L’Italie est un pays que j’aime, depuis que sur les
bancs du lycée, j’en ai appris la
langue que j’ai tout de suite
substituer à l’anglais comme première langue. La langue italienne incomparable
à toutes les autres pour chanter, pour déclamer des poèmes et pour parler
d’amour…Incomparable aussi pour plaisanter et pour rire. C’est la langue de la
joie.
Je découvrais avec plaisir la littérature et la poésie,
au point de m’abonner à la revue VERRI, sans oublier de feuilleter régulièrement
le magazine GENTE, le Paris Match
transalpin, qui grâce à ses nombreuses photographies, me permettait d’améliorer
agréablement mon vocabulaire. Enfin plus tard, je collectionnais les « gialli »,
les romans policiers et je lis aujourd’hui dans la langue de DANTE des romans que
j’achète chaque fois que j’ai la chance de me rendre en Italie. Dans ma
bibliothèque les livres de BARRICO et de BASSANI voisinent avec ceux de LEVI et
de SCIASCIA.
Je découvrais aussi le cinéma italien, ses grands
metteurs en scène DE SICA, ANTONIONI, FELLINI,
VISCONTI…et ses inoubliables interprètes, GASMANN, MASTROIANNI, VALLONE, SORDI,
MAGNANI, LOREN…
Arrivé à Milan en 1960, je découvrais la société italienne
et jetais immédiatement aux orties mes préjugés sur elle dont je ne connaissais
que ses immigrés, des ritals, mineurs, maçons, venus en France pour y trouver
du travail et, pour certains, fuir le fascisme. Des hommes et femmes respectables,
mais le plus souvent de condition modeste, qui créait chez nos compatriotes un complexe de supériorité ridicule . Un complexe
de supériorité qu’il m’a été donné par la suite de constater avec agacement
plusieurs fois chez des français rencontrés à l’étranger.
La ville de Milan était très moderne, américanisée,
plus que ne l’était à l’époque LYON, ville comparable. Elle était en plein essor.
Les habitants dont je faisais la connaissance étaient des employés de bureau,
mais aussi des cadres et des directeurs, sympathiques, accueillants,
dynamiques, optimistes et tous d’une
extrême élégance vestimentaire.
Je fus adopté immédiatement par mes collègues de
bureau dans la Compagnie d’Assurances où je travaillais et par mes camarades de
la Casa Dello Studente où je logeais, à deux pas de la SCALA, qui me
surnommèrent affectueusement il « francesino ».
Un petit français qui leur ressemblait, aimant
plaisanter et rire avec eux et qui, comme eux, se retournait dans la rue au
passage d’une jolie fille. Ce qui ne l’empêchait pas de parler sérieusement de
choses sérieuses quand il le fallait. Et cette faculté de changer de registre à
tout instant et en tout lieu m’avait séduit.
Aujourd’hui, j’ai mal à cette Italie, ma seconde
patrie, quand j’assiste à ce spectacle affligeant que donne la classe
politique. Quand je vois les tractations pour mettre en place une « combinazione » de deux partis politiques populistes, europhobes et
surtout démagogues. Imaginons une alliance LE PEN MELENCHON chez nous ! Il
est vrai que ces partis extrémistes ont su
profiter du malaise de la population d’un pays qui se sent abandonné par l’Europe dans l’accueil
des migrants et qui croit que Bruxelles est le responsable de leurs difficultés
financières.
J’avais été étonné quand j’étais à Milan de
l’admiration que portaient les italiens à Napoléon. Ils auraient aimé avoir un
leader qui lui ressemble. Ils se jetèrent un moment dans les bras de Mussolini
qu’ils regrettèrent amèrement par la suite, ce qui explique qu’ils n’ont jamais
voulu avoir un homme fort à la tête d’un Etat fort.
J’ai mal à l’Italie quand je vois un octogénaire aux
mœurs dissolues maintes fois condamné revenir sur le devant de la scène et vouloir encore tirer les ficelles.
Devant la faillite des partis de gouvernement ou tout
a moins leur incapacité à diriger, l’Italie n’a pas la chance d’avoir un MACRON
à la tête d’un Etat fort, même si nombreux sont les français à tort ou à raison,
qui critiquent leur Président.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire