mardi 19 novembre 2024

La fin du tourisme de masse

 

A la fin de notre  périple en Egypte, au moment de visiter les célèbres Pyramides de Gizeh au Caire construites il y a 4500 ans, découvrant la longue file d’attente, mon épouse et moi avons préféré nous rendre à cheval sur le site puisque la possibilité nous en était offerte. Nous avions fait partie, depuis dix jours, d’autres files de visiteurs tout au long du Nil, notamment pour accéder à la vallée des Rois, mais elles étaient moins dissuasives. Je précise que ce n’était pourtant pas la haute saison touristique. Etant hôteliers, nous ne pouvions voyager que lors des saisons dites creuses.

Entre érosion, pollution et dégradation liées au tourisme intensif,  au "surtourisme" comme on dit aujourd’hui, ce site des Pyramides de Gizeh se détériore à vue d'œil tout comme d’autres sites célèbres dans le monde :  Le Machu Picchu au Pérou, le Parc national du Grand Canyon aux États-Unis, Le Taj Mahal en  Inde, la  Grande Muraille de Chine Les Cinque Terre en Italie, la Cité du Vatican ou encore le Château de Versailles et son parc.  Les autorités de chaque pays concerné prennent des mesures pour limiter les dégâts comme en limiter l’accès, voire obliger le port du masque en Inde. 

Mais il y a aussi, et c’est un phénomène nouveau, le rejet des habitants des zones touristiques Les Vénitiens qui ne supportent plus les bateaux de croisière qui font halte et polluent autant que 300 000 voitures particulières. Les Espagnols qui manifestent contre l’affluence des touristes et vont, par exemple, jusqu’à occuper en permanence les passages piétons pour empêcher leur voiture de circuler. Et pourtant le tourisme  fait vivre leurs commerces et créé des emplois. Il était jusqu’alors une véritable manne.

Un jour, dans l’avion de Paris qui me ramène de Tarbes, mon voisin est Pierre Tchernia, le Monsieur Cinéma de la télévision. Il me raconte, qu’hier à l’aller, il avait rencontré des touristes qui rentraient de l’Ile Maurice et se plaignaient d’avoir mal mangé. Nous dissertons sur le comportement de ces touristes qui ne méritent pas tous les bienfaits qu’offre la civilisation moderne. Ils sont à des milliers de kilomètres de chez eux, comme s’ils étaient dans le canton voisin, sans surprise, sans curiosité, sans émerveillement. Ils consomment !

Pierre Tchernia me dit qu’un film américain  dénonçait parfaitement ce comportement. Il s’appelait « C’est mardi, ce doit être la Belgique ».

Dans son livre « De l’hospitalité » le philosophe Jacques Derrida dit :“Le touriste regarde tout et ne voit rien, l’écrivain ne regarde rien, mais il voit tout“

Sans vouloir faire des gens qui voyagent des écrivains, il serait bénéfique pour eux, s’ils ont encore la chance demain de pouvoir voyager, de leur apprendre à connaitre et apprécier les mondes différents de celui dans lequel ils vivent. Dans le cas contraire, ils pourront toujours se consoler, en découvrant les pays qu’ils ne peuvent pas visiter, par la lecture d’ouvrages, de reportages audiovisuels  qui leur sont consacrés et en visionnant des reconstitutions de site en 3 D.

J’ajoute qu’à l’étranger, ils devraient toujours, surtout quand ils sont en nombre, se comporter correctement. J’ai eu honte d’être français chaque fois que j’ai assisté à des attitudes indignes de compatriotes.

 

 

 

mercredi 13 novembre 2024

Pourquoi je quitte X, ex Twitter. Suite.

 

Je ne suis pas le seul à quitter X.

Depuis l’élection de Trump,5,5 millions d’utilisateurs l’ont quitté, eux aussi, pour se « réfugier » chez son concurrent Bluesky.

Depuis qu’Elon Musk a racheté le réseau social, fin 2022, X est de nouveau confronté à des propos racistes, complotistes et à de fausses informations.

 En Angleterre, le journal The Gardian, fustigeant une plateforme toxique décide aussi de ne plus poster sur X et en France, Thierry Breton, ancien commissaire européen et chargé notamment du numérique, quelqu’un pour le moins avisé, s’est inscrit, lui aussi, sur BlueSky qui, contrairement à X, qui valorise les contenus viraux et donc potentiellement haineux, a un discours plus positif.  Thierry Breton incite les français à faire de même.