Je tiens à préciser que l’Honnête
homme n’est pas un saint paré de toutes les vertus, heureusement d’ailleurs,
car mon propos n’aurait aucune raison d’être.
Ce qui distingue L’Honnête homme
de l’homme ordinaire, c’est qu’il a tout à fait conscience qu’il est imparfait et
qu’il doit s’efforcer de devenir meilleur.
Nous retrouverons cette volonté
d’être meilleur dans les rapports qu’il entretient avec l’argent,
avec les autres, avec sa famille, avec la Collectivité et avec l’Environnement.
Exemple : Un consultant est âgé d’une cinquantaine
d’année. Son activité consiste à établir
des audits d’organisation dont les recommandations ne sont jamais ou presque suivies
par ceux qui les lui ont commandés. Il y a ainsi dans les Ministères des rayons
entiers de rapports souvent fouillés et très documentés, inutiles parce
qu’inexploités. Il accepte cependant de continuer, pour conserver son train de
vie confortable pour lui et sa famille, sans parler de son rang dans la société
et parce qu’il se sent trop âgé pour une éventuelle reconversion.
Mais comme il veut être un
Honnête homme, il décidera de compléter son activité principale par une
activité bénévole assurée les soirs et/ou les week-ends, qu’il poursuivra en
l’intensifiant quand il sera en retraite.
Les activités bénévoles sont
innombrables, de l’aide aux personnes âgées et handicapées à celle aux chômeurs
en passant par l’assistance aux populations des pays dits en voie de
développement.
L’Honnête homme privilégiera
toujours les activités où il peut utiliser ses compétences, par exemple, un
chef du personnel assistera des demandeurs d’emploi, ou un publicitaire leur
apprendra à se vendre. Ce qui ne leur interdira pas de distribuer des repas aux
Restos du Cœur le jour de Noël…s’ils n’ont pas de fête de famille ce jour-là.
Venons-en à la réalisation de
soi.
Se réaliser, c’est s’accomplir
en tant qu’individu, s’épanouir et devenir ce que l’on a toujours rêvé d’être.
C’est, certes dans un but purement
égoïste que l’on veut se réaliser pleinement, mais c’est aussi un bienfait :
-Pour son entourage familial et
professionnel, c’est tellement agréable de fréquenter quelqu’un de bien dans sa
peau.
-Pour l’entreprise (publique,
privée ou Administration) dans laquelle on travaille et qui bénéficie de notre
efficience.
La réalisation de soi suppose
deux conditions essentielles pour qu’elle soit réussie : l’exploitation et
la mise en valeur de ses talents, l’acquisition et le développement des
compétences.
L’exploitation et la mise en
valeur de ses talents
La parabole des talents
Nous retrouvons le thème à deux
endroits dans la Bible, chez les apôtres Mathieu 25 et Luc 19. Jésus y relate
l’histoire d’un homme qui avant de partir en voyage convoqua ses serviteurs et
leu confia ses biens. Le premier reçut 5 talents, le second 2 et le troisième
1, chacun selon ses capacités et avec l’ordre de les faire fructifier. Quand il
revint, il demanda des comptes à chacun de ses serviteurs. Le premier oui remit
10 talents, le second en rendit 4 et le troisième, par peur de mal faire,
s’était contenté d’enterrer son unique talent. Le maître félicita les deux
premiers tandis qu’il réprimanda durement le troisième et le chassa de sa
maison.
Il faut entendre par
« talent » non seulement de l’argent, Luc parle de
« mines », nom de la monnaie grecque de l’époque et ancienne monnaie
hébraïque, mais aussi des aptitudes particulières dans une activité.
Il faut retenir de la leçon du
Christ ceci. Ce n’est pas en enterrant nos ressources, nos dons, nos talents et
les moyens dont nous disposons que nous pourrons améliorer notre condition et
celles de nos semblables mais bien en les développant et en les faisant
fructifier. Certes nous ne disposons pas tous des mêmes talents à notre
naissance, les serviteurs, eux aussi, n’ont pas le même nombre et pourtant le maître
loue autant celui qui en a 4 que celui qui en a 10. Par contre il est très
sévère avec celui qui par peur, par lâcheté, par paresse laisse son talent
inexploité. Il faut bien comprendre que c’est une véritable révolution
qu’apporte cette parabole.
La valeur morale d’un être ne dépend pas
des dons naturels qu’il a reçu à sa naissance, mais de ce qu’il en a fait.
On peut faire le même
raisonnement pur les biens matériels, mais cela fera l’objet d’un chapitre
ultérieur consacré à la relation de l’Honnête homme à l’argent.
Le regretté Laurent TERZIEFF, à
un journaliste qui lui demandait si le théâtre était pour lui une vocation ou
une passion avait répondu :
« Je n’aime pas l’idée de
passion ou de vocation. Je crois simplement qu’il faut se regarder dans la
glace et se demander :
Est-ce que j’ai un don ? Que puis-je
apporter aux autres ?
Pour éviter de gaspiller ses
propres talents, il faut encore les connaître, être sûrs de leur valeur et
savoir les développer.
Normalement, c’est à l’école et
à sa famille de les lui révéler, au temps du service obligatoire, ce pouvait
être l’armée, et de l’encourager, voire aider à les développer. L’entreprise
peut dans certains cas y contribuer.
Comme disait Alphonse Allais :
« Il ne suffit pas d’avoir du talent,
il faut encore savoir s’en servir ».
Nous verrons dans le prochain article toujours consacré à l'Honnête homme et le travail :
L’acquisition et le
développement des compétences
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