Nous
assistons une fois de plus à un dévoiement
de la mission d’informer très dangereux pour la démocratie et nos institutions par
des journalistes qui rêvent tous d’être comparés à ceux du
Washington Post, Bob Woodward et Carl Bernstein rendus célèbres par la révélation du scandale
du Watergate et la chute de NIXON qui
s’en est suivie.
Malgré le
fait que les français, plus que d’autres peuples, aiment la politique
politicienne et ses intrigues, quel est le véritable intérêt pour un citoyen, à
part de le distraire, voire de l’amuser
de connaître les manigances, les conspirations, les complots, les manipulations
des hommes politiques, pour obtenir le Pouvoir ou le conserver. Des comportements qui sont monnaie courante.
Quiconque a fréquenté dans sa vie ne serait-ce que le temps d’une campagne
électorale un parti politique n’en est nullement étonné. « Seigneur, gardez
moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge ! » Cette exhortation
attribuée à Voltaire, s’applique parfaitement au monde politique. De tous
temps, la conquête du Pouvoir a donné lieu à des guerres intestines qui
éclatent parfois au grand jour entre les membres d’une même famille politique.
Les meilleurs amis, même de longue date deviennent les pires ennemis quand ils se
disputent la même place. Et plus ils sont élevés dans la hiérarchie, plus leurs
querelles sont violentes, entretenues par leur entourage dont chaque membre
milite pour obtenir une place petite ou grande pour lui. En quoi ces
révélations peuvent l' instruire
sur la marche du monde et plus particulièrement sur celle de son pays ? Bien au contraire, elles désespèrent les
gens ordinaires qui croient les hommes politiques plus vertueux qu’ils ne le
sont et elles donnent des arguments aux populistes de tous poils.
Autrefois
n’existaient pas des journalistes peu scrupuleux qui profitant de leur
proximité avec les politiques et parfois
de leur intimité captaient, avec ou sans leur accord, des confidences qu’ils
diffusaient ensuite largement, aidés en cela par la caisse de résonnance
médiatique et gonflaient ainsi leurs droits d’auteur et leur porte monnaies. C’est ce qui est nouveau.
Autrefois, des écrivains, des journalistes publiaient des biographies d’hommes
politiques dans lesquelles ils révélaient parfois des secrets d’alcôve, mais
leur diffusion était limitée à quelques milliers de lecteurs et le plus souvent
les hommes politiques en question n’étaient plus en activité ou avaient quitté la scène parfois depuis
longtemps.
Mais les journalistes ne sont pas les seuls
responsables. Il y a les hommes et femmes politiques dont le drame aujourd’hui est que pour exister et s’imposer aux yeux de
l’opinion publique et auprès de leurs amis politiques, ils doivent être connus et pour cela fréquenter
assidument les journalistes. Et ces derniers
doivent leur être proches et avoir leurs faveurs pour recueillir leur
opinion et parfois aussi leurs confidences jusqu’à publier parfois leurs propos « off ». Ce qui les amène à une forme de connivence non
dénuée d’arrières pensées, à une consanguinité avec des hommes et des femmes
avec qui ils ne se contentent pas de déjeuner, mais parfois avec qui ils
copinent quand ils ne couchent pas ensemble.
Comment peut-on
encore s’étonner du discrédit énorme des politiques et des journalistes auprès
des citoyens ? Dans
« Mérites-tu vraiment ton salaire ? » je dis que les
journalistes exercent un beau et noble métier indispensable au fonctionnement
de la démocratie, mais qu’ils n’ont pas toujours conscience de leurs responsabilités et j’en ai
donné un exemple dans mon blog du 12 Avril 2014 au sujet de la mort de
Dominique Baudis. Quant à la politique, c’est chose trop sérieuse pour que ceux
qui la pratiquent se donnent en spectacle et la ravale à un produit de grande
consommation médiatique.