Pendant que les français débattent doctement sur les ondes et
dans les journaux sur le danger de la fessée pour nos chers bambins et s’interrogent pour savoir s’il faut
l’interdire afin qu’ils ne soient pas traumatisés, de plus en plus d’ enfants, en majorité des garçons, maltraitent leurs parents, en priorité des
femmes. En Espagne, par exemple, 10% des familles seraient concernées. Les actes de maltraitance des
parents y sont plus nombreux que ceux du vandalisme.
Le phénomène de la maltraitance des parents est sous-estimé car il est nettement plus difficile pour une mère de dénoncer à la
police son propre fils que son mari, si
celui-ci la bat. Si elle n’est pas
responsable des agissements de ce dernier, par contre, elle l’est de ceux
de l’enfant qu’elle a élevé et dont elle
est la victime. Je
serais fort étonné que demain voit le
jour une association « Parents battus » avec un numéro
de téléphone en cas d’urgence. Une
association qui encouragerait les parents à dénoncer à la police les mauvais traitements
infligés par leurs enfants. A noter que ces actes de maltraitance ne dépendent pas du
milieu économique et social des familles concernées. Donc inutile, une fois de
plus de mettre en avant le chômage et la précarité pour expliquer et excuser d’avance
ces comportements.
Déjà PLATON vingt- cinq
siècles plus tôt, nous avertissait : « Lorsque les pères s’habituent à laisser faire
les enfants, lorsque les fils ce tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque
les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent
plus au- dessus d’eux, l’autorité de
personne, alors c’est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la
tyrannie »
La tyrannie du désir que la société incite à exercer sur les adultes coupables d’être
adultes, nous explique le philosophe Robert Redecker. Cette tyrannie qui se traduit par des agressions verbales et parfois physiques.
La maltraitance des parents est un sujet tabou, parce qu’il il met
en exergue les conséquences graves et parfois dramatiques de la démission des adultes et cela depuis plusieurs décennies. Des adultes de toutes
les classes sociales et de tous les pays
développés d’Europe qui ont fait de l’enfant un monarque absolu à qui rien ne doit être refusé. Cette maltraitance honteuse est indubitablement la preuve d’un échec cuisant de l’ éducation de nos
enfants qu’il serait temps de revoir. La
mère battue par son fils n’est pas la seule responsable, il y a bien sûr le père, en premier, ensuite la société et tout particulièrement l’école et
ses maîtres à penser qui ont mis l’enfant au cœur du système.
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