaque pays concerné prennent des mesures pour limiter les dégâts comme en limiter l’accès, voire obliger le port du masque en Inde. 

Mais il y a aussi, et c’est un phénomène nouveau, le rejet des habitants des zones touristiques Les Vénitiens qui ne supportent plus les bateaux de croisière qui font halte et polluent autant que 300 000 voitures particulières. Les Espagnols qui manifestent contre l’affluence des touristes et vont, par exemple, jusqu’à occuper en permanence les passages piétons pour empêcher leur voiture de circuler. Et pourtant le tourisme  fait vivre leurs commerces et créé des emplois. Il était jusqu’alors une véritable manne.

Un jour, dans l’avion de Paris qui me ramène de Tarbes, mon voisin est Pierre Tchernia, le Monsieur Cinéma de la télévision. Il me raconte, qu’hier à l’aller, il avait rencontré des touristes qui rentraient de l’Ile Maurice et se plaignaient d’avoir mal mangé. Nous dissertons sur le comportement de ces touristes qui ne méritent pas tous les bienfaits qu’offre la civilisation moderne. Ils sont à des milliers de kilomètres de chez eux, comme s’ils étaient dans le canton voisin, sans surprise, sans curiosité, sans émerveillement. Ils consomment !

Pierre Tchernia me dit qu’un film américain  dénonçait parfaitement ce comportement. Il s’appelait « C’est mardi, ce doit être la Belgique ».

Dans son livre « De l’hospitalité » le philosophe Jacques Derrida dit :“Le touriste regarde tout et ne voit rien, l’écrivain ne regarde rien, mais il voit tout“

Sans vouloir faire des gens qui voyagent des écrivains, il serait bénéfique pour eux, s’ils ont encore la chance demain de pouvoir voyager, de leur apprendre à connaitre et apprécier les mondes différents de celui dans lequel ils vivent. Dans le cas contraire, ils pourront toujours se consoler, en découvrant les pays qu’ils ne peuvent pas visiter, par la lecture d’ouvrages, de reportages audiovisuels  qui leur sont consacrés et en visionnant des reconstitutions de site en 3 D.

J’ajoute qu’à l’étranger, ils devraient toujours, surtout quand ils sont en nombre, se comporter correctement. J’ai eu honte d’être français chaque fois que j’ai assisté à des attitudes indignes de compatriotes.

 

 

 

mercredi 13 novembre 2024

Pourquoi je quitte X, ex Twitter. Suite.

 

Je ne suis pas le seul à quitter X.

Depuis l’élection de Trump,5,5 millions d’utilisateurs l’ont quitté, eux aussi, pour se « réfugier » chez son concurrent Bluesky.

Depuis qu’Elon Musk a racheté le réseau social, fin 2022, X est de nouveau confronté à des propos racistes, complotistes et à de fausses informations.

 En Angleterre, le journal The Gardian, fustigeant une plateforme toxique décide aussi de ne plus poster sur X et en France, Thierry Breton, ancien commissaire européen et chargé notamment du numérique, quelqu’un pour le moins avisé, s’est inscrit, lui aussi, sur BlueSky qui, contrairement à X, qui valorise les contenus viraux et donc potentiellement haineux, a un discours plus positif.  Thierry Breton incite les français à faire de même.